Des femmes de cinq (5) villages de la sous-préfecture de Gbangbadou, dans la préfecture de Kissidougou, ont battu le pavé ce mercredi, 07 mai 2025, contre la présence des zébus maliens dans leur zone. Il s’agit des villages de Koïkö Sankaran, Hèrakö, Finaya, Kènèma Bomba et Korabö relevant tous de ladite sous-préfecture. Des femmes issues de ces villages se sont rendues sur le site où se trouvent les bœufs venus du Mali pour se mettre à leur trousse. Une manifestation qui intervient au lendemain de la révolte des femmes maraîchères de Firawa pour les mêmes motifs, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Saran Faro, porte-parole des femmes de ces cinq (5) villages, revient sur les véritables raisons de cette manifestation.

« Les zébus maliens nous fatiguent ici. Il y a de cela 3 ans, quand nos maris font l’agriculture, nous n’en bénéficions pas. Et à chaque fois qu’on décide de protester, on nous dit de nous calmer. Et même pendant la saison sèche, nos activités maraîchères qui nous aident en cette période sont détruites par ces bœufs venus du Mali. Nous sommes restées dans cette situation, nous avons entendu que le président a demandé aux bouviers maliens de quitter le territoire guinéen avec leur bétail. Nous étions tous contents de la nouvelle. C’est ainsi que nos maris se sont déplacés pour venir chercher le document qui demandait le départ de ces zébus maliens. Alors que cette date a expiré, mais jusqu’à présent, ils continuent de nous fatiguer. C’est pourquoi nous avons pris la responsabilité de les chasser de notre territoire afin de nous permettre de trouver de la nourriture et subvenir aux besoins de nos enfants à travers l’agriculture », a-t-elle déclaré.
Parlant de l’arrivée de ces bœufs maliens sur leur territoire, le chef de village indexe la responsabilité de leur ancien grand imam.

« C’est notre ancien grand imam qui est parti négocier les bouviers maliens à Kankan pour venir les installer chez nous. Et depuis trois (3) bonnes années, ces 5 villages souffrent de son attitude. Depuis lors, nous avons mené des démarches pour les faire quitter, mais en vain. Jusqu’à ce que le président de la République lui-même donne un ultimatum pour le 2 mai 2025. Mais jusqu’à date, ils refusent de quitter nos villages. Les dames sont sorties sans nous avertir. C’est pourquoi j’ai pris la responsabilité sur moi de venir dire aux dames de ne toucher à rien », a expliqué Ousmane Mara, chef du village de Koïkö.
Aux dernières nouvelles, les femmes restent déterminées à se battre jusqu’à la libération de leurs villages par ces bœufs venus du Mali.
De Kissidougou, Abou Millimouno pour Guineematin.com