Barboza Soumah, préfet de Coyah : « même s’il y a des têtes fêlées, on cherche toujours à les anéantir »

Depuis le dimanche dernier, 04 février 2017, jour du scrutin, Guineematin.com a dépêché un de ses reporters à Coyah où il a suivi le vote (du début à la fin), la centralisation des procès-verbaux et la proclamation des résultats provisoires par la commission administratives des votes. Après avoir rencontré les différents candidats dont l’heureux vainqueur, le candidat indépendant Elhadj Momo Bangoura, il s’est entretenu hier, mercredi 07 février 2018, avec le premier magistrat de cette préfecture, monsieur Ibrahima Barboza Soumah.

Décryptage !

Guineematin.com : la préfecture de Coyah a voté dans le calme et l’officialisation des résultats n’a pas entrainé des actes de violence. Comment peut-on expliquer cet état de fait ?

Ibrahima Barboza Soumah : nous nous frottons déjà les mains ici à Coyah, contrairement à d’autres lieux où nous apprenons que ça ne va pas. A Coyah, depuis la campagne électorale jusqu’à ce mercredi, on dit merci à Dieu, merci à l’ensemble des citoyens de la commune de Coyah, bravo aux militants des différents partis qui ont pris partie à ces élections, bravo à leur état major. Je leur dis bravo, parce que chaque formation politique, chaque citoyen, a privilégié d’abord l’entente, l’unité de tous les habitants. Oui, le combat politique engage la responsabilité de tous les politiciens. L’intérêt partisan est là à défendre. Mais, au dessus de l’intérêt partisan, il y a l’intérêt général qui doit être privilégié. Les responsables politiques, les militants, les leaders religieux, la société civile de Coyah, se sont tous investis pour le maintien et la consolidation de la chose qui nous est tous chère, à savoir la paix et la quiétude. C’est ce message de paix que nous, autorité administrative, nous avons toujours défendu sous tous les toits. Ca a été entendu et c’est pourquoi je dis merci à la population de Coyah, merci aux acteurs politique, aux citoyens qui se sont illustrés pour qu’il y ait la paix chez nous.

Guineematin.com : le jour du vote proprement dit, est-ce qu’il n’y a pas eu de protestations ?

Ibrahima Barboza Soumah : la campagne et les élections se sont déroulées dans la paix, sans heurts, dans la convivialité militante. Dans tous les bureaux de vote, nous n’avons enregistré aucun désagrément. Ensuite, les décomptes ont été effectués au niveau de chaque bureau de vote, nous avons fait connaitre les suffrages  aux différents candidats et eux à leurs militants. Chacun a vu les résultats. Ceux qui ont eu les trop-pleins se sont applaudis, ceux qui en ont eu moins, se sont également applaudis. Du fait que chacun se soit acquitté de son obligation citoyenne satisfait chacun de nous. Maintenant, quelque soit les résultats, ils seront là, ils travailleront pour l’ensemble de la population de Coyah. Hormis les considérations politiques, le maire qui sera là, aura d’autres préoccupations, d’autres soucis, d’autres soucis que le développement dans l’unité, la paix et la cohésion sociale. L’exécutif communal qui sera là va travailler pour le bonheur de tout Coyah, sans d’autres considérations.

Guineematin.com : on a remarqué qu’à Coyah, c’est un candidat indépendant qui est arrivé en tête avec  12 sièges, suivi du RPG et de l’UFDG, respectivement 9 et 5 sièges. Est-ce que ceci n’est pas une leçon donnée aux partis politiques traditionnels ?

Ibrahima Barboza Soumah : écoutez ! Liste indépendante de quoi ? Je ne sais pas. Il y a des citoyens qui ont leur obédience, mais peut être pour certaines raisons, se sont constitués en un groupe pour la conquête e la mairie. Mais, l’assurance que j’aie, la conviction que j’aie, que je peux faire avaler, ils sont tous d’une formation. Parce qu’on dit souvent « je suis indépendant, je suis indépendant ». Mais, tu sympathises ou tu milites toujours pour un idéal, une cause. L’idéal qui est partagé par une formation politique. Donc, les proclamations au niveau des bureaux de vote et de la centralisation ici à Coyah, donnent la majorité à cette liste indépendante. Il y a cependant dans  les communes rurales de Wonkifong, Kouria ou Manéah, c’est les partis politiques qui ont gagné. C’est des citoyens de la même localité qui sont venus avec des colorations politiques mais, pas pour exercer pour leurs partis politiques. Ils sont venus pour travailler pour la collectivité. Et, la collectivité, ce sont les citoyens qui sont là. Pour les actions de développement, il ne doit pas y avoir de connotation politique. Quand cette équipe aura les moyens de faire face aux problèmes qui assaillent la population de Coyah, on ne dira pas que c’est tel ou tel autre de tel parti qui va en bénéficier en exclusivité. Même si le maire est issu de l’UFDG, du RDIG ou d’autres formations politiques, tout ce qu’il fera ne servira pas qu’à ses militants ou sympathisants.

Guineematin.com : quel est le mot de la fin ?

Ibrahima Barboza Soumah : je me répète en disant que je me frotte déjà les mains. L’essentiel, nous avons la compréhension, la paix, l’entente. Même s’il y a quelques têtes fêlées évidemment, qui ne se retrouvent que dans les troubles, dans la violence. On les comprend et on cherche toujours à les anéantir. Si non, la violence n’a jamais construit. Elle troue ce qui est construit et elle le détruit. Ce que les guinéens cherchent aujourd’hui, c’est de se développer. Bientôt 60 ans d’indépendance et d’autogestion, mais nous disons que jusqu’à présent que telles choses ou telle autre manque à notre pays. Donc, se battre ou s’entretuer à cause d’un pouvoir, on doit dépasser ça maintenant.

Propos recueillis à Coyah par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tel 628 17 99 17

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