Siguiri : la galère des sans abris

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La ville de Siguiri regorge de nos jours de nombreux sans abris. Il s’agit de jeunes venus d’autres localités du pays et même d’autres pays étrangers pour travailler dans les mines d’or de la préfecture. Faute de moyens, plusieurs d’entre eux passent la nuit à la belle étoile. Et cela leur cause souvent des ennuis, a appris le correspondant de Guineematin.com à Siguiri.

Depuis plusieurs années, la préfecture de Siguiri est un pôle d’attraction par excellence. Des jeunes venant de plusieurs parties de la Guinée et de certains pays voisins comme le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire s’y rendent en grand nombre à la recherche de l’or. Mais en raison d’un manque de moyens, la plupart des nouveaux venus ne peuvent pas se faire héberger, et sont obligés de passer la nuit à la gare routière de la préfecture ou devant les magasins.

Une vie de galérien qui attire souvent des ennuis à ces jeunes, comme l’explique Mamady Diawara, 15 ans, venu de Tökounoun, un district de la préfecture de Kankan. « Je suis là depuis 7 mois, je suis venu à Siguiri pour chercher de l’or, je passe la nuit à la gare routière parce que je n’ai pas de tuteur ici. Il y a quelques mois, on m’avait arrêté au fleuve, j’étais allé laver mes habits, les gendarmes m’ont trouvé là-bas et m’ont arrêté. Ils m’ont accusé de vol et de consommation de la drogue, ils m’ont beaucoup maltraité. Mais, après mon procès, le juge s’est rendu compte que ce sont de simples accusations et il m’a libéré », raconte l’adolescent.

Tout comme lui, Tidiane Traoré vit également dans la rue. Il passe la nuit aussi à la gare routière de Siguiri. Et les souffrances liées à cela, il en connait bien : « Nous souffrons énormément ici, on nous accuse d’être de délinquants alors nous venons passer la nuit ici parce qu’on n’a pas où dormir. On est souvent victime d’interpellations pour des choses que nous ne connaissons pas du tout », déplore le jeune homme.

De son côté, Habib Barry, venu de Dabola, passe la nuit devant les magasins en attendant d’avoir un logement. Il dit subir les mêmes peines que les autres sans abris : « Souvent, des jeunes viennent nous agresser en nous traitant de voleurs, quand ils nous fouillent, ils prennent l’argent qu’on a sur et s’en vont, nous ne sommes pas en sécurité », témoigne le mineur.

Aucune autorité locale n’a accepté de répondre à nos questions sur ce sujet.

De Siguiri, Bérété Lancei Condé pour Guineematin.com

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