Kérouané : une voiture transportant 19 personnes échappe de justesse à une noyade

Alors que la situation est déjà dramatique, elle a frôlé le pire à Khè Ouléndou, district de la sous-préfecture de Komodou dans la préfecture de Kérouané. Un taxi-brousse transportant 19 personnes dont quatre enfants, a failli tomber dans une rivière au niveau d’un pont fortement endommagé. Un coup du sort a permis d’éviter cette noyade qui aurait pu être lourde de conséquences, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com qui était lui-même à bord du véhicule.

Le pont de Khè Ouléndou est l’un des deux ponts qui ont cédé la semaine dernière dans la préfecture de Kérouané. Mais, contrairement à celui de Djassa qui s’est complètement effondré, une partie de ce pont tient encore. Et c’est ce qui a permis aux jeunes de la localité de le colmater à l’aide des troncs d’arbres pour permettre le passage, malgré tous les risques possibles. C’est là qu’est arrivée samedi soir, une voiture 505 transportant 19 personnes dont quatre enfants. Sur place, les jeunes qui ont colmaté ce pont ont érigé un barrage pour réclamer de l’argent aux propriétaires d’engins roulants qui souhaitent traverser.

Le chauffeur du véhicule, Ousmane Doumbouya qui ne voulait pas payer l’argent réclamé par les jeunes était en train de les supplier de libérer le passage, lorsqu’il a perdu le contrôle de la voiture et a foncé vers la rivière. « Hier (vendredi, 06 juillet 2018), j’ai payé 50.000 GNF avant de passer, aujourd’hui encore, nous sommes venus trouver que des jeunes ont placé des troncs d’arbres sur la route pour empêcher ceux qui ne payent pas de passer.

Je suis monté sur le pont, je leur ai demandé d’enlever les barricades, ils ont refusé. Alors, j’ai perdu le contrôle du véhicule, qui a faisait marche arrière en direction de la rivière avec mes passagers et moi à bord. Heureusement qu’une partie de la voiture a été retenue en haut alors que l’autre était déjà sous le pont. C’est ce qui nous a évités de tomber dans l’eau. Pendant ce temps, les jeunes étaient arrêtés en train de se moquer de nous », témoigne le chauffeur.

Lansana Camara, un des passagers du véhicule, déplore l’attitude de ces jeunes. Car, selon lui, il avait pris l’engagement de payer l’argent réclamé par eux. Mais cela n’a pas suffi pour qu’ils libèrent le passage : « Moi-même je leur ai dit que j’allais payer l’argent, mais ils ont refusé de nous laisser traverser le pont. La voiture a commencé à faire marche arrière pour aller tomber dans l’eau » a-t-il dit.

Kouda Keita, une autre passagère a eu la peur de sa vie. Elle demande à ces citoyens de mettre fin à ce genre de comportements : « Ce que je peux aux habitants de Khè Ouléndou, ils n’ont qu’à mettre fin à ça, ça ne leur rapportera rien du tout. Ils sont venus s’attrouper ici sans l’autorisation de personne, s’ils tuent des gens ici, demain à l’au-delà, ils répondront devant Allah », lance cette dame.

Alors que la voiture était suspendue au pont, les passagers sont tous descendus. Après plusieurs tentatives de joindre les autorités de Kérouané pour que le véhicule puisse être remonté, Daouda Condé, le directeur régional des travaux publics de N’Zérékoré, de passage, est arrivé sur les lieux. Il a coordonné les travaux engagés pour remonter la voiture à l’aide des cordes.

« C’est le secrétaire général du ministère des travaux publics qui m’a appelé en me disant d’aller voir la situation du pont de Djassa, et par coïncidence, on est venu tomber sur cette situation. Il a fallu l’aide des syndicalistes et des citoyens pour tirer la voiture au fond du pont », explique Daouda Condé.

A noter que les jeunes qui avaient érigé le barrage sur les lieux ont tous disparu dès que la mobilisation a commencé sur place pour remonter la voiture.

De Khè Ouléndou, Abdoulaye N’koya SYLLA, envoyé spécial de Guineematin.com

Tel : (00224) 620 95 40 47

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