Depuis trois jours, la préfecture de Gaoual est secouée par un sujet et pas des moindres. Au moment où le recensement a atteint sa vitesse de croisière, après son lancement le 15 avril dernier, le superviseur des opérations pour le compte de la commune rurale de Koumbia a pris la fuite.
Alhassane Diallo puisque c’est de lui qu’il s’agit, après plus d’un mois de recensement des populations de Koumbia a mystérieusement disparu de la circulation. Ne laissant derrière lui aucun signe de vie, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Face au vacarme créé par cette disparition, Mamadi Kéïta, le Coordinateur préfectoral du programme national du recensement administratif à caractère d’état civil (PN-RAVEC), a signé une note de service pour alerter l’opinion d’un avis de recherche.
« Je soussigné Mamadi Kéïta, Coordinateur préfectoral du PN-RAVEC à Gaoual lance un avis de recherche de monsieur Alhassane Diallo, superviseur du PN-RAVEC de Koumbia, détenteur d’une moto de service TVS ZT 125 immatriculée C 0330, d’un téléphone de marque SAMSUNG A 13 et d’une tablette de collecte des données. Il était joignable sur les numéros suivants : 628 37 03 71 et la flotte : 626 64 74 98… », peut-on lire.
Joint par téléphone, ce jeudi 8 mai 2025, Mamadi Kéïta, toujours dans l’angoisse, soutient qu’il n’y a toujours pas eu de nouvelle du fugitif.
« Je viens de Boké, où nous avons eu des entretiens avec le gouverneur de région autour de cette situation », a indiqué le Coordinateur préfectoral du PN-RAVEC de Gaoual.
S’il n’a pas donné de détails de cet entretien, Mamadi Kéïta, confirme des dispositions prises pour sauver le processus de recensement en cours.
« Nous avons procédé à la nomination d’un intérimaire pour assurer la continuité du service », a-t-il dit.
Si les populations recensées sont rassurées de la disponibilité de leurs données, ce n’est pas le cas pour les agents recenseurs et même d’autres citoyens auprès desquels, il a contracté des dettes.
Le Président de la Délégation spéciale de Koumbia est l’une des victimes d’Alhassane Diallo. Également contacté par téléphone ce jeudi, il raconte comment est-ce que ce responsable du RAVEC a roulé les gens dans la farine, avant de faire disparaître aussi bien avec du matériel de recensement que de l’argent pris çà et là avec les citoyens, sans compter les primes des agents recenseurs.
« Je connais le type. Il était là comme superviseur. Dimanche dernier, il m’a rencontré pour me demander de lui prêter de l’argent. Mais au départ il avait pris cinq millions qu’il n’a pas rendu et il voulait que je lui en donne encore cinq autres millions. Pendant ce temps, beaucoup d’autres gens se plaignaient de lui comme quoi il a pris de dettes auprès d’eux. Et depuis qu’il m’a quitté, je n’ai pas eu de ses nouvelles. Cela a perturbé même le déroulement du recensement puisque c’est lui qui assurait la supervision. J’attends de connaître la suite avec les responsables du RAVEC et savoir où sont les données recensées à Koumbia. A côté de cela, je suis inquiet de la situation des agents recenseurs sur le terrain. Puisque pour chaque CARL, il nous a demandé de recruter 4 personnes. Tous ces gens ne sont pas payés aujourd’hui », a fait savoir Boubacar Mali Diallo.
Pur mettre fin à cette cavale de ce responsable du RAVEC, des enquêtes sont ouvertes et les autorités demandent la contribution de tout le monde.
Abdallah BALDE pour Guineematin.com
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