Démarré le 15 avril 2025 en Guinée, le recensement biométrique de la population vise à doter chaque citoyen d’une identité juridique et numérique unique, essentielle pour établir un registre national des personnes physiques et un fichier électoral fiable. Dans la commune de Gbessia (à Conakry), qui compte 28 quartiers, 126 kits de recensement ont été déployés pour assurer une couverture complète. Malgré quelques difficultés techniques, les autorités locales assurent de la bonne organisation de l’opération.
« Depuis le lancement officiel en date du 15 avril 2025, suivant les instructions de la volonté politique sur toute l’étendue du territoire et à l’instar des autres communes, la nôtre aussi a procédé au lancement officiel de ces opérations d’enrôlement et en identifiant deux sites qui ont abrité l’opération de lancement, notamment le quartier Béhanzin et le quartier Gbessia-Centre. Parce que les journées de lancement officiel et la continuité des opérations d’enrôlement, ce sont deux choses différentes. Depuis la date du 15 jusqu’à maintenant, tous les quartiers, les 28 quartiers au niveau de la commune, sont couverts. Donc, le nombre de kits qui est mis à notre disposition est de 126 kits, et ces 126 kits sont censés être déployés au niveau de ces 28 quartiers. Laissez-moi vous dire une chose pour le moment, tout se passe à merveille. L’afflux par endroits n’est pas tellement intense, parce qu’il y a le problème de papiers que les gens se posent… Des dispositions idoines ont été prises à ce niveau. Parce que le kit que nous avons, dans sa composition, est doté d’un système rechargeable à travers un panneau solaire. L’autonomie de ce kit est de 8 heures. Et sans source d’énergie électrique, on peut recharger le kit, parce qu’il y a un panneau qui accompagne le kit. Donc, je me demande comment ça, ça peut s’éteindre », rassure Bagaly Oularé, le secrétaire général de la mairie de Gbessia.
En outre, notre interlocuteur apporte des précisions sur le processus d’enrôlement.
« Il suffit seulement que vous soyez dans le quartier en question et que vous veniez vers les sites qui sont installés, dotés d’un certificat de nationalité, d’un certificat de résidence ou d’un jugement supplétif transcrit ou d’un extrait de naissance biométrique. Doté de l’un de ces documents, vous venez. Il y a une commission administrative de recensement qu’on appelle les CAR qui sont installés, composés de quatre membres, dont un représentant du quartier, un représentant de la jeunesse, une représentante des femmes et un représentant des sages. Ces derniers sont censés discerner les choses. Tu viens muni de tes documents que j’ai précisés et ils vont contrôler tes documents, ils vont contrôler les renseignements qui se trouvent sur tes documents. Et il y a une fiche d’identification qui est mise à disposition, qu’on renseigne conformément à tes renseignements et on t’oriente vers l’opérateur de saisie qui est derrière le kit pour t’enrôler. Il faut comprendre qu’il y a plusieurs niveaux de sécurité au niveau de ce kit. Une fois que le citoyen, muni de sa fiche remplie par les membres de CAR, est orienté vers l’opérateur, il vient, il est face au kit, il donne la fiche que les membres de CAR lui ont remise, qu’il présente évidemment à l’opérateur de saisie, qui accède à son kit à travers son code et il commence à saisir les informations qui se trouvent sur la fiche. Après ça, il fait les empreintes, les 10 empreintes. C’est ce qu’on appelle la signature digitale. Après cette signature digitale, il y a ce qu’on appelle la biométrie, la photo de vue. Après la photo, il y a ce qu’on appelle l’iris. Il y a une caméra que le citoyen regarde à travers ça et son iris est capturé et qui reste dans l’appareil. Tout ça, c’est pour éviter des doublons. Donc tout ça, c’est pour sécuriser les données et que chacun soit intéressé, concerné par cette opération d’enrôlement. La moyenne d’enregistrement d’un citoyen, d’après les techniciens lors de la journée de lancement officiel, c’est cinq minutes », a expliqué Bangaly Oularé.
Cependant, certains citoyens dénoncent la lenteur des machines et le manque de personnel sur certains sites. Ibrahima Soumah, élève et habitant de Gbessia, déplore cette situation.
« Je suis venu ici depuis 11 heures. On était venu ici, il y avait un endroit, on nous a demandé de venir avec notre registre de naissance. Avec ce registre de naissance, on est venu avec ma mère. On a dit d’abord que les jeunes vont attendre un peu, on va prendre les vieilles. On a pris ma mère, les vieilles et les malades sont parties. On s’est patienté jusqu’à 13 heures comme ça. On nous a recensés d’abord. Après ça, on est parti prier. Après la prière, je suis venu. On m’a demandé mon nom, ma date de naissance, le lieu de naissance. Après, on m’a demandé le quartier où je suis, le secteur. Après ça, on m’a demandé le nom de ma mère et la profession de ma mère. Et mon père aussi. Là-bas, on m’a demandé les renseignements qui étaient sur le papier. Ils ont pris ça, ils ont prélevé. Ils m’ont demandé juste ma taille et ma profession. Après, ils ont pris mes empreintes. Ils ont pris la photo aussi. Au niveau des difficultés, au niveau de la machine, c’est lent et c’est une seule personne qui travaille ici. Et puis, ça met les gens en retard. Il y a beaucoup de personnes qui attendent ici. Elle est la seule ici, donc le travail est long », a-t-il indiqué.
À l’inverse, d’autres sites fonctionnent sans problème, comme le rapporte Hadja Mariame Camara, une autre habitante de Gbessia qui a réussi à s’enrôler ce vendredi.
« Je suis venue me faire enrôler et j’ai été bien accueillie. Et, étant une vieille personne, les jeunes m’ont cédé leurs places et j’ai présenté mon certificat de naissance. On m’a ensuite enrôlée sans problème. J’ai obtenu mon reçu de recensement sans rencontrer de difficulté », a-t-elle témoigné.
Kadiatou Keita pour Guineematin.com
