Contribution à l’étude de l’histoire de Karamoko Alpha Mo Labé, la construction de sa mosquée et la fondation de Labé

A travers une série de questions-réponses, l’histoire sommaire de Karamako Alpha Mo Labé, la construction de sa mosquée et la fondation de la ville de Labé seront présentées. 

Qui est Mamadou Cellou DIALLO dit Karamoko Alpha Mo Labé ? Mamadou Cellou DIALLO dit Karamoko Alpha Mo Labé naquit vers 1692 à Djoobaa, un hameau près de Ley Billel, situé dans la sous-préfecture Diari [1]. Fils de Abdourrahmane dit « Alpha Abou » [2,3] et de Salimatou Fetti de Sombili [1], il fut l’un des descendants de Khalidou (ancêtre des Khaliduyaaɓe). Khalidou fut fils de Boukari et petit-fils de Mamadou Maouɗo dit « Maounde » [2]. Ce dernier fut fils d’Ilo Yaladi et arrière-petit-fils de « Boɗewal » l’ancêtre des « DIALLO ». La descendance de Khalidou fournit les rois de la province « Diwal » de Labé. Mamadou Cellou passa son enfance à Ley Billel. C’est à Ley Billel que les premiers musulmans de Labé vinrent s’instruire auprès des fils et petits-fils de « Maounde » [4]. Mamadou Cellou passa son enfance à Ley Billel, il entra à l’école coranique à l’âge de 7 ans, il fit ses études coraniques à Sombili où il résida jusqu’à l’âge de 15 ans (vers 1707). A cet âge, il connaissait déjà la traduction du coran en langue « poular ». Toujours assoiffé de savoir pour parfaire ses études islamiques supérieures, il partit suivre ses études (près de 20 ans) dans le Bhoundou, le Fouta Toro et dans le Macina. Ses études furent couronnées par le titre « Alpha ». Le titre « Alpha », est une abréviation du mot arabe « Al-Faahim », qui signifie « le sagace, le savant » [5]. « Dans la pratique, c’est le titre universitaire qui couronne la fin des études islamiques. C’est le dernier degré de la science, le doctorat si l’on veut, comme le tierno en était le premier degré; licence ou baccalauréat » [5]. Après ses longues études il rentra à Ley Billel vers (1726-1727) où il établit son école coranique. Déjà sur le chemin de son retour il combattit l’idolâtrie et les fétichistes. A Ley Billel, Alpha Mamadou Cellou, vu sa piété, son instruction, sa générosité et sa sagesse fut choisi chef de la communauté. Ainsi porta-t-il le titre de « Al-Karâm» mot arabe qui signifie « le respecté » et transformé en « Karamoko ». L’école de Karamoko Alpha connut une grande notoriété où afflua une pléthore de talibés venus de partout. Ley billel devint ainsi l’un des plus grands centres islamiques du terroir. Plus tard, après sa participation au congrès de Fougoumba qui réunit les représentants des neufs « Diwés » et à la bataille de « Talansan » en 1745, Karamoko Alpha revint à Ley Billel avec son armée constituée de ses proches et de ses talibés. Il mena à partir de Ley Billel plusieurs expéditions contre les fétichistes. Après avoir résidé quelques années à Ley Billel, Karamoko alpha voulut un site plus propice pour installer son école coranique« Douɗal» et sa future province « Diwal ». Il s’installa d’abord à « Popodara » pendant 6 ans, après il quitta ce lieu pour « Misside Hinde » où il résida pendant 10 ans (1745-1755), de « Misside Hinde » il partit s’installer où se trouve sa mosquée actuelle à Labé [6,7]. Il est considéré que la naissance de la ville de Labé date de l’édification de cette mosquée. Karamoko Alpha resta le reste de sa vie à Labé en tant qu’à la fois chef politique et religieux de la province « Diwal » de Labé. Il mourut en (1772-1773) à l’âge de 80 ans sous le règne d’Almamy Sory « Maouɗo ». Il est inhumé à quelques mètres de la grande mosquée de Labé dans sa propre concession devenu depuis lors le cimetière des illustres personnalités de la famille Khalidouyanké [8].

