Dans le cadre de la célébration des festivités du 59ème anniversaire de l’indépendance nationale, prévues le samedi prochain, 13 janvier 2018, à Kankan, Guineematin.com a dépêché un de ses reporters dans la région, en vue de constater le niveau d’avancement des préparatifs de ces fêtes. Hier, lundi 08 janvier 2018, il a été reçu à Siguiri par le Préfet. Avec Ibrahima Kalil Keita, nous avons parlé de ces festivités, du retard dans l’exécution de certains chantiers que sa préfecture a bénéficié, mais aussi de la gouvernance du professeur Alpha Condé.
Décryptage !
Guineematin.com : Après plusieurs reports, la ville de Kankan va enfin abriter les festivités du 59ème anniversaire de notre indépendance le 13 janvier prochain. Comment vous avez accueilli cette nouvelle ?
Ibrahima Kalil Kéita : c’est avec beaucoup de plaisir que nous avons reçu l’information sur la date tant attendue de la célébration du 59ème anniversaire de notre indépendance nationale prévue à Kankan, chef-lieu de notre région.
Guineematin.com : Dans le cadre justement de ces festivités, la préfecture de Siguiri a bénéficié de certaines infrastructures, quelle sera alors la contribution de Siguiri dans ces festivités ?
Ibrahima Kalil Kéita : Nous sommes en train de nous mobiliser pour recevoir notre bien-aimé président, le professeur Alpha Condé, si son programme lui permet de venir ici, puisque le 13 nous serons tous à Kankan. Nous viendrons massivement à Kankan pour recevoir le président de la République, et nous sommes sûrs qu’après Kankan, il nous fera l’honneur de venir dans nos villes, c’est-à-dire les préfectures de la région pour inaugurer certaines infrastructures. Et aussi recevoir de notre part, un accueil chaleureux à la dimension d’un président aimé par son peuple, un président qui se bat pour l’unité nationale, pour la promotion de la jeunesse, des femmes, puisque c’est à ces deux couches qu’il a dédié son 2ème mandat. Et ça sera un grand plaisir pour nous de recevoir notre président qui fait l’honneur de la Guinée, l’honneur du continent, à travers toutes ses prestations dans les conférences et toutes les rencontres qui se déroulent aussi bien dans la sous-région, la CEDAO, qu’à l’Union africaine et dans les autres rencontres internationales auxquelles il prend part.
Guineematin.com : Concrètement en terme d’infrastructures, qu’est-ce que Siguiri a bénéficié?
Ibrahima Kalil Kéita : J’avoue que c’est une aubaine cette fête tournante. Siguiri a bénéficié de plus d’une vingtaine de projets dont notamment : la rénovation du bloc administratif et la construction d’un superbe Palais de justice. Ces deux grandes infrastructures ont été réalisées par la coopérative des entrepreneurs de Siguiri. C’est une coopérative qui n’a pas tellement de moyens, mais à cœur vaillant rien n’est impossible. Et aussi, il y a un lycée qui n’est pas malheureusement fini, une maison de la jeunesse avec tribune, il y’a aussi un marché en construction, un autre marché en rénovation, les logements des fonctionnaires, les logements des secrétaires généraux de la préfecture et de la commune, le logement du procureur, le logement du juge de paix, la gendarmerie nationale, le logement du commandant de la gendarmerie, une construction pour la police et un logement pour le commissaire central. Il y a un bureau pour la CMIS, etc.
Guineematin.com : Mais il y’a plusieurs chantiers qui ne sont pas encore achevés. Qu’est-ce qui explique ce retard ?
Ibrahima Kalil Kéita : Bon ! C’est regrettable que pendant tout ce temps, ces chantiers ne soient pas terminés. Il faut l’avouer, ça dépend de la manière dont les contrats ont été signés. Nous sommes les bénéficiaires, mais aucun des bénéficiaires n’a participé à la mise en place des projets. Même le préfet, à l’époque je n’étais pas là, c’était mon frère Cheick Diallo qui était préfet. Donc ni le préfet, ni le maire n’ont participé à la conception des chantiers. C’est à Conakry que ça a été conçu au ministère de l’administration du territoire, des grands projets et des ressortissants aussi. C’est pourquoi, j’avoue que certains chantiers n’ont pas été suivis correctement. Il y’a eu plusieurs visites du ministre de l’administration du territoire, de l’administrateur des grands projets et le Gouverneur de Kankan. Ce retard est dû au comportement de certains entrepreneurs. Je crois que l’argent a été totalement débloqué. La coopérative, les entrepreneurs de Siguiri ont exécuté leurs chantiers dans le délai et c’est très bien fait. Alors qu’il y’a des chantiers comme la résidence du Préfet, comme celle du directeur de la radio rurale, comme le lycée Excellence, comme la rénovation du lycée de Kouroussa, sincèrement, il y’a des chantiers qui patinent. Je ne sais pas comment les gens se sont arrangés pour que les chantiers patinent comme ça et qu’il n’y ait aucune mesure. On avait pensé que les chantiers qui sont en retard, le contrat va être résilié pour être attribué à des hommes de bonne volonté comme madame Oularé qui a fait le centre des femmes et qui est en train de faire au compte du Gouvernement, l’école régionale des Arts et métiers. On avait demandé à ce que le contrat soit résilié pour le donner aux hommes et femmes talentueux.
