98ème Victime des Manifestations Politiques en Guinée : les Grandes Gueules se fendent d’un message

Hier, Mamadou Cellou DIALLO est tombé. Il n’avait que 30 ans. Sa mère, son père vieillissant, sa famille, avec cette mort, voient leurs espoirs de finir aux soins de leur garçon s’éteindre définitivement. Des projets ? Il en avait certainement. Il aurait aimé se marier. Fonder une famille et donner vie à une petite dynastie de DIALLO. Mais ces rêves, il peut les renvoyer à un autre monde. A une autre vie, tout comme 97 guinéens avant lui.

Tous morts, fauchés par la folie conjuguée de nos politiques et de nos forces de maintien d’ordre. Et tous, sans exception, n’ont eu droit qu’au silence. Le silence du refus de la vérité et de la justice. Comme à de misérables damnés de la patrie, la société guinéenne leur a refusé la lumière et le soulagement de la justice. Ils sont désormais tristement 98 à être six pieds sous terre, en seulement huit années de mandature. Depuis 2011, pas le moindre éclairage. Pas la moindre explication. Des guinéens continuent pourtant de tomber toujours aussi bêtement. Les Grandes Gueules disent : Trop, c’est Trop !

« L’inviolabilité de la vie humaine est le droit des droits », écrit Victor Hugo. Mais ça, nos dirigeants l’ont refusé. Ici, on tue un homme sans sourciller. A chaque manifestation, nos frères tombent, comme de la manne en désert. Et le débat qui suit est encore plus triste. On se rejette la responsabilité des meurtres, comme dans une partie de ping-pong, sous le regard éploré et impuissant du peuple de Guinée. Notre Etat, l’Etat qu’on nous a promis serait-il resté en chemin ? L’année de la justice n’avait donc servi qu’à nous engourdir l’esprit ? Et cette vague de réformes dans les secteurs de la défense et de la sécurité, quels bénéfices en a-t-on retirés ? Monsieur le Président, réveillez l’Etat ! Il dort profondément sur les faits de justice. Le contrat qui vous lie, ainsi que l’Etat au peuple de Guinéen ne vous laisse guère d’autre choix. 98 morts sans justice, les Grandes Gueules disent : Trop c’est Trop !

98 morts. 98 vies arrachées atrocement. 98 destins arrêtés. 98 potentiels leaders refusés à la Guinée. L’opposition guinéenne doit aussi questionner sa responsabilité. Face à un refus absolu de justice et l’accroissement des risques de vulnérabilité, le respect de la vie humaine et l’humilité imposent de se remettre en question. Chaque acte qui met en danger la vie humaine doit nécessiter de votre part un examen plus approfondi. Marcher un droit constitutionnel. Mais exercer ce droit avec intelligence est tout aussi un devoir absolu. Quand 98 guinéens meurent pour faits de manifestions, refuser de remettre en cause sa démarche est tout aussi grave. Les Grandes Gueules disent : Trop, c’est Trop !

A chaque Guinéen, la vie humaine est sacrée. Vous êtes, vous-même d’abord, le premier garant de votre vie. Le responsable premier de votre vie, c’est vous ! Prenez-en soin.

Et parce que 98 morts c’est trop, les Grandes Gueules décident de lancer un message fort au peuple de Guinée, d’ici et d’ailleurs. Nous ne tiendrons pas d’émission ce mercredi. Non ! Nous entendons ainsi interpeller les forces vives de la nation, sur les risques d’implosion réelle qu’encourt notre pays la Guinée.

Lumière ! Justice pour nos Frères ! Parce que 98 morts c’est trop. Et trop, c’est trop !

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