D’où vient le nom de « Labé » ? Selon la tradition orale, le nom de Labé tirerait son origine du nom Baga « Labéra » signifiant « plus bas » ou du nom du Djallonké Manga Labé [9].

Qui est Manga Labé ? Manga Labé fut un chef païen Djallonké qui habita le hameau « Telidjé » à la périphérie du centre-ville actuel de Labé (« Manga » signifie Chef). Manga Labé fut anéanti par l’armée de Karamoko Alpha Mo Labé constituée de ses proches et de ses talibés. En effet, Manga Labé, mécontent de l’occupation du plus haut lieu du terroir, à l’emplacement de la mosquée actuelle, attaqua la communauté de Karamoko Alpha. C’est alors que son armée, constituée de ses proches et de ses talibés, l’anéantit. Il est important de rappeler ici que : « selon la tradition orale, le massif montagneux du Foutah Djallon a été occupé à l’origine par les « Bagas » avant de s’appeler Diallonkadougou à l’époque du peuplement Djallonké qui a repoussé les premiers occupants vers le littoral où ils se sont installés dans le « Bagata ». Ensuite on a assisté à l’arrivée de Peuls Poulis ou Peuls païens partageant la même croyance animiste avec leurs prédécesseurs Diallonkés. Après la vague de migration de Peuls islamisés [dont est issue la famille de Karamoko Alpha Mo Labé] et l’instauration d’un état musulman la région portera le nom de « Foutah Djallon » ou pays de Peuls et Djallonkés » [9].

Est-ce que le village de Labé existait avant l’arrivée de Karamoko Alpha Mo Labé? Qui a fondé « Labé » ? Le village « missidé » Labé n’existait pas avant l’arrivée de Karamoko Alpha Mo Labé. Il s’est construit à partir de l’édification de sa Mosquée. En règle générale, au Foutah Djallon les villages se sont construits à partir des mosquées « Missidés ». « Missidé » est la transformation du mot arabe « Masjid » qui signifie « mosquée ». La fondation de Labé ne peut être attribuée à Manga Labé pour les raisons suivantes :

  • Manga Labé n’habitait pas à l’endroit du village « Misside » Labé, il habitait à la périphérie au hameau de «Telidjé». Hameau étant en général un groupe d’habitations trop petit pour être considéré comme un village.
  • A l’époque de Manga Labé, le village « Labé » n’existait pas, le village « Missidé » s’est construit à partir de la Mosquée de Karamoko Alpha Mo Labé.
  • Partant de la définition de fondateur « Personne qui a construit, créé, établi, organisé quelque chose qui dure après elle » [10], Manga Labé n’a ni construit, ni établi et ni organisé quelque chose de durable, il ne fut qu’un chef païen habitant le hameau « Telidjé » alors que Karamoko Alpha Mo Labé mérite toute la définition du terme. Il construisit la mosquée de Labé, établit son école coranique et organisa sa communauté. Le village « Missidé » Labé qu’il créa s’agrandit pour devenir la capitale de la province « Diwal » de Labé.

Où vivait Karamoko Alpha Mo Labé avant la fondation de Labé? Comme présenté ci-haut, avant la fondation de sa mosquée à Labé-centre, Karamoko Alpha vécut dans ces lieux situés à la périphérie de Labé:

  1. Djoobaa (Lieu de naissance).
  2. Ley Billel (Lieu de son enfance et où il s’établit au retour de ses études).
  3. Sombili (Lieu où il passa ses études primaires coraniques).
  4. Popodara (où il s’établit pendant 6 ans avant d’aller à « Misside Hinde »).
  5. Misside Hinde (où il résida pendant 10 ans avant d’aller à Labé-centre, au lieu de sa mosquée actuelle).

