Mamou : après une brève interpellation d’un syndicaliste, le SLECG et l’IRE sont à couteaux tirés

Rien ne va plus entre l’inspecteur régional de l’éducation de Mamou et le secrétaire général local du SLECG. Ce dernier, Thierno Souleymane Sall accuse l’inspecteur Mory Sangaré d’avoir orchestré sa brève interpellation le vendredi dernier, 27 Avril 2018, par la gendarmerie.

Une interpellation survenue après le passage à Mamou d’une délégation du bureau exécutif national du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, en tournée à l’intérieur du pays, a appris le correspondant de Guineematin.com à Mamou.

Thierno Souleymane Sall

Selon Thierno Souleymane Sall, une équipe du SLECG, en tournée à l’intérieur du pays, était annoncée dans l’après-midi du vendredi à Mamou. Et cette mission venait pour présenter officiellement le bureau du SLECG de Mamou à l’ensemble des autorités de la ville carrefour.

« La délégation du SLECG, après avoir été empêchée à Dalaba, a foncé sur Mamou où on s’est entretenu pendant deux heures avant de continuer vers Conakry. Une rencontre des chefs d’établissements était conviée le vendredi par l’inspecteur régional de l’éducation à l’école primaire du centre 1. L’inspecteur Mory Sangaré m’a appelé pour me convier à cette rencontre. Quand je suis arrivé, cinq minutes après, il m’a appelé dehors et nous sommes allés à l’inspection où m’attendaient tous les colonels des différents services de sécurité de la ville. L’inspecteur a dit aux gendarmes : ‘c’est lui Sall ! Allez-y !’ Les gendarmes m’ont interrogé sur le passage de la délégation du SLECG. Quand je me suis expliqué, ils ont compris que ce qui se disait n’était pas vrai. Le Colonel Bienvenue Lamah a dit alors à ses camarades : ‘c’est pour ça qu’il est bien de chercher la bonne information avant d’agir. Si on avait agi comme on avait dit, on allait causer du tort à ce jeune’ », a expliqué Thierno Souleymane Sall sur les ondes d’une radio privée de la place, dans la soirée du vendredi.

Le lendemain (Samedi) et par le même canal, l’inspecteur Mory Sangaré a balayé d’un revers de la main les accusations portées contre lui par le secrétaire général du SLECG de Mamou.

Inspecteur Mory Sangaré

« J’ai convoqué une réunion avec les chefs d’établissements et les cadres de la DPE et de l’IRE. L’ordre du jour, c’était l’état d’avancement du programme, la formation continue et les dispositions à prendre pour gérer le reste de l’année scolaire. C’est là-bas que je suis resté, j’ai reçu un appel du colonel (Bienvenue Lamah). Il a dit qu’il est à la maison. Je suis allé là-bas. Quand on a échangé, j’ai compris qu’il voudrait échanger avec Sall que j’ai d’ailleurs fait appeler. Quand Sall est venu, il est resté assis un certain temps. Mais, puisque je ne le connais pas, j’ai demandé si monsieur Sall est venu. On m’a dit qu’il est déjà dans la salle. Je devais partir avec lui ; mais, quand nous sommes sortis, on a trouvé un gendarme qui était venu voir pourquoi j’ai duré. Donc, j’ai dit à Sall de partir avec lui (le gendarme). Ils sont allés trouver le colonel qui était assis chez moi. Après, Sall est revenu, il a suivi le reste de la réunion avec nous. Quand on a fini, je lui ai dit : ‘j’espère qu’on ne t’as pas brutalisé ?’ Il a dit : ‘c’est bon’. C’est tout ce que j’ai eu à échanger avec Sall. Je connais le colonel, ce n’est pas quelqu’un qui est violent. Il a dû demander à Sall ce qu’il voulait, quand il a obtenu ça, ils se sont quittés », s’est défendu Mory Sangaré, précisant qu’il était déjà en réunion, c’est pourquoi il n’a pas accompagné monsieur Sall à la gendarmerie.

Dans une déclaration rendue public hier soir (Samedi) dans les médias locaux, le SLECG de Mamou, par la voix de son secrétaire général local, a pris à témoin les autorités et les populations « sur les agissements de l’inspecteur régional de l’éducation de Mamou », qu’il accuse d’emprisonner les enseignants de Mamou.

« En tant que premier responsable de l’éducation de la région, l’inspecteur ne doit jamais livrer un enseignant à la sécurité, quelque soit la faute qu’il a commise. A la rigueur, lui-même l’inspecteur, accompagne l’accusé partout où besoin est, jusqu’à ce que tout le reconnaisse que c’est malgré lui que l’enseignant ira en prison. Mais, si c’est l’inspecteur qui envoie ses enseignants en prison, c’est malheureux et regrettable. S’il (l’inspecteur) pense que c’est de cette façon qu’il va intimider le SLECG, il se trompe. Cela ne fera que nous galvaniser d’avantage », lit-on dans cette déclaration qui précise sans détail que « tout le monde est témoin du passage de l’inspecteur Mory Sangaré à Labé ».

Ce qui reste clair, ajoute Thierno Souleymane Sall dans cette déclaration, « il n’a jamais été question de grève, de réunion secrète ou d’une quelconque déstabilisation. La préoccupation actuelle du SLECG, c’est comment préparer nos jeunes frères aux évaluations de fin d’année. Par conséquent, j’invite tout le monde à préserver la quiétude sociale dans notre cité. Et, pour finir, je prends tous les citoyens de Mamou à témoin, quoiqu’il arrivera à mon bureau et à moi-même, l’inspecteur régional de l’éducation sera pris pour seul responsable », conclut Thierno Souleymane Sall.

De Mamou, Keïta Mamadou Baïlo pour Guineematin.com

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