Mali : des imams, des muezzins et d’autres fidèles musulmans jugés pour “participation délictueuse à un attroupement”

Onze personnes (dont des imams et muezzins) ont comparu ce jeudi, 17 avril 2025, devant la justice de paix de Mali. Ces prévenus sont poursuivis pour “participation délictueuse à un attroupement”. Les faits portent sur la célébration de la fête de Ramadan en dehors de la date fixée par les autorités, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le procès de ces onze personnes se tient quelques jours seulement après la condamnation de trois imams, pour les mêmes faits (participation délictueuse à un attroupement), par cette même juridiction à Mali. Seulement, au terme de la présente audience, ces onze prévenus ont été relaxés, faute de preuve à leur encontre.

« Il y a un second groupe qui a été jugé ce jeudi, 17 avril 2025. Ce groupe est composé de 4 muezzins, 4 imams et d’autres fidèles. Ces fidèles sont venus de villages différents, notamment de Warnani et de Wanwan dans la commune urbaine de Mali. Ces fidèles étaient poursuivis pour des infractions comme : participation délictueuse à un attroupement, trouble à l’ordre public. Ces infractions sont punies et prévues par le code pénal. Hier, mercredi 16 avril 2025, ils ont été mis à la disposition de la justice pour des fins de procédure. Mais pour le cas précis de ces 11 fidèles, ils se sont tous abstenus de prier le dimanche, chacun est resté chez lui. Ce n’est pas ce que la justice poursuit. C’est quand vous vous rassemblez dans un lieu public, et que vos agissements troublent la tranquillité publique, c’est ces faits qui sont poursuivis. Mais, comme accusé ne veut pas dire coupable, il a été signifié à la barre qu’ils n’ont pas commis d’infraction en lien avec la prière de l’Aïd el Fitre (fête de Ramadan). C’est ce qui les différencie au premier groupe. C’est pourquoi, comme la justice n’a trouvé aucun élément contre eux, elle ne pouvait pas les retenir dans les liens de la culpabilité. Ils ont tous été relâchés et sont rentrés chez eux », a expliqué une source judiciaire.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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