Passation de service à la Cour Constitutionnelle : Kèlèfa Sall boude la rencontre

A l’absence du président destitué, Kèlèfa Sall, son successeur, Mohamed Lamine Bangoura a été installé ce lundi, 08 octobre 2018, dans ses nouvelles fonctions de président de la Cour Constitutionnelle de la République de Guinée.

La cérémonie a été présidée par le ministre conseiller à la présidence chargé des relations avec les institutions, Elhadj Mohamed Lamine Fofana, en présence du ministre de l’Elevage, du médiateur de la République, du président de l’INIDH, de certains membres du gouvernement et des conseillers frondeurs de la Cour, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Elhadj Mohamed Lamine Fofana

Dans son discours de circonstance, le ministre conseiller à la présidence, Elhadj Mohamed Lamine Fofana a commencé par justifier le décret du 03 octobre signé par le Président Alpha Condé qui confirme Mohamed Lamine Bangoura comme nouveau président de la Cour constitutionnelle. « Bon nombre de citoyens pensent que cette passation de service est la conséquence du décret de confirmation de monsieur le Président de la République. Que non ! Cet acte réglementaire du chef de l’exécutif n’a en réalité comme objectif que de rendre possible pour le nouveau président de la Cour constitutionnelle l’exercice de sa fonction de gestionnaire administrative et financière de l’institution tel que décrit dans l’article 90 de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle. Je vais parler d’ordonnateur du budget de la Cour », a-t-il justifié,

Egalement, Elhadj Mohamed Lamine Fofana a rappelé que l’élection du président de la Cour se fait à l’interne sous la supervision d’un huissier de justice dont le procès-verbal dressé constitue la seule preuve du processus.

Mohamed Lamine Bangoura

Pour sa part, le président entrant, Mohamed Lamine Bangoura, a décrit sept axes prioritaires pour le bon fonctionnement de la Cour Constitutionnelle. Il s’agit du respect de la loi, l’esprit de collégialité entre les membres, le respect mutuel, la solidarité, la fraternité, la transparence et l’humilité. « Nous allons consolider les bases de notre indépendance en veillant au respect de la Constitution dont notre juridiction en est la gardienne », a-t-il promis.

Face aux différentes secousses subies par la Cour et qui ont conduit à son élection, le nouveau patron de la Cour constitutionnelle a juré qu’ils n’ont fait que prendre leurs responsabilités en mettant en avant l’intérêt supérieur de la nation. « Aujourd’hui, elle (la Cour : ndlr) repart d’un nouveau pied, prête à faire face aux défis qui l’interpellent au service de notre peuple et de sa jeune démocratie », a-t-il dit.

Avant de terminer son discours, Mohamed Lamine Bangoura a remercié son prédécesseur, Kèlèfa Sall (absent dans la salle), pour dit-il, avoir dirigé « les premiers pas » de la Cour et qui lui ont permis d’inscrire ses premiers titres.

Kèlèfa Sall

A rappeler que les Guinéens, dans leur écrasante majorité, considèrent l’éviction de Kèlèfa Sall de la présidence de la Cour Constitutionnelle comme étant le premier pas vers une modification de la Constitution pour permettre au président Alpha Condé de s’accrocher au pouvoir après son deuxième et dernier mandat, en 2020.

Actuellement, les leaders politiques et sociaux harmonisent leurs idées pour organiser des manifestations de rue afin d’exiger le respect de la Constitution guinéenne et la stabilité des institutions. Mais, parviendront-ils à ramener Kèlèfa Sall à la tête de la Cour Constitutionnelle ?

Attendons de voir !

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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