Attaque présumée du domicile d’Alpha Condé : Jean Guilavogui se défend

Alpha Condé, pensif

Selon l’accusé Jean Guilavogui, avant que son bras ne soit coupé, un certain Keïta est venu avec une liste sur laquelle figuraient les noms du Général Nouhou Thiam et de plusieurs autres personnes qu’il lui a demandé de dénoncer.  « Il m’a dit de les citer dans cette affaire, j’ai refusé. Keïta m’a dit comme tu refuses de les citer, nous, nous savons que c’est Dadis qui a remis de l’argent à Dalein pour faire un coup d’Etat. C’est ainsi qu’ils ont amputé ma main tout simplement parce que je ne voulais pas accuser ces gens-là gratuitement… ».

Une nouvelle audience s’est tenue ce lundi, 02 juillet 2018, devant le tribunal de première instance de Dixinn, dans le nouveau procès sur l’attaque présumée du domicile privé du président Alpha Condé, le 19 juillet 2011. Trois personnes (le Commandant Alpha Oumar Boffa Diallo, dit AOB, madame Fatou Badjar Diallo et Jean Guilavogui) comparaissent dans cette affaire. Mais, seul le dernier a été entendu ce lundi, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était dans la salle d’audience.

C’est une nouvelle fois Jean Guilavogui qui a comparu ce lundi, 02 juillet 2018, devant le tribunal criminel de Dixinn, dans le cadre du procès sur l’affaire du 19 juillet 2011, relatif à la présumée attaque contre le domicile privé du président de la République. A la barre, l’accusé qui répondait aux questions des avocats de la partie civile et ceux de la défense, a réitéré les mêmes déclarations qu’il a prononcées le 18 juin 2018 devant cette juridiction.

Selon lui, c’est son frère Emile qui lui a dit de l’accompagner quelque part pour aller prendre de l’argent. C’est ainsi, dit-il, que « nous sommes venus jusqu’au niveau des rails de Kaporo. J’ai vu au moins 5 pick-up arrêtés avec des hommes en tenue, tous cagoulés. Emile m’a présenté à un certain Bobo. Subitement, j’ai entendu des coups de feu. C’est ainsi que Bobo m’a remis une grenade dégoupillée et elle a explosé dans ma main, j’ai perdu beaucoup de sang. Emile et Bobo ont disparu. Après, des bérets rouges sont venus m’envoyer au bloc du Camp Samory où ils m’ont torturé avant de couper mon bras », a-t-il déclaré.

Selon Jean Guilavogui, avant que son bras ne soit coupé, un certain Keïta est venu avec une liste sur laquelle figuraient les noms du Général Nouhou Thiam (ancien chef d’état-major des Armées) et de plusieurs autres personnes qu’il lui a demandé de dénoncer.  « Il m’a dit de les citer dans cette affaire, j’ai refusé. Keïta m’a dit comme tu refuses de les citer, nous, nous savons que c’est Dadis (capitaine Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte, NDLR) qui a remis de l’argent à Dalein (Cellou Dalein Diallo, principal opposant guinéen, NDLR) pour faire un coup d’Etat. C’est ainsi qu’ils ont amputé ma main tout simplement parce que je ne voulais pas accuser ces gens-là gratuitement. Mais, moi, je préférais mourir que de dénoncer les gens dans le mensonge », soutient l’accusé.

Après la série de questions-réponses menées par les avocats des deux camps, le tribunal a renvoyé l’affaire au 23 juillet pour la suite des débats.

A noter que pour des raisons de santé, le commandant Alpha Oumar Boffa Diallo (AOB) a très tôt quitté le box des accusés. Dès l’ouverture de l’audience, il s’est retiré pour aller se faire soigner au niveau de l’infirmerie de la maison centrale de Conakry.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél : 654 416 922/664 413 227

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