Guineematin.com : Vous êtes membre fondateur du RPG, quel regard avez- vous de la gestion de la Guinée par le professeur Alpha Condé ?
Ibrahima Kalil Kéita : On se félicite de l’exécution du programme du professeur Alpha Condé. Le pays avance. Quand on voit l’effort fourni dans les infrastructures routières, quand on voit l’effort fourni dans la scolarisation, la construction des écoles, le recrutement des enseignants. Quand on voit les réformes engagées dans le domaine des services de défense et de sécurité, quand on voit la gratuité de la césarienne qui est effective. A ce niveau c’est vrai qu’il y a un problème, l’impunité est une de nos insuffisances. Certains fonctionnaires ne travaillent pas comme c’est indiqué et les mesures correctives qui doivent venir tardent à tomber, ça c’est vrai. Il faut être objectif, il ne s’agit pas seulement d’analyser de façon unilatérale les phénomènes, il faut voir les deux aspects. Le professeur Alpha Condé fait l’honneur de notre pays, notre pays était fermé, tout le monde le sait. Il a ouvert la Guinée au monde et le monde à la Guinée. C’est pour cela que ses pairs l’ont choisi pour présider l’union africaine au compte de l’année 2017. Nous sommes fiers des efforts qu’il a menés pour le respect de l’Afrique, puisque les africains il faut l’affirmer, étaient trop subordonnés aux européens. Même le fonctionnement de nos institutions, tout était assujetti. Il faut la coopération bilatérale gagnant-gagnant. Il a dit qu’il faut que l’Afrique prenne son destin en main à l’image de nos devanciers. Bien-sûr que rien n’est parfait, nous devons continuer à corriger nos faiblesses. Mais sincèrement, nous sommes fiers de notre président. Et nous invitons le peuple au travail et les fonctionnaires à la prise de conscience pour que le rendement soit à la mesure de la confiance placée en chacun de nous.
Guineematin.com : Vous avez été nommé par le président de la République comme préfet de Siguiri il y’a plus d’un an, quels sont les grands projets que vous avez eu à mettre en œuvre depuis votre prise de fonction ?
Ibrahima Kalil Kéita : Moi je suis en mission à Siguiri. Comme vous le savez, je suis un professeur. Et pendant 8 ans, de 2008 à 2016, j’étais membre de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et tout dernièrement j’assurais la vice-présidence de cette institution. J’avais des avantages, mais la préfecture de Siguiri est une zone industrielle où il y’avait beaucoup de problèmes. Et le parti majoritaire à Siguiri, c’est le RPG. Je ne dirai pas que c’est le seul parti car c’est le multipartisme, mais Siguiri est la capitale du RPG. Il y’avait même des problèmes entre les membres du parti et au niveau de la zone minière aussi. Vous savez que toute la Guinée s’est donné rendez-vous ici à Siguiri, le dernier recensement avait noté Siguiri avec plus de 700 000 habitants. Mais j’avoue que Siguiri a plus d’un million d’habitants, toute la Guinée se retrouve ici aujourd’hui. C’est une fierté pour nous que toute la Guinée se retrouve à Siguiri, ça fait un brassage socio-culturel. Et puisque nous sommes un pays démocratique, nous-mêmes nous sommes des démocrates, la bienvenue à l’étranger est un droit en Afrique. C’est ce qui fait que tout guinéen à Siguiri est chez lui car, Siguiri n’est pas une partie entièrement à part de la Guinée, mais une partie à part entière de la Guinée. Il faut reconnaître aussi que le flux démographique c’est-à-dire que la démographie galopante a fait que les voleurs, les bandits, les criminels s’étaient donnés rendez-vous ici à Siguiri. J’en profite pour féliciter les services de défense et de sécurité de Siguiri, que ça soit les militaires, la police et les gendarmes. Et je rends hommage au colonel Mamady Condé qui est le commandant de l’infanterie militaire, le colonel Dramé commandant de la gendarmerie départementale, monsieur Diawara de la CMIS et le commissaire central. Sincèrement en 2016, la ville était devenue invivable, presque à chaque moment, on entendait des attaques dans les zones minières ou même urbaines de Siguiri. Grâce à la diligence des agents des services de sécurité, tout ça a été un mauvais souvenir. On félicite aussi la justice, parce que quand les agents de sécurité traquent les bandits, si la justice n’est pas à la hauteur les bandits vont fuirent, on va même les relaxer.
Guineematin.com : Un dernier mot ?
Ibrahima Kalil Kéita : C’est de remercier les populations de Siguiri qui m’ont écouté depuis mon arrivée ici et Dieu merci nous sommes en train de faire des résultats. Je profite aussi pour inviter tout le monde à la paix, à la tolérance, au respect de nos valeurs traditionnelles. Et j’invite aussi les partis politiques, les citoyens à se donner les mains, afin qu’on puisse organiser les élections locales de façon paisible et transparente le 04 février.
Entretien réalisé à Siguiri par Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com
Tél. : (00224) 621 09 0818
