Justice : l’association des greffiers dénonce « les dissidents » et appelle à une reprise du travail

L’Association des Greffiers de Guinée désapprouve la grève déclenchée le 8 juin dernier par « un groupe de dissidents » et appelle ces derniers « à revenir à la raison » en reprenant le travail. Elle l’a dit ce lundi 11 juin 2018, à l’occasion d’une assemblée générale organisée à la Cour d’Appel de Conakry, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Des greffiers venus des tribunaux de Conakry et de certaines villes de l’intérieur du pays ont pris part à cette assemblée générale. La division au sein du corps des greffiers, et qui a conduit à la grève déclenchée le vendredi dernier, a polarisé les débats.

Bandjou Doumbouya

Pour Bandjou Doumbouya, président de l’Association des Greffiers de Guinée, « l’objectif de cette réunion, c’est pour qu’on se mette d’accord, qu’on constitue un comité de suivi de nos revendications. Nos collègues qui sont partis, qui sont dans la dissidence aujourd’hui, nous avons le même objectif. C’est de réussir pour améliorer nos conditions de travail ».

Selon Bandjou Doumbouya, par ailleurs greffier en chef à la Cour d’Appel, « c’est seulement la forme qui a manqué. Si non, eux et nous, on n’est pas des adversaires. L’objectif, c’est de respecter la procédure de grève. Nous sommes affiliés à une fédération syndicale. On ne peut pas se lever un beau matin comme ça, déclencher une grève sans au moins se référer à sa propre fédération syndicale. Si nous restons dans le cadre de l’Association des Greffiers, il y a des procédures à suivre. On a un chef de département, il faut se référer à lui pour grever. Il ne faut pas braver ses chefs hiérarchiques », a dit monsieur Doumbouya.

En outre, le président de l’Association des Greffiers a expliqué que les grévistes « n’ont aucun titre ni qualité pour appeler à une grève. Ce n’est pas par la force ou par les muscles qu’on peut obtenir gain de cause. Notre arme, en tant que juristes, c’est le raisonnement ».

Après avoir rappelé que les « dissidents » et eux de l’Association ont les mêmes revendications, Bandjou Doumbouya dira qu’un comité de suivi a été mis en place. « Il y a des gens qui se sont portés volontaires pour aller vers eux, pour qu’on puisse revoir notre chef de département, pour qu’il nous accompagne à avoir nos points de revendication. C’est ça l’essentiel ».

Bandjou Doumbouya a invité les greffiers à reprendre le travail et à donner la chance aux discussions en cours. Des discussions qui, selon lui, vont aboutir à la satisfaction des revendications de tous les greffiers de Guinée.

Tamba Ouendeno

Présent à la Cour d’Appel, Tamba Ouendeno, un des greffiers grévistes, a qualifié la rencontre de farce. Selon lui, cette Association des Greffiers est dépassée au regard de la loi. « Selon l’article 2 de l’arrêté d’agrément, il n’existe maintenant plus d’association. Cet article dispose que six mois après l’expiration de l’arrêté provisoire, qu’ils vont renouveler. Nous devons renouveler, mais c’est subordonné par le dépôt d’un rapport au ministère de l’administration du territoire. Déjà, l’arrêté date du 22 juin 2014. Donc, au 22 juin 2017, c’était fini, il n’y avait plus d’association. Donc, il ne faut pas que monsieur Doumbouya se réclame président de l’Association des Greffiers », a-t-il dit.

Pour finir, Tamba Ouendeno dira que la grève à laquelle lui et ses amis ont appelé, va se poursuivre jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Les grévistes réclament « l’application du statut particulier des greffiers de Guinée que le président de la République a bien voulu signer le 3 août 2016. Un statut dans lequel nous avons des avantages qui sont accordés. Des avantages liés aux primes de fonction, aux primes de transport et de logement, mais surtout les primes d’audience ».

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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