2ème acte de la manif du FNDC : notre constat au quartier Bailobayah (Dubréka)

Certains quartiers de la préfecture de Dubréka sont toujours affectés par la nouvelle stratégie de protestation du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) contre le 3ème mandat pour Alpha Condé. C’est le cas du quartier Bailobayah où la route Le Prince a été désertée ce mardi 14 janvier 2020, suite à des échauffourées entre des jeunes et les forces de l’ordre, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est un silence étonnant, voire inquiétant qui prévaut sur la route Le Prince, au niveau du quartier Bailobayah cet après-midi. Le marché local est complètement fermé.

Les quelques rares citoyens qui s’y trouvent échangent sur les échauffourées qui ont opposé les jeunes manifestants aux les agents des fores de l’ordre. Trouvé devant un magasin à Bailobayah, Mamadou Baïlo Barry a dénoncé les exactions des forces de l’ordre sur les citoyens.

« Ce que j’ai constaté ici lors de l’affrontement entre les forces de l’ordre et les manifestants, vraiment ce n’est pas bon. C’est eux-mêmes (les agents, ndlr) qui exagèrent les choses pour créer les manifestations. Les policiers et gendarmes rentrent dans les quartiers, dans les concessions des pauvres citoyens. Ça ne se doit pas. Moi, j’ai grandi en Sierra Leone, ce que j’ai vu là-bas c’est la même chose que chez nous ici. Ce qu’ils font ici, même les rebelles ne peuvent pas le faire. De l’autre côté de la route Le Prince, ils sont rentrés dans les concessions des citoyens qui ne sont pas dans la manifestation. Parfois, ils peuvent venir te voir assis, tu n’as rien fait, ils t’embarquent dans leur pick-up. Nous aimerions qu’un journaliste soit là pour filmer ce que les policiers et les gendarmes nous font subir ici », a dit le jeune homme.

Par ailleurs, les traces de brûlure de pneus et des barricades sont visibles le long de la route. Selon notre interlocuteur, c’est un accrochage d’une quinzaine de minutes qui a provoqué ces traces. « Nous sommes là mais nous vivons dans la peur. C’est à 7heures que les jeunes ont barricadé la route. Ça n’a pas duré longtemps, ils sont venus lancer le gaz lacrymogène pour repousser les jeunes dans les quartiers. Certains d’entre eux ont été arrêtés, je n’en connais pas le nombre exact ».

Dans ce quartier chaud relevant de Dubréka, toutes les activités économiques sont aux arrêts. Dans les quartiers, les jeunes ne se fatiguent pas, ils scandent les slogans « Gassata » et « Amoulanfé », qui signifient « le 3ème mandat ne passera pas », en Pular et Soussou, respectivement.

Des pick-up de la police et de la gendarmerie sont postés dans tous les carrefours pour empêcher les manifestants de sortir.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tel +224 622 07 93 59/666 87 73 97

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