Bien avant la mort de Papa Camara, ancien capitaine du Syli national et ancien joueur du Hafia football club de Conakry, Dr. Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG et président du groupe parlementaire Libéral-démocrate était de ceux qui ne rataient aucune occasion pour interpeller le régime du président Alpha Condé sur la nécessité d’assister les icones culturelles et footballistiques de la Guinée.
Même après le déjeuner de presse offert par le chef de file de l’opposition (le mardi dernier, 02 janvier 2018), Fodé Oussou en parlait. Il avait profité d’un entretien avec Guineematin.com pour dénoncer les dépenses excessives pour l’invitation de Koffi Olomidé à Conakry, alors que nous avons des talentueux et très respectés artistes qui se meurent ici parce que justement l’Etat refuse de les valoriser. Il avait pris l’exemple sur Kadé Diawara, Binta Laly Sow, Brévété, Lama Sidibé, tout en évoquant le cas de cette icône du football guinéen qui souffre sans assistance de l’Etat. « Papa Camara est aujourd’hui entre la vie et la mort ! Mais, ça n’émeut pas le Gouvernement », avait-il fait remarquer.
Après la mort de ce dernier (le jeudi 04 janvier), deux jours seulement après cette sortie musclée de l’opposant, Fodéba Isto Keira, le secrétaire général du ministère de la Culture a essayé de démentir ces propos en affirmant que le Gouvernement guinéen aurait fait évacuer par deux fois Papa Camara. Mais, ces propos mettent Fodé Oussou dans tous ses états ! L’opposant estime qu’il suffit de parler avec les familles de ces anciennes gloires pour savoir qu’elles sont oubliées des décideurs de la Guinée d’aujourd’hui… « Demandez à ses épouses qui parmi les ministres est passé saluer Papa Camara à la clinique lorsqu’il était hospitalisé ? Aucun d’entre eux ! », dit-il.
Parlant des anciens de Hafia FC de façon générale, Dr. Fodé Oussou Fofana demande : « Qu’est ce qu’ils ont fait pour aider les anciennes gloires du Hafia ? Où sont les maisons ou du moins les domaines, les véhicules ou les autres privilèges qu’ils ont bénéficiés de l’État guinéen après les nombreux exploits et les honneurs apportés au pays ? »
Revenant sur l’hospitalisation de feu Papa Camara, l’opposant guinéen témoigne : « je suis passé personnellement le voir à la clinique de Gbessia ; et, Papa n’était pas en bon état. Seuls ses anciens coéquipiers sont passés le voir », a ajouté Fodé Oussou Fofana à Guineematin.com, qu’il a joint au téléphone depuis Paris où il est en mission.
Parlant des obsèques grandioses du Gouvernement à la mémoire du triple champion et ancien capitaine du syli national de Guinée, le vice-président de l’UFDG estime que ça a peu d’importance. « C’est inutile de chanter les louanges et tenir des discours creux à l’endroit des morts qu’on aurait pu aider à se soigner pour continuer à vivre avec nous ».
Comme solution pour toutes les anciennes gloires qui vivent encore, l’opposant propose qu’elles annoncent le refus de ces genres de symposium en cas de décès si l’Etat refuse de les aider à se faire traiter. « Sinon, comment peut on inviter un Koffi Olomidé à coup de milliards et ignorer des artistes comme Kadé Diawara qui est aujourd’hui abandonnée dans la misère et dans l’indifférence générale de l’État guinéen ? », demande-t-il.
Enfin, l’opposant a rappelé que « dans les autres pays, des gloires comme Petit Sort, Papa Camara, Joleya, Chérif Souleymane, Bekenne et autres sont des valeurs vivantes et vénérées. On n’attend pas qu’ils meurent pour parler d’eux. Mais, en Guinée, on attend qui tu meurs pour verser des larmes de crocodiles. C’est inacceptable. Je suis contre cette injustice », insiste Fodé Oussou Fofana, en renouvelant ses condoléances à la famille du défunt et à ses amis du Hafia.
Propos recueillis et décryptés par Abdallah Balde pour Guineematin.com
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