Le Secrétaire général du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, Mohamed Sikhé Camara a lancé ce vendredi 9 mai 2025, le projet SANITA Villes Propres et Durables 3 dans un réceptif hôtelier de la place. Ce projet de développement et d’assainissement urbain vise à améliorer la gestion urbaine, en particulier la salubrité des communes (gestion des déchets ménagers et assimilés) à Conakry et dans des villes du pays. Il va également améliorer l’environnement urbain et la qualité de la vie de la population urbaine de façon permanente, a appris Guineematin.com à travers une équipe de reporters.
Ce programme de développement et d’assainissement urbain est financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par l’Agence belge de développement (Enabel). Les montants engagés (autour de 90 M €) par l’Union européenne dans ce secteur depuis 2017, témoignent de son implication dans la construction d’un avenir plus sain pour la Guinée.
La présente cérémonie coïncide à la journée de l’Europe qui célèbre l’unité et la paix du continent. Cette année, l’accent est mis sur le thème de l’assainissement, un sujet d’intérêt majeur pour les Guinéens tant il impacte leur quotidien.
Dans son discours de circonstance, l’ambassadrice de l’Union européenne en République de Guinée a félicité les autorités pour les résultats obtenus sur les programmes SANITA Villes Propres I et II. Elle a rappelé que des progrès significatifs ont été achevés depuis le lancement des deux précédents programmes à savoir : des infrastructures essentielles ont été construites, des campagnes de sensibilisation ont été menées et une gestion plus durable des déchets a été instaurée.
Le programme « SANITA Villes Propres et Durables 3 » représente un nouvel investissement majeur dans la pérennisation des acquis de SANITA Villes Propres I et II. C’est un programme ambitieux et profondément humain.
« Améliorer l’assainissement, c’est protéger la santé. Mieux gérer les déchets, c’est préserver notre environnement. C’est garantir que les enfants qui naissent aujourd’hui et ceux qui naîtront demain grandissent dans un cadre de vie sain, digne et respectueux de la nature », a dit Jolita PONS.
Elle est consciente des conséquences de systèmes d’assainissement défaillants ou d’une mauvaise gestion des déchets « maladies, pollution des sols et des eaux, dégradation des écosystèmes. Ces effets touchent d’abord les plus vulnérables : les femmes, les enfants et les communautés les plus modestes. L’accès à des services d’assainissement adéquats est un droit fondamental. Le programme ‘’SANITA 3 Villes Propres et Durables » reflète notre volonté de bâtir, avec nos partenaires, un avenir dans lequel chaque citoyen et chaque citoyenne auront accès à des services essentiels dans un environnement assaini », a-t-elle évoqué.
L’ambassadrice de l’Union européenne a mis en avant quelques éléments décisifs et essentiels pour garantir le succès du programme. « Tout d’abord, la collaboration et le partenariat : les progrès ne seront atteints que par un effort collectif. L’implication active de toutes les parties prenantes, le gouvernement à travers ses ministères et ses agences, les partenaires techniques, les ONG, le secteur privé et les citoyens est indispensable pour atteindre nos objectifs communs. Ensuite, la durabilité : les actions mises en place doivent être viables à long terme. Elles nécessitent une formation adéquate des communes afin d’assurer une gestion efficace des ressources et un entretien constant des infrastructures. Enfin, l’éducation et la sensibilisation au changement de comportement est un levier fondamental. Il est crucial d’investir dans l’éducation et la sensibilisation des communautés dès le plus jeune âge pour ancrer une culture de propreté et de respect de l’environnement », a-t-elle fait savoir.
Jolita PONS a évoqué la non-disponibilité du site identifié pour la construction du Centre de Stockage Temporaire de Zacopé, constituant une difficulté majeure. « Pour être très claire, sans le site de Zacopé, c’est l’ensemble du programme SANITA pour les communes du nord de Conakry qui sera arrêté. Les communes du nord n’auront alors d’autre choix que de continuer à envoyer leurs déchets à la décharge de Dar-Es-Salam, déjà saturée. Il y a désormais urgence à régler cette question, et je compte sincèrement sur un soutien décisif de la part des autorités guinéennes à cette fin », a-t-elle posé.
