Conakry : gaz lacrymogène contres les femmes aux cris « Alpha Condé zéro »…

Dans la journée de ce mercredi, 07 mars 2018, contre toute attente, une foule de manifestants a déferlé et bloqué les principaux axes routiers de la capitale guinéenne. Ces manifestations, dirigées essentiellement par des femmes, ont été enregistrées notamment au marché Niger (dans la commune de Kaloum), à Sonfonia (dans la commune de Ratoma), à Gbéssia, à Bonfi et à la Carrière (dans la commune de Matam) sur l’autoroute Fidèle Castro et la route du Niger, obligeant les usagers à rebrousser chemin, ont constaté des reporters de Guineematin.com, déployés sur le terrain.

Si les perturbations qui ont entraîné la mort d’un enfant de cinq ont commencé à 11 heures à Sonfonia, c’est seulement dans l’après-midi que des femmes et des jeunes ont érigé des barricades sur l’autoroute Fidèle Castro, au niveau de la Carrière et d’autres sur la route du Niger, face au marché Bonfi. Dans les minutes qui ont suivi, plusieurs usagers de la route (automobilistes et motocyclistes) ont été obligés de stationner sur place ne pouvant aller nulle part, tous les autres axes étant bouchés et bouclés.

Du marché Bonfi à l’échangeur de Gbessia-Kondéboundji, des femmes en colère, suivies des jeunes surexcités, lançaient des slogans appelant à la reprise rapide des cours et hostiles au régime actuel : « Alpha Condé zéro », « A bas le pouvoir d’Alpha Condé »…

Certains des manifestants ont même menacé de sortir dès demain matin si rien n’est fait pour mettre fin à la grève. Ils ont profité de leur règne sur la route pour agresser le goudron par des pneus et autres troncs d’arbres en feu. Ce calvaire des usagers a perduré des heures avant l’arrivée des agents des forces de l’ordre qui finiront par dégager les barricades érigées pour l’occasion.

Si aucune victime n’a été déplorée dans ce débrayage dans la commune de Matam, il faut noter que la tension reste toujours vive dans les quartiers périphériques qui redoutent des représailles (une fois la nuit tombée), des exactions de certains agents des forces de l’ordre sur les citoyens. Comme ça s’est déjà produit à la carrière, Hamdallaye et Bambéto et Dar-Es-Salam au lendemain des manifestations post-électorales…

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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