Accusé d’avoir tué un de ses camarades, Abdoulaye à la barre : « je n’ai jamais donné un coup à Moussa »

« Nous sommes allés à quatre dans un bar. On a cotisé pour acheter de l’alcool. Quand Moussa a trop bu, il s’est mis à insulter de gauche à droite. On a voulu le calmer, mais il n’a rien voulu entendre. Mes autres camarades et moi avons changé de place. On l’a laissé seul dans son coin. Mais, au bout d’un moment, il est venu nous rejoindre. Il insultait toujours… ».

Poursuivi pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, Abdoulaye Bangoura, âgé de 31 ans, était à la barre du tribunal de première instance de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma) où son procès s’est ouvert hier, lundi 21 Janvier 2019. Mais, a plaidé non coupable des charges articulées contre lui, dans l’ordonnance de renvoi qui l’a amené dans ce tribunal criminel, rapporte un des reporters de Guineematin.com qui a suivi l’audience.

Abdoulaye Bangoura a été placé sous mandat de dépôt le 19 mars 2013, après la mort d’un de ses camarades, Moussa Condé.

Selon l’accusation, Moussa Condé est mort après avoir été grièvement blessé à la main par Abdoulaye Bangoura. « C’était lors d’une bagarre qu’ils (Abdoulaye et Moussa, NDLR) ont eu à l’extérieur d’un bar. L’accusé ici présent a blessé Moussa avec une bouteille cassée. Moussa n’a pas pu survivre à la blessure. Il en est mort », a expliqué le ministère public.

« Non ! », répond l’accusé qui soutient qu’il n’a jamais levé la main sur Moussa Condé. « Nous sommes allés à quatre dans un bar. On a cotisé pour acheter de l’alcool. Quand Moussa a trop bu, il s’est mis à insulter de gauche à droite. On a voulu le calmer, mais il n’a rien voulu entendre. Mes autres camarades et moi avons changé de place. On l’a laissé seul dans son coin. Mais, au bout d’un moment, il est venu nous rejoindre. Il insultait toujours. Quand on a voulu le calmer, il a continué à proférer des injures. Le propriétaire du bar nous a alors dit de sortir de son bar. C’est ce que nous fûmes. Une fois dehors, Moussa m’a donné un coup de poing à la bouche. Je suis tombé et je me suis évanoui. Il s’est accroupi sur moi et il a continué à me rouer de coups. C’est quand les gens l’ont relevé sur moi qu’ils ont constaté qu’il saignait à la main », s’est défendu Abdoulaye Bangoura.

Déterminé à prouver la culpabilité de l’accusé, le ministère public interroge : comment avez-vous su que Moussa vous donnait des coups alors que vous vous étiez évanoui ? Pourquoi vous vous êtes battu avec lui ? Au moment de la bagarre, est ce que vous déteniez une bouteille ?

Et Abdoulaye Bangoura de répondre : « on s’est bagarré parce qu’il (Moussa) a insulté mes parents. C’est vrai que je détenais une bouteille ; mais, je n’ai jamais donné un coup de poing ou de bouteille à Moussa. Peut-être que c’est quand je suis tombé suite au coup de poing qu’il m’a donné que m’a bouteille s’est cassée. Et, comme il a continué à me rouer de coups, il a dû se blesser sans le savoir avec la bouteille cassée. Moi, je ne savais rien. Ce sont nos camarades qui m’ont dit que Moussa m’avait administré des coups pendant que j’étais évanoui », s’est défendu l’accusé qui précise que la victime avait refusé d’aller à l’hôpital.

Seulement, pour l’accusation, ce n’est pas à cause des injures que la bagarre a éclaté. « C’est parce que l’accusé a refusé que Moussa touche à l’alcool qu’ils avaient tous cotisé pour acheter », précise le ministère public.

Prenant la parole, le conseil d’Abdoulaye Bangoura a fait observer au tribunal que le ministère public n’a montré ni des témoins, ni un rapport médico-légal prouvant que la mort de Moussa a été causée par une blessure de bouteille. « Nous sommes en audience criminelle. Les affirmations ne suffisent pas. Il faut l’administration de la preuve », a dit l’avocat de la défense.

Au cours des débats, il a été révélé que la partie civile est à ce jour introuvable avec les contacts qui avaient été donnés et qui ont été versés au dossier de la procédure. Tout de même, l’audience a tout de même été renvoyée au 28 Janvier prochain pour la comparution de la partie civile.

A suivre !

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Facebook Comments Box