Ainsi, comme prétendu à ce jour, Karamoko Alpha ne passa pas par « Dembin » selon les sources [6,7].

Quand Karamoko Alpha Mo Labé construisit-il la mosquée de Labé ? Après une dizaine d’années (1745 à 1755) à « Misside Hinde », Karamoko Alpha partit construire sa mosquée à Labé-centre vers 1755-1756. La décision de la fondation de sa mosquée vient d’une retraire spirituelle « Khalwa » de sept jours. Ce « Khalwa » lui permit de voir dans un rêve le lieu où il devait construire sa Mosquée.

Avec qui Karamoko Alpha construisit la mosquée de Labé ? Karamoko Alpha Mo Labé résidait à sa concession à côté de la mosquée de Labé. Il y était entouré par ses proches et talibés. Il choisit parmi les plus instruits de ces derniers ses conseillers. Ces éminentes personnalités furent [6, 11]:

  • Chaïkhou Muhammadu Diengué et Mama Laly représentant les Khaaliduyaaɓe.
  • Chaïkhou Muhammadu et Chaïkhou Abdoulaye représentant les Paateyaaɓe.
  • Chaïkhou Dian Paté et Thierno Ibrahima N’Gueryanké représentant les Ngeriyaaɓe.
  • Chaïkhou Ibrahima Djombowi représentant les Woussinayaaɓe.
  • Chaïkhou Muhammadu Maouɗo représentant les Njobboyaaɓe.
  • Chaïkhou Moussa Diawo représentant les Dikkoyaaɓe.

Il est important de noter que toutes ces personnalités sont cousins à Karamoko Alpha Mo Labé. Ils étaient tous de la même tribu (les Jalluɓe), du même lignage principal (les Yirlaaɓe) du même lignage secondaire (les Mawndeyaaɓe, descendants de Mamadou Maouɗo dit « Maounde » [2]), mais de lignages tertiaires différents (Khaliduyaaɓe, Paateyaaɓe, Ngeriyaaɓe, Usnayaaɓe [Woussinayaaɓe], Njobboyaaɓe et Dikkoyaaɓe) [12]. Les cinq petits-fils de « Maounde » (voir la généalogie ci-dessous [13]) : Paate, Woussina, Ngeri, Njobbo et Khalidou sont les ancêtres de la majorité des Yirlaaɓe du Labé: Paateyaaɓe, Woussinayaaɓe, Ngeriyaaɓe, Njobboyaaɓe et Khaaliduyaaɓe. Ces différentes factions se repartirent comme suit :

  • Les Paateyaaɓe à Juntu;
  • les Woussuniyaaɓe à Buruuji, Sannun, Tarammbaali, Nyeekemaa et Dunkii;
  • les Ngeriyaaɓe à Jaari, Sagale, Kura-Manngii Timmbi-Jaari, Heerikoo-Maali, Tulel.
  • les Njobboyaaɓe à Labe-Ɗeppere, Piilimini, Jonngaasi, Pitaaji, Sombili.
  • les Khaaliduyaaɓe, la faction la plus nombreuse des Yirlaaɓe, à Labe, Saatina, Sonmbili, Ley-Bilel, Baanyan, Koggii, Hansaŋere-Moodi-Maadiyyu, Naɗel, Garci, Sempeten, Teliwel, Nyakayaa, Kubiyaa, Ceewiire, Kunndu-Cankoy, Tuntii, Suuge, Saare-Kali, Bennju, Poopodaraa, Nyannu, Binaani, Kaadee, Yaame, Woora.

