Grève des enseignants : 10 jeunes de Ratoma et de Matoto jugés pour attroupement illégal

Mamadou Dian Keïta et 9 autres compagnons d’infortune ont été entendus ce jeudi 14 décembre 2017 au Tribunal de Première Instance de Dixinn. Ils sont poursuivis pour attroupement illégal sur la voie publique à l’occasion de la dernière grève lancée par le syndicat des enseignants. Parmi ces dix prévenu, trois ont été condamnés à six mois de prison assortis de suris et les 7 autres relaxés pour délit non constitué, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Ces dix prévenus ont été arrêtés tous à Conakry par les forces de l’ordre à des heures et à des endroits différents. Les uns disent avoir été arrêtés dans les quartiers de Hamdallaye, Cosa et petit Simbayah dans la Commune de Ratoma. Les autres l’ont été au quartier G’Bessia, dans la Commune de Matoto.

Ils ont été tous placé sous mandat de dépôt le 23 novembre. Dans ce lot, on retrouve des marchands, des mécaniciens, des artistes, des peintres et des boulangers.

Au cours de leurs auditions, ils ont tous nié les faits qu’on leur reproche. « On nous a arrêtés à 3 heures du matin à Hamdallaye et ils nous ont déposé à la maison centrale. Nous étions au nombre de 4 personnes dans ma chambre. Ils nous ont arrêté en retirant nos téléphones » a expliqué Issa Sow, l’un des prévenus qui a été relaxé lors de la délibération.

Le boulanger Mamadou Dian Keïta dit avoir été interpellé à G’Bessia, dans la commune de Matoto, au moment où il travaillait dans le four. « Je travaillais à la boulangerie. Et ils sont venus nous interpeller dedans à 3 heures du matin. J’ai fait 5 ans à Conakry, je n’ai jamais eu de problèmes », a soutenu le boulanger devant le juge Thierno Souleymane Barry.

Le prévenu Sadialiou Diallo a fait comprendre au tribunal que les forces de l’ordre ont retiré dans sa chambre les clefs de quatre voitures destinées à la vente et jusqu’à présent il n’a pas reçu les clefs.

Au cours de leur audition, ils ont tous souligné que les contenus des procès verbaux dressés par les forces de l’ordre n’ont pas été traduits dans leur langue. Or, disent-t-ils, « nous ne savons ni lire, ni écrire. Ils nous ont soumis seulement à la signature à laquelle nous avons obéit à la lettre » ont-t-ils lancé.

Après les débats, le procureur Mohamed Samoura, dans ses réquisitions, a demandé au tribunal « de les retenir tous dans les liens de la culpabilité en les condamnant à 3 mois d’emprisonnement et 500 mille francs guinéens d’amende ».

La défense quant à elle, par la voix de Maitre Pépé Antoine Lamah, demande relaxe pure et simple pour délit non constitué.

Lors de la délibération, les trois prévenus Mamadou Dian Keïta, Billo Doumbouya, et Yamoussa Bah, ont été condamnés à six mois avec sursis. Les 7 autres ont été relaxés pour délit non constitué.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

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