Plainte de Cellou Dalein contre Bafoé : voici les raisons, selon Me Béa

Cellou Dalein
Bafoé Camara

Comme indiqué par une précédente dépêche de Guineematin.com, le contrôleur général Ansoumane Camara, dit Bafoé, le Chef des unités d’intervention de la police, était devant le Tribunal de Première Instance de Dixinn ce mardi, 22 mai 2018. Il était accompagné d’un nombre impressionnant d’agents de la police, qui ont non seulement envahi la salle d’audience, mais aussi la cour du tribunal.

Appelé à la barre par le président Mangadouba Sow, le général Ansoumane Camara a, après avoir décliné son identité, demandé aussitôt au tribunal le renvoi du procès à cause de l’absence de son avocat. Cette demande a été sans aucun tiraillement accepté par le conseil de la partie civile, maitre Salifou Béavogui et le ministère public, Sidi Souleymane N’Diaye.

Face à ce consensus, le président du tribunal, Mangadouba Sow, a renvoyé le procès au 26 juin prochain.

Au sortir de cette audience, l’avocat de la partie civile, maitre Salifou Béavogui, a rappelé les faits et les circonstances qui ont poussé le chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo à porter plainte contre le général Ansoumane Camara, dit Bafoé.

Décryptage !

Me Béa

Les faits remontent du jeudi 5 mai 2015, lorsque l’opposition républicaine avait organisé une marche de protestation pacifique contre le calendrier électorale qui avait été publiée par la CENI. Suite à cette manifestation pacifique de l’opposition républicaine, aux environs de 6 heures du matin, un groupe d’hommes en uniforme de policiers ont pris d’assaut le domicile du président Mamadou Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition. Ce groupe de policiers a pris d’assaut son domicile de 6 heures à 19 heures. Son domicile fut systématiquement encerclé et personne n’avait le droit d’aller et de sortir. Des menaces ont été proférées, des injures publiques.

Ainsi, les personnes présentes, y compris le chef de file de l’opposition, avaient remarqué la présence effective ce jour du prévenu, c’est-à-dire la présence du lieutenant-Colonel, actuellement général, Ansoumane Camara dit Bafoé.

Comme nul n’est au-dessus de la loi ; alors, par citation directe en date du 25 juin 2015, Elhadj Cellou Dalein Diallo, en se constituant partie civile, a directement cité le prévenu à la barre pour les infractions qualifiées de menaces, d’injures publiques, de violation de domicile, etc. Donc, le dossier a été successivement renvoyé jusqu’à la date d’aujourd’hui, 22 mai 2018, l’affaire a été appelée. Le général, en républicain, a effectivement comparu. Et, à la barre, il a sollicité le renvoi de cette affaire en raison de l’absence de son avocat. Et, comme le droit à la défense est un droit constitutionnel, c’est un droit sacré, moi, je ne dois pas m’amuser à violer ce droit. Je veux un procès, mais un procès juste et équitable. C’est pourquoi, j’ai accepté volontiers que l’affaire soit renvoyée pour que sa défense soit efficacement assurée par mon éminent confrère absent, maitre Lancinet Sylla. Donc, le tribunal m’a suivi, monsieur le procureur de la République, après avoir fait des observations, a abordé dans le même sens. Donc, l’affaire est renvoyée au 26 juin 2018 pour la suite des débats.

Propos recueillis et décryptés par Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

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