France : plusieurs prisons visées par des attaques nocturnes

Dans la nuit du lundi 14 à ce mardi, 15 avril 2025, plusieurs prisons françaises ont été la cible d’actes violents : véhicules incendiés, tags apposés, et même des tirs à l’arme automatique ont visé ces établissements pénitentiaires, a annoncé le ministère de la Justice.

Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, qui s’est exprimé sur le réseau social X, a indiqué qu’il se rendra au centre pénitentiaire de Toulon, dans l’après-midi de ce mardi, afin d’apporter son soutien aux agents. Il a qualifié ces faits de « tentatives d’intimidation », dans un contexte de lutte renforcée contre le trafic de drogue. « La République est confrontée au narcotrafic et prend des mesures qui vont déranger profondément les réseaux criminels », a-t-il écrit.

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé « plusieurs attaques inacceptables » et annoncé le renforcement de la sécurité autour des agents et des établissements pénitentiaires.

Tirs à l’arme de guerre à Toulon

Une source proche du dossier, citée par franceinfo, évoque une « attaque coordonnée » à l’échelle nationale. Elle s’interroge sur un éventuel lien avec la création de nouvelles unités de haute sécurité destinées à accueillir les détenus les plus dangereux issus de la criminalité organisée. Les établissements de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et Condé-sur-Sarthe (Orne) se préparent à recevoir quelque 200 narcotrafiquants jugés particulièrement dangereux.

À Toulon, des tirs d’arme de guerre ont été dirigés contre l’entrée du centre pénitentiaire La Farlède, causant quinze impacts sur la porte, selon le syndicat FO Justice.

À Aix-Luynes, dans les Bouches-du-Rhône, deux véhicules ont été incendiés. Le portail des équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris) a également été visé, selon la même source syndicale.

Des faits similaires ont été signalés à Villepinte (Seine-Saint-Denis) et à Nanterre (Hauts-de-Seine), où des véhicules appartenant à des employés ont été incendiés sur les parkings. Des bidons d’essence ont été découverts sur place, selon une source policière citée par France Télévisions.

Des tags revendicatifs

Devant le centre pénitentiaire de Valence (Drôme), deux voitures de surveillants ont également été brûlées. Selon ici Drôme Ardèche, un individu encagoulé, arrivé en trottinette, aurait répandu un liquide inflammable sur les véhicules avant d’y mettre le feu.

La nuit précédente, sept véhicules avaient déjà été incendiés sur le parking de l’École nationale de l’administration pénitentiaire (Enap) à Agen (Lot-et-Garonne), entraînant l’évacuation de plusieurs centaines d’élèves. Là encore, des témoins ont rapporté la présence de personnes encagoulées, et un suspect a été interpellé.

Le centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne) a également été pris pour cible la même nuit, avec l’incendie du véhicule d’une agente pénitentiaire.

Par ailleurs, des inscriptions « DDPF » (Droits des prisonniers français), ont été retrouvées taguées sur des voitures stationnées aux abords des prisons de Nîmes, Luynes et Marseille.

Face à cette vague d’attaques, Wilfried Fonck, secrétaire national de l’Ufap-Unsa Justice, a appelé à une réaction coordonnée des ministères de la Justice et de l’Intérieur. Il a souligné que l’administration pénitentiaire ne disposait pas des effectifs suffisants pour assurer une sécurisation permanente autour des établissements.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

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