Economie : dans les secrets du nouveau programme de la Guinée avec le Fmi

Madame Maladho Kaba, ministre de l’Economie et des Finances

Le lundi dernier, 11 décembre 2017, la Guinée a réussi à décrocher un nouveau programme de facilité élargie de Crédits (FEC) avec le Fonds monétaire international, (FMI), d’une enveloppe de 170,1 millions de dollars décaissables en trois ans. Cet évènement a donné lieu hier, le jeudi 14 décembre 2017, à une conférence vidéo à la représentation du FMI en Guinée. Depuis Washington, la Cheffe de mission d’équipe pour la Guinée, Madame Albertine Georgia, s’est adressée aux argentiers de la Guinée, particulièrement à la ministre de l’Economie et des finances, Madame Maaladho Kaba et au Gouverneur de la Banque centrale, Dr Louncény Nabé, entourés de plusieurs journalistes, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Dès l’entame, Madame Georgia a expliqué que l’approbation de ce nouvel accord de FEC a pour objectif de soutenir le Programme national de développement économique et social de la Guinée (PNDES) voté, rappelons-le, cette année par l’Assemblée nationale.

Les aspects clés du PNDES, a-t-elle expliqué, visent entre autres à renforcer la résilience macroéconomique, augmenter les investissements dans la création des infrastructures publiques, créer et augmenter les filets sociaux, soutenir la croissance et l’emploi dans le pays, sans oublier de soutenir et de consolider les réserves de change en vue de renforcer les marges de sécurité de la Banque centrale qui finance les exportations.

Selon l’experte du FMI, « La Guinée a réalisé beaucoup de succès en termes économiques ces deux ans, après la fin de l’épidémie d’Ebola ». Une inflation modérée de 21 à 9%, la stabilisation du taux de change, un excédent budgétaire en 2017, l’amélioration de la gestion de la dette, des perspectives économiques favorables à court et moyen terme avec une croissance à la hausse de 6,4%, l’amélioration du climat des affaires…

Le FMI a motivé cet appui financier à la Guinée par le renforcement de la gouvernance liée à la solidité du programme d’économique du gouvernement. En termes de retombées, le FMI mise sur le court et le moyen terme, des perspectives économiques et sociales prometteuses avec des exploitations dans le secteur minier assez favorables et l’attraie d’investissements étrangers.

Toutefois, cet appui ne reste pas sans condition. Le FMI attend de la Guinée « des progrès économiques réels dans le renforcement des programmes sociaux, de la réalisation des infrastructures ou encore de la soutenance et de viabilité de la dette.

En tous les cas, chaque six mois, il y aura une évaluation du programme, prévient la conférencière qui attend également du gouvernement guinéen l’arrêt, sinon la baisse des subventions au niveau de l’électricité, estimées à 1,3%. Cela, pour permettent l’investissement dans les infrastructures et d’autres secteurs porteurs de croissance comme l’agriculture.

En marge de cette rencontre certaines questions de la presse ont été également répondues par la ministre de l’Economie et des finances, Maladho Kaba et le Gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG), Dr. Louncény Nabé.

Madame Maladho Kaba, ministre de l’Economie et des Finances

Maladho Kaba parlant du succès du programme économique guinéen, a rendu hommage à toutes les équipes qui se sont succédé.

Abordant la question lancinante de la pauvreté en Guinée, la ministre guinéenne de l’Economie et des Finances a estimé qu’il y a un réel « paradoxe entre la taux de croissance et le niveau de pauvreté en Guinée », ajoutant que « sa correction ne se fera pas par une baguette magique ».

Selon Maladho Kaba, « la mise en place des programmes économiques demande un temps pour produire ses effets. C’est pourquoi, l’agriculture qui est secteur de croissance très important retient l’attention du gouvernement ».

Des factures élevées d’électricité, la ministre de l’Economie et des Finances estime que jusqu’ici « le taux de couverture est faible dans ce secteur et il faut amener tous les bénéficiaires à payer ce qu’ils consomment, même si le niveau de fonctionnement du réseau est un des facteurs à corriger ». Même promesse pour l’amélioration du taux de couverture de la taxe d’habitation. La ministre a précisé qu’au niveau de la taxe d’habitation (CFU), « un travail est en cours pour améliorer le service ».

L’argentière de la Guinée estime également que « l’autre aspect important du PNDES, c’est la réduction du déficit en termes d’infrastructure. C’est ce qui fluidifie l’activité économique. Et, il faut également donner l’électricité et l’eau aux populations ».

Dr. Loucény Nabé, Gouverneur de la BCRG

S’agissant de l’aspect jugé généralement « impossible » du déblocage des montants annoncés par les partenaires du club de Paris pour une enveloppe de plus de 21 milliards de dollars, le gouvernement est en train de visiter les grands projets, selon la ministre. Ce qui pourrait donc permettre « le déblocage de ses montants ! Le gouvernement va mettre en place des projets, ce qui exige de revisiter le fonctionnement des Grands projets », a-t-elle ajouté.

Pour sa part, le patron de la Banque centrale, Dr. Louncény Nabé, interpelé sur la question du Simandou qui continue de faire rêver le Guinéen a répondu : « au départ, tous les partenaires de la Guinée étaient enthousiastes d’accompagner le pays dans ce projet minier, le plus important d’Afrique. Mais, le prix du fer a baissé sur le marché international ; et, c’est ce qui crée son ralentissement », a indiqué Dr. Loucény Nabé.

José Sulemane, Représentant du Fonds monétaire international en Guinée

Enfin, rappelons que cette conférence de presse qui a également enregistré la participation du Président de la Plateforme des citoyens unis pour le développement (PCUD) Abdourahmane Sanoh, a été organisée par le FMI, à travers son représentant résident en Guinée, Monsieur José Suleman.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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