Bel-Air (Boffa) : les activités de la société Alufer paralysées par la communauté en colère

Depuis maintenant trois (3) jours, les activités de l’entreprise Alufer, sise sur le site de Bel-Air, dans la préfecture de Boffa, à 25 kilomètres de la nationale Boffa-Boké, sont paralysées par une population révoltée contre les responsables de ladite entreprise. Depuis la soirée du mercredi 11, jusque dans la matinée de ce vendredi 13 avril 2018, il n’y aurait ni entrée ni sortie à la base de la société Alufer, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Boké.

« Des jeunes, venus des villages de Kinkon, Amisenyah, Moriagbé, Dakhagbé… qui abritent la société Alufer sont sortis massivement depuis la nuit du mercredi 11 avril 2018, pour barricader la route menant aux installations d’Alufer. Ils empêchent ainsi la circulation de tout engin ou le mouvement des travailleurs », nous a confié un ressortissant de Boffa, joint au téléphone ce vendredi.

Les habitants des villages abritant la société Alufer ont brandi alors dix-sept (17) points de revendications, dont l’emploi des jeunes, la construction des infrastructures scolaires, sanitaires et routières, des compensations, etc.

Selon une source proche de Bel-Air, tout est parti d’un malentendu entre la société Alufer et l’entreprise Tina Power International (TPI) concernant le pont Yakhatou, dans le district de Khoundoundé. Ce pont qui avait cédé lors du drame de Kolonkola serait réhabilité par l’entreprise TPI sur contrat avec Alufer.

« C’est les gens de TPI qui ont voulu faire passer une grosse machine de plus de 50 tonnes sur le pont ; mais, les responsables d’Alufer ont dit que le pont ne peut pas supporter le poids là. Ils ont refusé donc que la machine passe. Et, il y a eu des mauvaises interprétations au niveau des communautés et spontanément les jeunes sont sortis dire que si TPI ne traverse pas, personne ne va travailler. Ils ont barré la route », raconte un chauffeur employé à Alufer.

À en croire nos informateurs, l’entreprise chinoise TPI emploie beaucoup plus les riverains qu’Alufer. C’est ce qui expliquerait le soutien aveugle des jeunes à l’entreprise TPI au détriment d’Alufer.

Aux dernières nouvelles (ce vendredi à 11 heures), les responsables de la société Alufer, toujours confinés dans leur cité, sollicitent l’implication des sages pour engager des négociations.

De Boké, Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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