Vers le boycott du recensement à Kankan ? « Nous n’avons reçu que 150 000 GNF le jour de la formation »

Ousmane Diakité, agent recenseur et président du collectif

Les membres des Commission administratives de recensement (CAR) de Kankan menacent de suspendre leurs activités à partir du 10 mai 2025 si leur situation financière n’est pas régularisée. Recrutés par les chefs de quartiers sur demande de la commune urbaine, ces jeunes travaillent depuis plusieurs jours sur les sites de recensement, sans percevoir le moindre sou. A travers une sortie médiatique ce jeudi, 8 mai 2025, ils ont menacé d’arrêter toutes les activités tant que leurs revendications ne sont pas prises en compte, rapporte l’équipe de Guineematin.com basée dans la préfecture.

Dans la Savane guinéenne, les difficultés s’accumulent sur les sites d’enrôlement depuis le lancement du recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC). Au-delà des lenteurs dans l’obtention des documents requis et des pannes techniques, un autre problème persiste : la non-rémunération des agents de recensement. Ces jeunes, membres des commission de recensement biométrique, continuent à travailler sans aucune prime, malgré leur engagement sur le terrain.

Selon Ousmane Diakité, agent recenseur et président du collectif, depuis le début du processus, chacun d’eux n’a reçu que 150.000 GNF. « Notre travail consiste ici au remplissage des fiches, au contrôle des extraits de naissance avant de diriger les personnes qui sont venues se faire recenser pour les faire enrôler. Nous parlons au nom de l’ensemble des membres de la commission des agents recenseurs de Kankan pour leur dire que depuis que nous avons commencé de travailler, nous n’avons reçu que 150 000 GNF le jour de la formation et ça aussi, c’était le perdiem de la formation qu’on a reçu à la commune. Depuis lors, jusqu’à date, rien… », a-t-il expliqué.

Face à cette situation, ces agents menacent d’interrompre leurs activités si rien n’est fait d’ici le 10 mai. « À chaque fois qu’on demande, on nous dit d’attendre. Maintenant, nous avons décidé, l’ensemble des membres des CAR de Kankan, d’ici le 10 mai, si rien n’est fait, nous comptons arrêter les activités. Nous avons un message à l’endroit du président de la République qui a décidé de faire de recensement. Aujourd’hui, les activités que nous menons sur le terrain ne sont pas faciles, nous faisons tout ça pour aider le président de la République, mais on ne peut pas continuer dans ça sans connaître le salaire parce que depuis lors, on nous a demandés de venir sur le terrain, qu’une fois sur le terrain, qu’ils viendraient régler notre situation. Mais jusqu’à date, rien n’est fait et ça nous reste 20 jours. Après la formation au niveau de la commune, personne ne s’est chargé de dire que c’est notre responsable. Nous n’avons pas rencontré le coordinateur régional du RAVEC et nous ne lui avons pas adressé de lettre. Pour nous, comme nous avons été appelés par la commune parce qu’ils ont dit au chef de quartier d’envoyer 4 membres et c’est ce qui fut fait.  Depuis lors, après la formation, rien »,a-t-il martelé.

En attendant une réponse concrète, ces protestataires appellent les autorités administratives à s’impliquer pour une résolution rapide de leur situation, condition essentielle pour la poursuite du recensement biométrique.

Depuis Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA et Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

Facebook Comments Box