Après la répression, le syndicat arrête le service minimum « même dans les hôpitaux »

La radicalisation du régime Alpha Condé entraîne évidemment une radicalisation du mouvement social ! Victimes d’une répression de la part des forces de l’ordre, dans la matinée de ce lundi, 23 juillet 2018, les leaders du syndicat guinéen se sont retrouvés à la Bourse du Travail pour harmoniser leur position.

Au sortir de cette réunion, Mamadou Mansaré, le chef des négociateurs du syndicat- revenu d’urgence de Paris où il était hospitalisé- a annoncé le durcissement du ton. Face à ce qu’ils ont subi ce matin, les syndicalistes ont décidé de hausser au maximum le niveau de leur grève en faisant arrêter par exemple le service minimum même dans les hôpitaux. Une commission d’urgence a donc été créée pour dépêcher des missions un peu partout pour faire sortir d’éventuels travailleurs qui se trouveraient par exemple dans les départements ministériels, au port autonome de Conakry et ailleurs.

Une anecdote révélatrice de la radicalisation du mouvement de grève contre la hausse du prix du carburant, c’est la tentative de molester le camarade Mamadou Mansaré par un colonel de l’armée en service au camp Makambo, situé dans la cour de la RTG Boulbinet, près de la Bourse du Travail, le siège du syndicat. Selon la victime, ce sont les citoyens de Boulbinet (en majorité des femmes) qui auraient empêché qu’on le fasse souffrir comme le voulait ce colonel…

Enfin, les leaders syndicaux ont annoncé qu’ils vont porter plainte contre le contrôleur général de police Ansoumane Camara Bafoé, sans doute après les sévices corporels subis ce matin quand ils ont été violentés au niveau du marché Niger…

A rappeler que le régime du Général Lansna Conté avait été affaibli en 2006-2007 par le mouvement syndical. Après avoir vaincu tous ses opposants, enfermés ceux qui paraissaient comme intouchables (comme Alpha Condé et feu Bâ Mamadou) sans frémir, le deuxième président de la Guinée indépendante avait commencé (comme Alpha Condé aujourd’hui) par prendre à la légère les menaces, puis les grèves du syndicat. Mais, au final, il a été obligé de faire des concessions parmi les plus inattendues et son affaiblissement a été su et commenté par tous les bords. Et, on connaît la suite…

A suivre !

Alpha Assia Baldé et Ibrahima Sory Diallo sont à la Bourse du Travail pour Guineematin.com

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