Conakry : immersion dans le monde des fleuristes

Autrefois très peu pratiqué en Guinée, le métier de fleuriste attire de plus en plus du monde depuis plusieurs années dans notre pays. A Conakry, des fleuristeries sont désormais visibles aux abords de plusieurs rivières et cours d’eau. Ce lundi, 23 avril 2018, un reporter de Guineematin.com est allé à la rencontre des acteurs de ce monde pour en savoir plus sur leur travail.

En faisant un tour dans les fleuristeries de Conakry, le premier constat que l’on fait est que c’est un monde détenu par les hommes. C’est aussi un métier en pleine expansion qui va au rythme de la mondialisation et du changement de comportements que cela entraîne. En effet, de plus en plus de personnes aisées s’intéressent maintenant aux fleurs, ce qui constitue des débouchés pour les fleuristes.

Saidouba Sylla

Trouvé à son lieu de travail à la Tannerie Permanence, Saidouba Sylla, fleuriste, est revenu sur le mode préparatoire les fleurs qu’il commercialise : « Pour préparer les fleurs, on met de la terre dans un petit sachet où je plante la fleur, on l’arroge chaque matin et chaque soir parce que si on arroge pendant la journée elle va sécher. Ensuite, si elle grandit, on la met dans un sachet plastique noir plus grand. Après ça, on la met dans un sac de riz, puisque les fleurs grandissent en fonction de la quantité de terre où on les plante. Mais les pots de fleurs, je les fais par commande des clients parce que cela coûte cher, je vends les petits à 140.000 francs guinéens et les grands à 250.000 GNF», a-t-il expliqué.

Sadjouma Bah

Sadjouma Bah tient également une fleuristerie à Kakimbo. Il explique sur la provenance des fleurs qu’il vend et leurs prix : « Beaucoup parmi nous ont des jardins, on peut aller là-bas acheter, il y a aussi nos confrères jardiniers ambulants, et de fois on coupe les branches de nos fleurs et on les replante. Parlant des qualités, nous avons plusieurs qualités à savoir : les palmiers qui ont 16 qualités que je vends à 20.000fg pour ceux qui sont dans les sachets d’eau Coyah ; 30.000fg ceux qui sont dans les plastics noirs ; et 50.000fg pour ceux sont dans les sacs de riz. Il y a l’arbre appelé arbre du Ghana qui vient du Ghana, dont je vends les petits à 5.000fg et les grands à 20.000fg. Il y a également une autre fleur que je vends à 3.000fg le contenu d’un sachet d’eau minérale », a indiqué le président des fleuristes de Kakimbo.

Notre interlocuteur ajoute que ses clients sont en majorité des dames, des fonctionnaires, des entrepreneurs et même des ministres. Il indique qu’il pratique ce métier depuis 2004 et qu’il y gagne bien sa vie : « Quand je suis rentré de la Sierra Leone en 2004, j’ai commencé cette activité comme je l’aimais depuis mon enfance. Mais je trouve que ce métier est noble, en plus il est avantageux, parce que grâce à ça, je me suis marié, j’ai mon propre véhicule et j’ai un jardin également, et ici, nous sommes bien connus par les grandes personnalités. Les minitres et autres viennent souvent faire des commandes », se félicite Sadjouma Bah.

Aboubacar Camara

Cependant, les fleuristes rencontrent aussi des difficultés, comme l’explique Aboubacar Camara, qui travaille également à Kakimbo : « Les difficultés que nous rencontrons ici, y a le manque de terres qui sont appropriées. Car, cette terre que nous utilisons vient de Dubréka, et le chargement coute cher, c’est un million de franc le chargement. Nous avons aussi le manque d’espace, parce qu’ici c’est une zone réservée de l’État, nous attendons à être déguerpis chaque jour. Pire, si nous exposons les pépinières en bordure de route, pendant les manifestations les gens vont tout gâter. Le problème d’eau se pose aussi parce que là où nous gagnons de l’eau c’est distant, il nous faut un groupe électrogène pour faire monter l’eau », a laissé entendre le fleuristes.

Ramatoulaye Diallo pour Guineematin.com

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