La tristesse et la stupeur régnaient ce vendredi 9 mai 2025 dans l’après-midi à Taouyah, dans la commune de Ratoma, après qu’un incendie d’une rare violence a emporté la vie de quatre personnes, dont trois enfants. Le feu s’est déclaré aux environs de 14 heures dans la concession de la famille Diaby, plongeant tout le quartier dans l’émoi et la désolation.

Yamoussa Yattara, témoin direct du drame, raconte avec émotion les premières minutes de la tragédie. « Je venais à peine de rentrer de la prière du vendredi. Alors que je m’apprêtais à manger, une bonne du quartier m’a interpellé : ‘’Yamoussa, sors vite ! Il y a de la fumée dans la cour de ton grand. En courant vers la maison, j’ai vu une énorme fumée noire qui se dégageait », explique-t-il.
À l’intérieur de la maison, sept personnes se trouvaient piégées par les flammes. Parmi elles, une jeune fille chargée de la garde des enfants. « Je lui ai demandé si elle pouvait ouvrir la porte. Elle m’a répondu qu’elle ne voyait rien, qu’elle suffoquait à cause de la fumée et de la chaleur. Elle m’a supplié de les faire sortir », raconte Yattara, la voix nouée.
Rapidement, les jeunes du quartier se sont mobilisés. L’eau disponible a été utilisée pour tenter de maîtriser les flammes, en vain. Les portes étant électrifiées à cause du courant, les sauveteurs ont été contraints de casser le mur arrière de la maison. « Grâce à cela, on a pu sauver trois personnes. Mais quatre autres n’ont pas survécu », poursuit le témoin, visiblement encore sous le choc.
Les victimes sont : Taciré et Cecilia, deux petites filles ; Mohamed, un nourrisson ; et la baby-sitter, dont le témoignage au téléphone a été entendu jusqu’à ses derniers instants. « On lui parlait pendant qu’elle était coincée. Elle a rendu l’âme au bout du fil. C’était insupportable », lâche Yattara, submergé par l’émotion.
Selon les premiers éléments recueillis sur place, l’incendie serait dû à un court-circuit, probablement causé par un climatiseur allumé dans l’une des chambres. « Le courant ne cessait de varier ces derniers temps. On pense que c’est ce qui a déclenché le feu », avance-t-il.
Malgré les efforts désespérés des riverains, les secours officiels sont arrivés tard. « On a tenté d’alerter les sapeurs-pompiers, l’EDG, les services d’urgence. Mais personne n’est venu à temps. Ce n’est qu’après que des agents d’EDG ont coupé le courant. Mais le mal était déjà fait. »
Sur place, les pleurs et les cris ont remplacé les flammes. Le quartier, encore en état de choc, pleure ses morts. « Tout le monde était terrifié, on ne pouvait rien faire d’autre que prier », conclut Yamoussa Yattara.
Lamine Kaba pour Guinéematin.com
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