Guicopres, Guiter SA, Ebomaf, Asperbras, Agreko… Ces sociétés qui « détruisent » l’économie guinéenne

oppositionComme annoncé précédemment, l’opposition républicaine a animé une conférence de presse, ce mercredi 20 juillet 2016, à l’effet « de dénoncer la mal gouvernance du régime actuel », a constaté Guineematin.com, à travers deux de ses reporters.

Et, c’est le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, qui est revenu sur une litanie de critiques portant aussi bien sur « l’inexistence de structures de contrôle de la gestion du régime » que sur « les nombreux détournements liés à la passation des marchés publics ».

Sur le premier point, Aboubacar Sylla a dénoncé le manque de rigueur érigé en mode de gouvernance : « nous vivons de plein fouet les conséquences de la gabegie d’envergure qui a été organisée et mise en œuvre à l’occasion du fameux Coup KO de 2015. Mais, c’est fut plutôt un coup KO contre la démocratie et non contre l’opposition. Tout le cadre institutionnel qui existait et qui pouvait permettre de limiter les détournements de fonds a été démantelé depuis la venue du professeur Alpha Condé au pouvoir », lance le leader de l’UFC.

oppositionPar ailleurs, Aboubacar Sylla va citer ce cadre institution désormais inexistant : « il n’y a plus de ministère en charge du contrôle économique et financier ; il n’y a pratiquement plus d’Agence nationale de Lutte Contre la Corruption depuis au son président est décédé et on ne veut pas nommer son remplaçant ; l’inspection générale d’Etat a été démantelé et on y nomme les gens au compte gouttes. Cette structure ne joue pas son rôle sauf si on a des comptes à régler comme ce qui s’est passé à la Cour Constitutionnelle où on a vue le président de cette Cour, plutôt républicain, en appelant Alpha Condé à résister aux sirènes révisionnistes lors de son investiture pour le second mandat. Depuis, on l’accuse de détournement et comme par hasard c’est des inspecteurs d’Etat qui sortent du bois pour faire des investigations au niveau d’une entité comme la Cour Constitutionnelle. Ce sont des fonctionnaires qui sont aux ordres, qui sont soumis aux statuts de la fonction publique, qui vont faire un audit dans une institution républicaine  aussi importante que la Cour Constitutionnelle », a énuméré le porte-parole de l’opposition.

En outre, Aboubacar Sylla est allé plus en détails dans ses accusations sur ce que l’opposition appelle « les marchés de gré à gré octroyés à des amis et à des proches du président Condé. Il va tour à tour dénoncer la surfacturation des examens nationaux par le ministre de l’enseignement pré-universitaire, les montants colossaux donnés aux universités privées dans le cadre de la bourse des étudiants, les marchés « douteux » passés avec Asperbras, Agreeko et K-Energy pour la fourniture du courant électrique pour un montant global de plus de 140 millions de dollars, les 30 000 lampadaires solaires avec les Chinois, le contrat pour la reconstruction du palais des nations à 400 milliards de francs guinéens avec une entreprise marocaine, la route Kankan-Kissidougou dont le contrat a été attribué à Ebomaf avec soixante cinq millions d’euros où chaque kilomètre a été facturé à un virgule cinq millions d’euros (1.5 millions d’euros), le tronçon Sonfonia Kagbelen avec cinquante millions de dollars, accordés à Guicopress… cette liste, loin d’être exhaustive, selon l’opposition, dénote de la gabegie de la gouvernance actuelle.

Alpha Mamadou Diallo et Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

 

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