Mohamed Fofana du RPG-AEC sur la fermeture des radios privées : « l’Etat est dans son plein droit »

Comme annoncé précédemment, la fermeture des radios privées par l’ARPT (Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications) fait débat à Conakry et chacun y va de son commentaire. Les auditeurs, habitués à intervenir sur les ondes de ces organes de presse, ont des avis divergents sur le sujet. Mohamed Fofana, un des communicants du parti au pouvoir, le RPG-Arc-en-ciel, pense que l’Etat « est dans son plein droit de rappeler et de forcer à payer ». Il l’a dit à un reporter de Guineematin.com hier, jeudi 14 décembre 2017.

Selon Mohamed Fofana, « il faut rappeler que la procédure est légale. C’est une procédure normale parce que ces radios privées sont aussi un moyen de commerce. Les propriétaires les ont mis sur pied pour aussi avoir de l’argent. Et quand tu es dans un pays normal, il y’a des taxes et impôts auxquels tu dois t’acquitter. Et si tu ne le fais pas, je crois que l’Etat est dans son plein droit de te rappeler et de te forcer à le payer. Avant que les un et les autres ne parlent de la méthode, il faut d’abord rappeler que la procédure est normale et légale ».

Cependant, notre interlocuteur se dit être affecté par cette situation. « Depuis pratiquement 08 ans, j’interviens dans les émissions interactives et je donne mon point de vue, en tant que citoyen, sur la vie sociopolitique de notre pays. Moi aussi je suis touché parce que ces émissions interactives sont devenues en quelque sorte une partie de moi. Parce que là, je me dis qu’avant de prendre mon petit café ou mon petit déjeuner il faut forcément commencer par ça. Je souhaite vraiment que ces patrons de presse et les autorités compétentes s’entendent. Parce que ces radios aussi emploient des guinéens. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où le manque criard de travail est une réalité et ces radios en quelque sorte emploient des jeunes guinéens ».

Pour l’intérêt des auditeurs et de ceux qui s’informent à travers les radios, Mohamed Fofana demande la réouverture de ces organes incriminés. « Mon souhait en tant que citoyen est que les deux parties s’entendent pour la réouverture effective des radios dans l’intérêt de nous les auditeurs et de ceux qui s’informent à travers ces émissions interactives », préconise le communicant.

Des négociations ont été engagées entre les associations de presse et le ministre conseiller personnel du chef de l’Etat, Tibou Kamara, pour trouver une issue favorable à cette crise. Une démarche que Mohamed Fofana ne partage pas entièrement. « Le consensus tue totalement la loi. Il faut faire en sorte que la loi, qui est notre arme, soit la chose qui fait de nous des vrais guinéens. Quand un commerçant s’acquitte de ses devoirs, je pense qu’il peut facilement réclamer ses droits. Mais, toi qui réclame toujours tes droits et tu n’es pas en mesure de t’acquitter de tes devoirs, ce n’est pas normal. Donc, je souhaite ardemment que la loi soit appliquée. Mais, je souhaite aussi qu’on tienne compte de certaines conditions de ces radios privées qui sont parfois difficiles. Parce qu’il y’a des patrons de radios qui ont même du mal à payer les travailleurs. Il faut arrêter le favoritisme pour que les médias soient traités au même pied d’égalité », pense-t-il.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

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