Alia Diaby contesté à la tête de l’INIDH : Me Foromo Loua dénonce un vote « ethnique »

Comme annoncé dans nos précédentes publications, les commissaires de l’Institution Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (INIDH) ont procédé ce mardi, 3 avril 2018, au renouvellement de leur bureau exécutif. A l’issue des élections, c’est Alia Diaby qui a été porté à la présidence de l’institution, en remplacement de Mamady Kaba qui a brillé par son absence.

Aussitôt terminée, l’élection a été contestée par le second candidat au poste de président, maître Frédéric Foromo Loua, qui dénonce un vote ethnique et qui a décidé de saisir la Cour constitutionnelle.

Ci-dessous, Guineematin.com vous propose le décryptage des propos de maître Loua :

Cette élection est à connotation purement ethnique. Ce n’est pas bon pour l’image de notre pays. Nous nous sommes levés pour faire la promotion de la dignité humaine. Nous nous sommes levés pour faire ce travail. Regardez ? Je n’ai rien contre la personne de monsieur Alia. Il était membre de l’INIDH et à l’issue d’une élection, il a été élu membre de la Cour Constitutionnelle. Et, on devrait pouvoir le remplacer. Il n’est plus membre de l’INIDH. Il revient et se porte candidat, en violation de l’article 31 de notre loi. On a soulevé ça ; mais, comme il était soutenu, voyez-vous les résultats. Il n’est plus commissaire.

C’est la loi qui me fait dire ce que je suis en train de vous dire. Il vient, on soulève son défaut de qualité pour être membre de l’INIDH et on fait passer cette affaire sous silence ; alors que c’est un élément capital. L’article 31 dit : « La qualité des membres des institutions est incompatible avec toute autre fonction élective ». Alors, s’il a été tiré au sort, il ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Il doit retourner à son poste. On aurait dû le remplacer si l’INIDH fonctionnait normalement. Mais, depuis là, il n’a pas été remplacé ; et, aujourd’hui, c’est lui qu’on nous propulse comme président de l’institution, en violation de la loi.

Moi, j’étais candidat et je pensais que cette valeur des Droits de l’Homme, cette fougue et la liberté que nous avons pour faire avancer l’INIDH, cela allait prévaloir et nos camarades commissaires allaient pouvoir dépasser leur ego, leur sentiment identitaire pour voir la loi en face. Malheureusement, ce n’est pas le cas. On fait élire quelqu’un qui n’est pas de l’INIDH. Encore une fois, je suis désolé.

Si vous voyez la configuration des personnes qui ont été élues aujourd’hui, ça en dit long. Je ne suis pas là pour jeter de l’anathème sur quelqu’un ; mais, je suis là pour dire que la loi a été violée. On avait soulevé cette question préjudicielle qui est axée sur le droit à la candidature lors de nos réunions préliminaires ; mais, les gens n’ont pas voulu comprendre parce que le jeu était fait déjà.

Je ne le reconnais pas comme président parce qu’il n’est pas membre de l’INIDH. Dans les jours qui viennent, nous allons saisir la Cour Constitutionnelle pour statuer sur la qualité de membre parce que la loi dit que la qualité de membre est incompatible avec toute autre qualité élective. Il a été tiré au sort. En principe, c’est un autre commissaire qui serait venu à sa place. L’INIDH n’a pas fonctionné ; et, moi, j’attendais que le nouveau bureau soit élu et qu’on puisse pourvoir à toutes les insuffisances pour faire en sorte que les personnes qui sont parties soient remplacées dans le respect de la loi et de la réglementation. C’est ce qui n’est pas encore le cas. On nous met devant une situation plus compliquée ; et, nous ne sommes pas prêts à accepter cela.

Propos recueillis et décryptés par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622 68 00 41

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