« Vente » du port de Conakry à une société Turque : ce contrat est bon pour la Guinée, estime Aboubacar Sylla

Depuis quelques jours, des informations font état de la « vente » du port autonome de Conakry à une société Turque dénommée Albarak. Face à la persistance du débat qui est d’ailleurs renforcée par les syndicalistes du même port, le ministre des Transports, Aboubacar Sylla, a organisé une conférence de presse dans l’après-midi de ce jeudi, 16 août 2018, à son département.

L’objectif était, dit-il, de taire les rumeurs sur la vente de cette partie du port, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Selon Aboubacar Sylla, ce contrat qui lie le gouvernement guinéen à la société Albarak n’est qu’une mise en concession d’une partie du port pour une période de 25 ans. « Le port de Conakry n’a fait l’objet d’aucune vente ! Il n’y a eu aucune cession ; mais, d’une mise en concession pour 25 ans. Il est important qu’on le sache parce qu’il y a eu des rumeurs de tout genre sur le dossier », a-t-il dit, ajoutant que le dossier ne concerne que le port conventionnel et que les autres parties sont gérées par d’autres entreprises.

Sur les raisons de la signature de ce contrat par la directrice générale de son département (sans appel d’offres), comme l’exige la réglementation des marchés publics en République de Guinée, le ministre a parlé d’urgence liée au vieillissement de ses installations et du manque de moyen de l’Etat pour remettre à niveau ces installations. « Même si nous avions des ressources, il serait plus judicieux de les utiliser ailleurs, dans les secteurs sociaux de base, que de les utiliser pour l’extension ou la modernisation du port », estime le ministre. Aboubacar Sylla a également cité comme autre argument l’existence d’une base militaire à l’intérieur du port, etc.

Comparant le port de Conakry à d’autres de la sous-région, le ministre des Transports a parlé d’environ neuf millions de tonnes par an au port de Conakry, contre quinze millions à Lomé, seize millions à Dakar et vingt-un millions au port d’Abidjan. « Ces ports sont très loin du celui de Conakry. Donc, si nous voulons que notre port soit porteur de croissance économique, il était donc important que l’extension intervienne le plus rapidement que possible. C’est pour cette raison que cette concession a été organisée », insiste Aboubacar Sylla.

A en croire le ministre des Transports, des experts y compris de la BAD ont été consultés et ont donc accompagné la Guinée dans ce contrat. « Ce contrat a fait l’objet d’accompagnement de la part des experts étrangers et d’institutions internationales, notamment deux experts de la Banque Africaine de Développement, mais aussi la collaboration de deux grands cabinets juridiques internationaux qui ont participé à la rédaction du document», a juré Aboubacar Sylla qui se dit d’ailleurs heureux d’en parler… « Je ne suis pas en train de défendre des démarches auxquelles on m’a associé ; mais, j’ai lu ce document de 178 pages et je sais qu’il sauvegarde les intérêts de la Guinée. C’est un dossier qui mérite d’être défendu », estime-t-il.

Déjà, le ministre des Transports annonce que la convention oblige la société à investir au moins 200 millions de dollar sur les deux prochaines années qui vont permettre d’équiper le port et de réaliser d’autres infrastructures.

Enfin, sur la menace de licenciement des travailleurs, Aboubacar Sylla voit le contraire. « Il y aura une création d’emplois supplémentaires et les 95% des travailleurs seront des guinéens », rassure-t-il.

A préciser que les syndicalistes qui parlent de « vente » de cette partie du port essaient d’attirer l’attention des Guinéens dans ce qu’ils appellent un bradage d’un patrimoine national jurant que la République de Guinée perd beaucoup plus que ce qu’elle gagne… D’ailleurs, le syndicat a annoncé une « marche de colère » demain, vendredi 17 août 2018, pour protester et essayer d’empêcher ce contrat.

A suivre !

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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