La Guinée s’apprête à faire le dénombrement de sa population dans le cadre du recensement général de la population et de l’habitation pour la 4ème phase (RGPH 4). Jusqu’ici, la population guinéenne était estimée à 12 millions d’habitants, en référence au RGPH 3 de 2014.
Mais selon Elhadj Oumar Bombi Diallo, membre du Comité technique interministériel du recensement général de la population et ancien Directeur général de l’institut national des statistiques, le chiffre de 17 millions avancé par le gouvernement, il y a deux semaines, est bien réel.
« Ce qu’il faut savoir ce recensement général que la Guinée est en train d’effectuer s’inscrit dans le cadre du programme de recensement décennal des Nations Unies. Tous les 10 ans, chaque pays est appelé à recenser sa population », a souligné Elhadj Oumar Diallo.
Mais pour cet expert, il y a des étapes à franchir pour en arriver là.
« Le recensement, c’est un processus. Il y a la phase préparatoire qui implique la préparation des équipes, la mise en place des outils, surtout les tablettes et la formation. Ensuite vous avez l’étape la plus importante qui est la cartographie censitaire qui consiste à découper en de petites zones de dénombrement. C’est au niveau de ces zones que les agents recenseurs vont être déployés pour dénombrer la population. L’étape qui suit c’est le recensement pilote qui est en cours. Et la dernière partie c’est le dénombrement général de la population. C’est qui est annoncé le 15 avril. Et c’est à partir du dénombrement des ménages que ces estimations de 17 millions d’habitants ont été tirées. C’est un chiffre qui nous permet d’avoir un ordre de grandeur. Le dénombrement général nous permettra sûrement de le consolider en s’assurant que toutes les corrections sont apportées. Au cours de la cartographie censitaire, toutes les infrastructures ont été inventoriées et leurs coordonnées géographiques. Tout est bien référencé », a expliqué ce membre du comité technique interministériel du recensement général de la population.
Pour l’ancien directeur général de l’institut national des statistiques, la grande différence entre les résultats du RGPH 3 (qui a établi la population à 12 millions) et ceux du RGPH 4 (qui annonce un chiffre de 17 millions d’habitants), s’explique par un certain nombre de choses.
« C’est le taux de croissance naturel et rapide de la population, l’excédent migratoire. Si le taux de croissance de la population est estimé à 2,8%, il faut savoir qu’en 2014, l’annonce du chiffre officiel avait fait l’objet de certaines critiques. Certaines voix avaient parlé de sous-estimation de la population. Mais cette fois, attendons le mois de juin, donc à la fin des opérations pour voir le chiffre qui sera obtenu. Je pense qu’il sera autour de 17 millions d’habitants », a justifié Elhadj Oumar Diallo.
Déjà une leçon se dégage de cette opération. C’est la jeunesse de la population guinéenne pour plus de la moitié. Ce qui constitue des acquis évident pour le développement du pays. Aussi, cette population jeune impose des défis de formation et d’emplois au pays pour contenir les besoins de recherche de bien-être pour chaque citoyen.
Abdallah BALDE pour Guineematin.com
Tél : 628 08 98 45