Quels sont les groupes constitués par Karamoko Alpha pour construire sa mosquée ? Trois groupes furent constitués lors de l’édification de la mosquée de Labé. En effet Karamoko Alpha, pour plus d’efficacité dans la construction de la mosquée, repartit tâches en instituant trois groupes appelés « Alluuje ». « Alluwal (pluriel Alluuje) signifie, planchette en bois sur laquelle on écrit des versets pour les élèves de l’école coranique, et par extension, la part qui revenait à un groupe social dans les cérémonies religieuses ou familiales » [12]. C’est ainsi qu’on distingua trois « Alluuje » :

  • Alluwal « Khaliduyabhe» regroupant la famille de Karamako Alpha Mo Labé.
  • Alluwal « Taalibaaɓe» regroupant les familles proches de Karamoko Alpha Mo Labé qui ont lutté avec lui : Paateyaaɓe, Woussinayaaɓe, Ngeriyaaɓe, Njobboyaaɓe et Khaliduyaaɓe, Yillaɓe.
  • Alluwal «  Adadul Khabir » regroupant les autres familles : Douyeɓe, Seleyaɓe, Feroɓe, Macinaɓe, Dembeleyaɓe, Garankeɓe, Wolarɓe, Diakaɓe, Saramɓe, Maninkaɓe,…

«Dans tout le Fuuta semble-t-il, et dans la province de Labé particulièrement, toutes les mosquées avaient quatre portes orientées. Par chacune d’elles, entrait une certaine catégorie d’habitants de la ville ou des villages voisins. Elles correspondaient à une certaine hiérarchie:

  • Par la porte Est (baab al-Imam) entrait l’imaam appelé à diriger la prière : c’est une toute petite porte à droite de la qibla ou direction de la Mekke.
  • Par la porte Ouest (baab al-Salam), entraient les chefs (lamɓe) de la province de l’un et l’autre parti (alfaya et soriya), ainsi que les disciples (taalibaaɓe), les marabouts les plus savants, les plus réputés de la région et leurs descendants. Par la même porte entraient également les membres du Conseil des Anciens (mawɓe mbatu) en tant que « disciples ». Enfin les chefs des villages ou hameaux entourés de leurs suites.
  • Par la porte Nord (bâb al-yamiin) entraient les lignages importants apparentés aux chefs et à leurs « disciples ».
  • Par la porte Sud (bâb al-Shimâl) entraient tous les autres croyants, adadul-kabîru : le peuple, les étrangers domiciliés, les étrangers de passage et les gens de castes » [12].

Ainsi la mosquée de Karamoko Alpha Mo Labé possédait quatre portes :

  • La porte Est, celle d’entrée de l’Imam.
  • La porte Ouest, celle d’entrée des « Taalibaaɓe »,
  • La porte Nord, celle d’entrée des « Khalidouyaɓe » avec les griots «Awluɓe».
  • La porte Sud, celle d’entrée des « Adadul- Kabîru ».

