Commissariat du stade 28 septembre : Abdoulaye Soumah battu à mort ?

Un jeune homme accusé de vol a trouvé la mort le samedi, 21 avril dernier dans des circonstances qui restent encore floues au commissariat spécial du stade du 28 septembre de Conakry. Sa famille accuse les agents de police de l’avoir battu à mort et dit n’avoir pas encore pu récupérer le corps pour l’inhumer, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Abdoulaye Soumah, carreleur originaire de Kindia, a été arrêté en début de semaine dernière et conduit au commissariat spécial du stade du 28 septembre de Conakry. Quelques jours après son incarcération dans les locaux du commissariat, il a trouvé la mort dans des circonstances qui restent encore floues.

Yaya Kaba

Selon Yaya Kaba, militaire à la retraite, le jeune homme était poursuivi pour vol de carreaux.

« Abdoulaye Soumah, c’est un jeune ouvrier, il construisait un maquis ici. Le jeune a volé trois sacs de carreaux cassés, il a envoyé un sac chez moi, mais je lui ai dit de le sortir de chez moi parce qu’il a volé. Le propriétaire s’est rendu compte que c’est lui qui a volé les carreaux, directement il s’est rendu chez moi très en colère, il disait qu’il ne va pas lui pardonner, parce qu’il ne connait pas Dieu, ni Jésus, ni Mohamed. Donc, Abdoulaye a décidé finalement de lui rendre les carreaux. Mais comme il n’était pas satisfait, il l’a envoyé au commissariat, c’est là-bas qu’il a trouvé la mort », témoigne Yaya Kaba.

Yaya Sissoko, frère du défunt

Même si les circonstances de la mort d’Abdoulaye Soumah n’ont pas été élucidées, Yaya Cissoko, un parent du défunt, pense que le jeune homme est décédé sous l’effet de la torture : « Mon petit frère a passé 5 jours au commissariat où il a subi toutes sortes de tortures. C’est au sixième jour, le samedi passé dans les environs de 15 heures qu’il a rendu l’âme. Mais les policiers ont gardé le corps jusqu’à 19 heures pour le transporter à la morgue de l’hôpital Donka, ceux-ci ont refusé le corps, finalement ils l’ont envoyé à Ignace Deen.

Ce qui est plus grave, c’est que les policiers n’ont informé personne, même nous les membres de sa famille, c’est à travers les rumeurs que nous avons appris son décès. Après nous aussi, nous avons mené des enquêtes au niveau du commissariat et nous avons trouvé que c’était vrai, il a effectivement succombé à ses blessures », a dit le président des jeunes de Dixinn.

Abdoulaye Soumah, le défunt

Il indique qu’il est parti voir le corps d’Abdoulaye Soumah à la morgue de l’hôpital Ignace Deen dans un état assez déplorable : « J’ai trouvé le corps d’Abdoulaye dans un état pitoyable, on l’avait pas déshabillé et il a des cicatrices un peu partout sur le corps. On n’a pas arrangé le corps, tout est tordu et très sec. Vraiment quand j’ai vu son corps, j’ai eu les larmes aux yeux », ajoute Yaya Cissoko, qui précise que la famille n’a pu jusque-là récupérer le corps pour l’inhumer.

Selon lui, les responsables de la morgue ont refusé de leur rendre le corps sans l’aval de la police qui l’a déposé là-bas, et qui auraient argué qu’il a subi un accident de la circulation. Il annonce donc une plainte contre le commissariat spécial du stade du 28 septembre de Conakry.

Interrogé sur ce sujet, les responsables du commissariat n’ont pas souhaité se prononcer là-dessus.

Ramatoulaye Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628124362

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