8 mars à Kankan : à la rencontre de filles et femmes qui se battent pour leur autonomisation

L’humanité a célébré ce jeudi 08 mars 2018, la journée internationale des femmes sous le signe de l’autonomisation des femmes. A Kankan, elles sont déjà nombreuses les jeunes filles et femmes qui se battent pour leur autonomisation. Notre correspondant dans la préfecture est allé à la rencontre de quelques-unes d’entre elles au centre de formation professionnelle non formelle des jeunes filles BENKE COUTURE de la ville.

Qui parle d’autonomisation des femmes, va parler forcément d’activités génératrices de revenus. Et à Kankan, elles sont nombreuses à se battre dans ce sens. Au centre de formation professionnelle non formelle des jeunes filles BENKE COUTURE, installé en 2008 dans la ville de Kankan, 278 jeunes et femmes apprennent la couture. Un métier en plein expansion dans le Nabaya.

Tata chérif

Parmi elles, Tata chérif qui a abandonné l’école en 9ème année pour se consacrer uniquement à la couture. « Moi j’étais à l’école jusqu’en 9ème année, mais je n’étais pas brillante en classe, donc j’ai vu que je ne pouvais pas avancer dans les études. A l’époque, ma mère pratiquait ce métier pour nous nourrir parce que mon père était pauvre. Après son décès, j’ai dit à mon père de m’envoyer ici pour apprendre aussi ce métier. Dieu merci aujourd’hui je gagne un peu, et mon père est fier de moi », témoigne-t-elle.

Aïssata Sao Sangaré

Mais, dans ce groupe d’apprenties couturières, figurent aussi beaucoup d’élèves. Ces dernières vont à l’école le matin et à l’atelier de couture dans l’après-midi. « Moi je veux étudier et faire la couture à la fois, parce que je veux bénéficier de tous les deux côtés. Ou alors si les études ne marchent pas, je pourrai rester ici et faire ce métier. En travaillant ici je peux subvenir à mes besoins, aider mon mari et mes enfants », déclare Aïssata Sao Sangaré, élève au collège 03 avril de Kankan qui travaille dans ce centre.

Ce centre est toutefois, confronté à un certain nombre de difficultés, selon son directeur BENKE Korialen. C’est notamment le manque d’espace, qui l’empêche selon lui de prendre un plus grand nombre de filles dans son centre de formation : « Je demande aux autorités d’avoir pitié de nous, pour nous donner une place, le problème de place est notre préoccupation. Si nous avons une bonne place, nous pouvons recruter au-delà de 200 filles, mais nous n’avons pas de place, donc nous sommes obligés de prendre moins de jeunes filles », a-t-il dit.

Il faut signaler que l’inscription dans ce centre est gratuite. Mais à la fin de chaque mois, chaque apprentie paye un montant de 10 mille francs avec l’espoir d’avoir un métier lui permettant de gagner sa vie demain sans compter sur quelqu’un d’autre.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

Facebook Comments Box