Qui s’occupa de l’imamat de la mosquée de Labé ? Karamoko Alpha Mo Labé fut naturellement le premier imam de sa mosquée et se fit assister par ses parents proches et ses talibés. Karamoko Alpha était à la fois un chef politique et religieux. Après quelques années dans cette double fonction, il finit par confier la fonction d’imam à ses proches et à ses talibés. En effet Karamoko Alpha, étant le chef du « Diwal » (province) et le commandant en chef de son armée, était souvent obligé de participer aux expéditions. C’est ainsi pour alléger sa charge, il décida de confier le rôle d’imam assistant au plus instruit de ses proches conseillers et c’est fut son cousin Thierno Ibrahima N’Gueryanké. Ce dernier le remplaça comme imam principal à son décès. Après Thierno Ibrahima N’Gueryanké, Thierno Mamadou Dian fils et successeur de Karamoko Alpha Mo Labé le remplaça comme Imam principal. Ce dernier, comme son père, était à la fois chef religieux et chef politique. Depuis lors, ce sont les descendants directs de Thierno Mamadou Dian jusqu’à Modi Doura Sôlou et les descendants de Thierno Ibrahima N’Gueryanké jusqu’à Thierno Mamadou Oury Laria qui s’alternèrent dans la fonction d’imam principal « Ratib » de la Mosquée de Labé. Il est important de mentionner que la fonction d’imam principal « Ratib » s’arrêta chez les « Khalidouyaɓe » à l’époque de Modi Doura Sôlou. Ce dernier quand il fut nommé « Alpha » de Labé, il renonça à sa fonction à la mosquée et son assistant Karamoko Alpha N’Gueryanké devint l’imam principal. Karamoko Alpha N’Gueryanké (père de Thierno Mahmoud Laria [14]) assista alors Modi Doura Sôlou en tant que second imam jusqu’à ce que ce dernier fût nommé roi de Labé. Selon Thierno Mamadou Bah fils de Thierno Aliyyu Bhoubha Dyan : « Dès que Modi Doura Sôlou fut couronné chef de Labé, il prit la parole et dit : Je décrète qu’à partir d’aujourd’hui je porte le titre « d’Alfa », comme mon grand-père Alpha Mamadou Cellou. L’enfant qui ressemble à son père n’a pas tort. A partir de ce jour, je ne suis plus Imam de la mosquée. J’estime que le chef de Diwal est lourdement chargé pour qu’il puisse assurer cette fonction à la mosquée. Depuis cette date le chef du Diwal de Labé porta le titre d’ « Alpha » et la mosquée fut confiée à un marabout qualifié et en titre » [15]. Karamoko Alpha N’Gueryanké prit ainsi la fonction de premier imam de la mosquée et la responsabilité de la justice du « Diwal ». Depuis ce jour aucun descendant de Karamoko Alpha Mo Labé ne devint imam principal « Ratib » à Labé. Ses descendants se contentèrent désormais de la politique et des expéditions. Par ailleurs, la famille de « Bhoubha Dyan » a été associée à l’imamat de la mosquée de Labé et Thierno Aliou Bhoubha Dyan (vers 1850 [5]-1927) fut la première personnalité à y être associée à cause de sa culture islamique. Selon Thierno Abdourahmane Bah fils de Thierno Aliou Bhoubha Dyan, la famille Bhoubha Dyan est d’origine mandingue « Sarankoullé » et vient de « Diafouna » (dans Mali Bamako) où leur ancêtre portait le nom de « Doukouré » [16]. L’association de Thierno Aliou Bhoubha Dyan comme Imam à la mosquée de Labé fut preuve d’une grande ouverture des « Taalibaaɓe » qui assuraient la fonction d’imam principal de la mosquée et notamment son ami intime Thierno Mahmoud Laria (1850-1925) [14] qui était l’imam principal « Ratib » de l’époque. Pour résumer, trois familles dirigèrent la Mosquée de Karamoko Alpha Mo Labé :

  1. Les « Khaliduyaaɓe» de la famille de la Karamoko Alpha Mo Labé dont les plus éminents furent : Thierno Mamadou Dian fils et premier successeur de Karamoko Alpha Mo Labé comme chef du « Diwal » de Labé et Moodi Doura Sôlou.
  2. Les « Taalibaaɓe », proches de Karamoko Alpha Mo Labé et ses talibés, auxquels Karamoko Alpha confia sa mosquée et dont les éminents représentants furent Thierno Ibrahima N’Gueryanké et ses descendants : Karamoko Alpha N’Gueryanké, Thierno Mahmoud Laria et Thierno Mamadou Oury Laria.
  3. La famille « Bhouba Dyan » dont les éminents représentants furent : Thierno Aliyyu Bhouba Dyan et ses fils Thierno Siradiou Bah, Thierno Habibou Bah et Thierno Abdourahmane Bah.