Elle a réaffirmé l’engagement et la détermination de l’Union européenne à soutenir la Guinée dans sa quête de développement durable. Elle a sollicité de faire en sorte que les rues et les champs de Guinée ne soient plus jonchés de plastique et d’ordures. « Ramasser les ordures est à la portée de chacun. En cette journée de l’Europe, que le lancement de ‘’SANITA 3 Villes Propres et Durables’’ constitue un symbole d’unité et d’espoir pour une vie meilleure et un avenir durable », a-t-elle conclu.
De son côté, le représentant résidant pays d’Enabel a souligné que les défis demeurent considérables face à l’urbanisation croissante, l’augmentation de la production de déchets, et les enjeux sanitaires qui en découlent. Dans de nombreuses zones, l’accès à un assainissement adéquat reste insuffisant, exposant les populations, particulièrement les plus vulnérables, à des risques sanitaires importants.
C’est précisément dans ce contexte que le projet SANITA 3 « Villes propres et durables » revêt une importance capitale.
« Ce projet arrive au moment opportun pour consolider les acquis des précédentes et des avancées majeures du secteur afin de franchir une nouvelle étape de notre ambition commune d’améliorer durablement les conditions sanitaires et environnementales en Guinée. SANITA 3 ne se contente pas de poursuivre les efforts engagés, il marque un tournant décisif en mettant l’accent sur la pérennisation des résultats obtenus et l’autonomisation des acteurs. Notre vision est claire : transformer les défis en opportunités et faire de la gestion des déchets, de la planification urbaine et l’assainissement non seulement un enjeu environnemental, mais également un levier de développement durable local et d’inclusion sociale », a expliqué Saïd Karmaoui.
Il a précisé que le projet SANITA 3 s’articule autour de plusieurs axes stratégiques dont entre autres le renforcement de capacités des autorités en matière de planification, de mise en œuvre et de suivi des services de développement urbain et d’assainissement, l’amélioration des infrastructures et des équipements avec une attention particulière portée aux quartiers les plus défavorisés ; la promotion de l’économie circulaire avec la valorisation des déchets comme source d’emplois et de revenus, la sensibilisation et l’éducation à la gestion des déchets et l’innovation technologique et sociale pour développer des solutions adaptées au contexte guinéen et réplicables à plus grande échelle pour laquelle la Guinée pourrait devenir un modèle.
Le représentant résidant pays d’Enabel a ajouté que la réussite de Sanita 3 repose sur un partenariat solide et inclusif. Il a mentionné qu’Enabel est fière de collaborer étroitement avec les autorités guinéennes, tant au niveau national que local, pour garantir l’appropriation et la pérennité des interventions.
Pour le directeur de l’Agence nationale de l’assainissement et de la salubrité publique (ANASP), le projet SANITA 3 représente une nouvelle étape importante.
« II permettra de renforcer la filière de gestion des déchets pour améliorer significativement la propreté de nos villes, augmenter les taux de collecte, développer la valorisation des déchets. Et ceci en étroite collaboration avec le projet CET Baritodé pour la création d’un nouveau CET qui recevra tous les déchets collectés et permettant ainsi de fermer, à terme, la décharge de la Minière », a indiqué Issa Diakité.
L’ANASP s’inscrit dans une dynamique de transformation ambitieuse et se replace au cœur de sa responsabilité qu’est la régulation et le soutien aux acteurs de la filière par le renforcement de la planification et la coordination, sur l’ensemble du territoire national.
« Dans la perspective de SANITA 3, notre ambition est claire :
-Être acteur de la consolidation des acquis des programmes précédents ;
-Se projeter vers un appui aux grandes villes du pays, Kindia et Labé pour SANITA 3, et très prochainement dans 8 autres villes du pays.
Comme l’a indiqué Monsieur le Secrétaire Général, des défis majeurs persistent :
-La mise en place d’un mécanisme pérenne de financement de la filière ;
-La réservation foncière de sites dédiés aux infrastructures d’assainissement, que ce soit à Conakry et à l’intérieur du pays ;
-La structuration de la filière de gestion des déchets qui doit tenir compte des spécificités locales.
Si la Guinée et le projet Simandou ont leur vision 2040, notre secteur aussi se projette également avec conviction et espérance vers cet horizon. Je suis convaincu que nous avons tous les atouts pour réussir cette transformation. Ensemble, nous pouvons faire de la Guinée un modèle de gestion des déchets en Afrique de l’Ouest », a rassuré le directeur Issa Diakité.
Kaïn Naboun TRAORÉ et Mohamed Lamine TOURÉ pour Guineematin.com
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