Reprise du congrès du SLECG ? Le camp Soumah rejette la proposition et maintient la grève

Près de deux semaines après le déclenchement de la grève des enseignants, qui paralyse le secteur éducatif guinéen depuis le 12 février dernier, le gouvernement, le patronat et la société civile notamment, proposent la reprise du congrès ayant porté Aboubacar Soumah à la tête du SLECG, congrès non reconnu par les autorités guinéennes.

Suite à cette proposition, le bureau exécutif du SLECG dirigé par Aboubacar Soumah, s’est réuni au siège de la structure syndicale ce mercredi 21 février 2018. A l’issue de cette réunion, les syndicalistes ont publié une déclaration dans laquelle, ils s’opposent à toute reprise du congrès et annoncent le maintien du mot d’ordre de grève, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

« Le bureau exécutif national du SLECG au nom des enseignants, rejette en bloc la tenue d’un nouveau congrès, contraire aux statuts et règlements du SLECG, informe l’opinion nationale et internationale que le seul interlocuteur crédible reste et demeure le nouveau bureau exécutif national, dirigé par le secrétaire général, le camarade Aboubacar Soumah », c’est la conclusion de la déclaration du camp Aboubacar Soumah, lue par son porte-parole Mohamed Bangoura, devant la presse ce mercredi 21 février 2018 au siège du SLECG à Donka.

Cette sortie du SLECG dirigé par Aboubacar Soumah, fait suite à la proposition faite par le gouvernement, le patronat, la FEGUIPAE et la coalition nationale des organisations de la société civile guinéenne, relative à la reprise du congrès ayant porté Aboubacar Soumah à la tête du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée. Congrès non reconnu par le gouvernement, qui ne reconnaît pas du coup la légalité du bureau exécutif dirigé par Aboubacar Soumah, à l’origine de la grève qui paralyse actuellement l’enseignement pré-universitaire guinéen.

Le camp Soumah rappelle qu’il a déjà tenu son congrès il y a environ un mois, et que ce congrès avait respecté toute la procédure en la matière : « En dépit de l’ingérence grave du gouvernement dans les affaires syndicales en République de Guinée, malgré les persécutions répétées de la police suivies des arrestations arbitraires des syndicalistes du système de l’éducation nationale, et des interpellations illégales dans les tribunaux, le congrès statutaire de renouvellement du bureau national exécutif national du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), s’est tenu à Conakry le 26 janvier 2018, en présence des délégués des 33 préfectures, des 8 régions administratives et les 5 communes de la Capitale. A l’issue des élections démocratiques et transparentes, un bureau exécutif de 23 membres a été élu avec comme secrétaire général, le camarade Aboubacar Soumah », soulignent les syndicalistes, qui précisent que « ce bureau qui s’est irréversiblement engagé dans la défense des intérêts matériels et moraux des enseignants, se trouve confronté à la déstabilisation voulue et entretenue par le gouvernement en violation flagrante des conventions 96 et 98 de l’OIT, relatives à la liberté et à la protection du droit syndical soutenues par l’article 20 de la constitution guinéenne ».

Pour le SLECG dirigé par Aboubacar Soumah, il est donc hors de question de tenir un nouveau congrès de l’organisation syndicale des enseignants : « Considérant que le congrès a effectivement eu lieu à la date du 26 janvier 2018 et les accusés de réception des lettres d’invitation adressées au gouvernement et aux institutions en font foi, considérant l’article 20 de la constitution guinéenne… Vu les différentes violations démagogiques et flagrantes des articles cités plus haut par le gouvernement, le patronat, la FEGUIPAE et la coalition nationale des organisations de la société civile guinéenne, et les dissidents du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, à savoir les camarades Souleymane Sy Savané, Kadiatou Bah, Tanou Baldé, ousmane Wora Diallo, Namory Kéita et le fameux Louis M’bemba Soumah de l’USTG, le bureau exécutif national du SLECG au nom des enseignants, rejette en bloc la tenue d’un nouveau congrès, contraire aux statuts et règlements du SLECG, informe l’opinion nationale et internationale que le seul interlocuteur crédible reste et demeure le nouveau bureau exécutif national, dirigé par le secrétaire général le camarade Aboubacar Soumah », a indiqué le porte-parole des syndicalistes.

Et juste après la lecture de cette déclaration, Aboubacar Soumah a pris la parole pour annoncer dans un ton ferme, que la grève reste maintenue jusqu’à la satisfaction des revendications des enseignants par le gouvernement.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tel. 628124362

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