Quels sont les mérites de Karamoko Alpha Mo Labé? Karamoko Alpha Mo Labé n’a pas fait seulement que construire la mosquée de Labé. Il possède les mérites suivants [1] :

  • L’un des plus illustres ancêtres des Khaliduyaɓe qui régna sur le Diwal de « Labé ».
  • L’un des précurseurs des expéditions au Foutah pour lutter contre les païens et établir l’islam au Foutah Djallon.
  • L’un des premiers à avoir une connaissance approfondie de l’islam, ses principes et dogmes.
  • L’un des premiers à traduire le coran et les sciences religieuses en « poular ».
  • L’un des premiers à ouvrir une école coranique au Foutah Djallon qui regroupera autour de lui des centaines d’élèves et de « Talibés » de tous âges.
  • L’un de premiers à entrer ouvertement en guerre contre les fétichistes ou animistes qu’ils soient Peuls Poulis [Peuls païens] ou Djallonkés.
  • Il fut le fondateur de la ville et de la mosquée de Labé (1755-1756).
  • Le premier à organiser les territoires conquis en « Diwal » qui s’étendra plus tard jusqu’au N’Gabou en Guinée Bissau sous le règne de ses descendants dont le plus célèbre fut Alpha Ibrahima, père de Alpha Yaya DIALLO.
  • L’un des fondateurs de la confédération du Foutah Djallon.
  • Le premier Alpha à proposer son ami et homologue, Ibrahima Sory Sambegou de Timbo à la tête de cette confédération comme chef suprême sous le titre d’ « Almamy».

Qu’Allah, [l’omniscient, l’omnipotent, le tout miséricordieux et le très miséricordieux], bénisse l’âme de Karamoko Alpha Mo Labé qui se consacra corps et âme et ce jusqu’au dernier souffle, au rayonnement et à la gloire de l’islam, au Foutah Djallon et dans les pays limitrophes.

Par Dr. Thierno Oury DIALLO

REFERENCES:

[1] DIALLO Elhadj Saikou Yaya. Qui est Karamoko Alpha Mo Labé ? (1995).

[2] Note historique en arabe de Thierno Mahmoud Laria (1850-1925), ancien Imam Ratib de Labé.

[3] BAH El Hadj Thierno Mamadou. Histoire du Fouta-Djallon. Des origines à la pénétration coloniale Tome I. 1 janvier 2009. p 40.

[4] Jules Leprince, « Le tourisme colonial. À travers le Labé (Fouta-Djalon) », Revue Coloniale, 1910, p488.

[5] Paul Marty, L’Islam en Guinée : Fouta-Djallon Editions Ernest Leroux. Paris. 1921. 588 pages.

[6] Manuscrits en arabe d’histoire du Foutah Djallon par Thierno Aliyyu Bhoubha Dyan (1850-1927), ancien Imam Ratib de la mosquée de Labé.

[7] Note historique en arabe de Thierno Mamadou Oury Laria (1891-1983), ancien Imam Ratib de la mosquée de Labé.

[8] Allocution d’ouverture des cérémonies religieuses, Fondation Karamoko Alpha Mo Labé, 15-16 Décembre, 1995.

[9] DIALLO Abdoul Goudoussi. Labé, ville-champignon de Guinée. Harmattan, 2010.

[10] Dictionnaire Larousse, 2018.

[11] Jules Leprince « Le tourisme colonial. À travers le Labé (Fouta-Djalon) ». Revue Coloniale, 1910, p337.

[12] DIALLO Thierno Laria. Institutions politiques du Fouta-Djallon au XIXè siècle. Collection Initiations et Etudes africaines, Dakar, IFAN, 1972. 276 pages.

[13] Généalogie écrit par Thierno Mahmoud Laria (1850-1925) (complété par son arrière-petit-fils le Professeur Elhadj Abdoul Gouddoussi DIALLO).

[14] http://guineematin.com/actualites/90-ans-du-deces-de-thierno-mamoudou-laria-1850-1925-ancien-imam-ratib-de-labe/

[15] BAH El Hadj Thierno Mamadou, Histoire du Fouta-Djallon. Des origines à la pénétration coloniale Tome I. 1 janvier 2009. p 108.

[16] Discours de Thierno Abdourahmane Bah, Ziara Thierno Aliyyu Bhouba Dyan, 1998 / manuscrit, audio et vidéo.

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