Le torchon brûle depuis quelques mois entre des travailleurs de la radio rurale de Mali, suspendus suite à une affaire de vol, et leur directeur, qu’ils accusent de plusieurs choses. Lui-même suspendu pour légèreté dans le travail au mois de décembre 2024, Souleymane Kankouma Diallo, le directeur de la radio rurale est accusé par certains travailleurs de détournement de matériels destinés au fonctionnement de la radio et d’agressions physiques contre des employés de la radio. Des accusations qu’il rejette d’un revers de la main, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé à Labé.

Joint par téléphone ce mardi, 15 avril 2025, Abdoul Aziz Touré, technicien et animateur à la radio rurale de Mali, porte-parole des journalistes mécontents, explique : « L’UNICEF avait doté toutes les radios communautaires de motos tricycles. C’est le directeur de la radio qui utilisait les recettes de la moto à des fins personnelles. Et cette moto a soudainement disparu. Nous avons vu la moto en ville et l’intéressé avec lequel l’engin se trouvait nous a fait savoir qu’il l’a rachetée. Des ordinateurs ont été envoyés et le directeur en a pris un que nous n’avons jamais revu dans les locaux de la radio. Une imprimante offerte par un citoyen à la radio a aussi disparu. Normalement, les contractuels doivent recevoir un montant de 200 000 GNF à la fin de chaque mois. Mais, ils ne recevaient que 100 000 ou 150 000 GNF. Ils étaient au nombre de 6 et cela a commencé en 2017. Si nous participons à des séances de formation, le directeur nous oblige à partager les primes avec lui. Pire, il s’est permis de frapper certains travailleurs. Il s’agit de Souleymane 2 Diallo et de Ibrahima Sory Souaré, tous animateurs à la radio rurale de Mali. La dernière fois, la victime a porté plainte contre lui à la police et ce sont les sages qui sont intervenus pour obtenir le pardon de l’animateur qu’il avait bastonné », a dit Abdoul Aziz Touré.
Devant ces accusations, Souleymane Kankouma Diallo affirme qu’il s’agit de réactions suite à la plainte qu’il a déposée après le vol de plus de deux millions de francs guinéens dans les locaux de la radio rurale de Mali. « Pour ce qui est des primes, je suis le directeur et non le comptable. Je pense que tous les travailleurs signent après avoir perçu leurs primes. C’est donc au comptable de vous satisfaire sur ce point. Quant à la moto tricycle, elle est stationnée chez un réparateur. Pour ce qui est des agressions physiques dont ils font cas, laissez-moi vous dire que je suis aussi enseignant. Je n’ai jamais porté ou soulevé ma main sur quelqu’un. Vu que j’ai déposé une plainte contre eux au commissariat, ils vont m’accuser de tout et me traiter de tous les noms d’oiseaux. Les vigiles m’avaient même demandé de revoir leurs primes de 150 000 GNF et je leur ai dit que je ne pouvais pas procéder à une augmentation, parce que je dois me justifier auprès de la hiérarchie. Quant à ma suspension pour légèreté dans le travail, je l’accepte et je l’assume », a-t-il laissé entendre.
Il est à signaler qu’une rencontre est prévue ce mercredi 16 avril 2025 entre les travailleurs suspendus de la radio pour décider du dépôt éventuel d’une plainte contre le directeur.
A suivre !
Depuis Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com