Cohabitation entre frères musulmans à Labé : La tension monte d’un cran

Imam Labé, Elhadj Thierno Mamadou Badrou BAHLa tension est montée encore d’un cran hier, vendredi 30 janvier 2015, entre frères musulmans des communautés «Tiddjâniyah» et «Ahloul Sounna Wal Djamâ» dans la commune urbaine de Labé, a constaté sur place le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

Cette crise porte sur l’utilisation de certaines concessions privées des quartiers périphériques de la ville pour organiser des prières collectives du vendredi saint.

Depuis l’échec de la médiation de la présidence de la République, la communauté « Ahloul Sounna Wal Djamâ » de Labé est passée à la vitesse supérieure en procédant à l’ouverture de 8 mosquées qu’elle utilise actuellement pour les prières collectives du vendredi.

Face à l’ampleur de la situation, les autorités préfectorales ont dépêché ce vendredi 30 novembre une équipe d’agents de sécurité à Dombi pour demander à l’imam et aux responsables de cette mosquée de répondre à une invitation des autorités préfectorales. Mais, les intéressés ont exigé des agents de sécurité la présentation d’un papier officiel. Finalement, l’équipe de la gendarmerie a replié sans colis.

Pour Oustage Mamadou Diouldé Nyla BARRY, porte-parole de la communauté «Ahloul Sounna Wal Djamâ» de Labé, cette décente des services de sécurité dans sa mosquée est une manœuvre de l’inspecteur régional des affaires religieuses de Labé, Elhadj Thierno Mamadou Badrou BAH.

Bob : Diouldé_Nyla

Interpellé sur la question, l’imam de Labé en appelle au sens de responsabilité des autorités locales : « à un certains niveau, pour éviter un affrontement il faut que les autorités locales prennent leur responsabilité. Il faut que le préfet et le maire prennent leur responsabilité. Lorsque les responsables des quartiers concernés nous ont alerté que ces gens se mobilisent pour organiser des prières collectives, les autorités y ont dépêché des agents de sécurité. Pour éviter un affrontement, ce sont eux qui doivent aller vérifier. Si l’information se confirme, ils vont prendre des dispositions. La semaine dernière, des gens ont été aperçus dans beaucoup de quartiers de la ville entrain de faire des prières collectives à des endroits inappropriés. Chose qui a débuté depuis longtemps. La loi de notre pays n’autorise pas que quelqu’un s’acquitte de sa prière du vendredi dans une concession privée. Dans notre commune ici seulement, nous avons 44 mosquées du vendredi. Nous n’avons pas vu quelqu’un prier seul le vendredi dans les préfectures de Pita, Dalaba, Koubia, Kankan. On n’a vu nulle part sauf à Labé.»

Bob : Cerno_Badrou

Aucune autorité locale n’a voulu se prononcer officiellement sur cette question. On nous a seulement fait savoir hors micro que les administrateurs territoriaux à la base se sont imposés un devoir de prudence là où le pouvoir central évite ou tarde à trancher : « nous allons veiller à ce qu’il n’y ait pas d’affrontement dans notre ville, mais nous n’allons pas aller au-delà des mesures de maintien et de restauration de l’ordre public. Si le gouvernement et son secrétariat aux affaires religieuses ne veulent pas dire la vérité à qui de droit. Ce n’est pas à nous de fourrez notre nez dedans » a-t-on lancé à Guineematin.com tard dans la soirée du vendredi.

Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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