Littérature : Thierno Moussa veut écrire une nouvelle page de l’histoire

Âgé de 37 ans, Thierno Moussa Diallo se lance dans le monde littéraire. Méconnu du grand public, ce jeune qui a abandonné les études en classe de terminale vient de boucler son premier roman intitulé « Un dossier illettré ». Une œuvre (non encore éditée) qui parle des cinquantenaires guinéens et africains. Le jeune écrivain s’est confié à Guineematin.com sur cet ouvrage et sur ses ambitions entre autres.

Guineematin.com : Bonjour Thierno Moussa Diallo, parlez-nous de votre œuvre intitulée « Un dossier illettré » ?

Thierno Moussa Diallo : Un dossier illettré parle des cinquantenaires guinéens et africains, de la situation dans laquelle l’Afrique s’est vue après l’indépendance jusqu’à nos jours. Vous allez voir les grandes lignes du document qui vont vous parler de la démocratie, de l’africanisation, de la triste vie des albinos, la vie des clochards. Tout ceci nous parle de ce que nous avons subi après la littérature des indépendances. Ce « Dossier illettré » aussi, parle surtout de la valeur de la femme face au porte-parole qui bégaie.

Guineematin.com : Qu’est-ce que ça veut dire le porte-parole qui bégaie ?

Thierno Moussa Diallo : Le porte-parole qui bégaie n’est rien d’autre que l’africanisation dans une société. Vous n’êtes pas sans savoir que dans les pays africains, nous voulons travailler avec l’occident, mais une fois que la société arrive jusqu’à à un certain moment, on réclame l’africanisation. Et c’est ce qui fait la chute de la grande partie des sociétés africaines, donc l’ouvrage parle de ça aussi

Guineematin.com : Cette œuvre est une pure fiction ou-bien l’histoire part d’un fait réel ?

Thierno Moussa Diallo : le contenu du roman part à la fois de la réalité et de la fiction. Parce qu’il y’a une partie de la réalité qui nous parle d’une marque des cinquantenaires. Cette marque c’est les quêtes d’origine. Moi-même je suis allé faire les quêtes de mon origine pour connaitre réellement de quelle classe sociale je suis. La fiction y va aussi du tourisme pour exprimer un peu la vie du clochard. Nous avons constaté qu’après la construction des Etats-Unis, nous retrouvons les acteurs de cette construction dans les poubelles.

Guineematin.com : A travers cette œuvre, quel message vous voulez donner aux nouvelles générations ?

Thierno Moussa Diallo : Le message que je veux véhiculer dans cette œuvre, c’est que tout guinéen qui veut adopter le message de la plume, doit savoir que nous avons l’honneur d’abriter l’événement Conakry capitale mondiale du livre 2017. Nous devons nous-mêmes prouver que nous sommes l’encre de la plume des écrivains du continent, tels que les Camara Laye, les Williams Sassine, les Thierno Monenembo et tant d’autres.

Guineematin.com : Bien qu’elle soit achevée, votre œuvre n’a jusque-là pas été éditée, qu’est-ce qui explique ce retard ?

Thierno Moussa Diallo : Bon ! L’édition de l’œuvre a eu un retard causé par mes ambitions de valoriser d’abord mon travail en passant par les médias. C’est-à-dire qu’avant d’être dans une maison d’édition, que les gens sachent que je me suis battu d’abord avant d’être à leur niveau. Le deuxième point, c’est vrai il y’a le côté financier. La famille et l’entourage en général ont du mal à comprendre mon travail pour me venir au secours. Donc fondamentalement ce retard est dû à des difficultés financières.

Guineematin.com : A quel moment peut-on s’attendre donc à la parution de ce roman ?

Thierno Moussa Diallo : la parution de cette œuvre dépend de sa valeur. Après l’avoir valorisée à travers les médias, je vais l’envoyer dans une maison d’édition. Je suis même prêt à écrire une autre œuvre, parce que je ne suis pas en crise d’inspiration, c’est l’aide seulement qui me manque. Une maison d’édition petite qu’elle soit, je suis prêt à travailler avec elle parce que je suis prêt à mener le combat. La littérature africaine a été une page, les cinquantenaires africains sont aussi une autre page de l’histoire. Donc, tout jeune doit être motivé au même titre que moi, surtout les guinéens. Nous devons honorer nos devanciers, marquer le temps dans une nouvelle littérature.

Guineematin.com : Merci monsieur Diallo !

Thierno Moussa Diallo : C’est moi qui vous remercie

Entretien réalisé par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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