Crise sociale : deux membres des forces sociales accusés de corruption

Après le bruit suscité par l’affaire des 40 millions de francs guinéens que certains membres des Forces Sociales de Guinée auraient reçus du Premier ministre pour saper le mouvement de protestation contre la hausse du prix du carburant, Oumar Sylla, membre des Forces Sociales a tenu une conférence de presse ce lundi, 06 août 2018, au siège de la PCUD pour s’expliquer sur le sujet.

Il a révélé avoir été personnellement approché par Ibrahima Kassory Fofana qui lui aurait proposé un montant de 40 millions de francs pour étouffer le mouvement des Forces Sociales. Proposition que lui dit avoir refusée mais que d’autres auraient acceptée, rapporte un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Selon Oumar Sylla, le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, l’a appelé à son domicile à Lambanyi pour tenter de le corrompre afin qu’il l’aide à étouffer la lutte que les Forces Sociales de Guinée mènent contre la hausse du prix du carburant. Une proposition qu’il dit avoir aussitôt refusée : « J’ai tenu à faire cette conférence de presse avec vous pour vous faire cas d’une tentative de corruption que ma personne a fait l’objet il y a de cela deux semaines. Ce cas de tentative de corruption s’est déroulé à Lambanyi, plus précisément chez monsieur Kassory Fofana, le Premier ministre actuel. Cette rencontre s’est déroulée dans son salon.

Monsieur Kassory FOFANA en personne m’a proposé une somme de 40 millions GNF pour que je puisse étouffer le mouvement des Forces Sociales de Guinée. Le lendemain, on devrait faire une marche, il m’a dit de faire en sorte qu’il n’y ait plus de marche. Donc de voir comment est-ce je vais faire, de me débrouiller en tout cas pour mettre fin à ces marches. Après il demande mon avis. Je lui ai fait savoir avec énergie, avec fierté et avec dignité que cet argent, je n’en ai pas besoin.

Ce qui est sûr, monsieur le Premier ministre, je ne vais pas vous mentir, acceptez de faire des concessions pour le bonheur de votre peuple. C’est un cri de cœur que votre peuple vous a fait. Acceptez de diminuer le prix du carburant pour la population. Je lui ai fait savoir que ce combat n’est ni contre lui ni contre le président de la République. Voilà l’objectif de la dynamique des Forces Sociales. Je lui ai dit que nous irons jusqu’à la satisfaction de cette revendication », explique l’activiste de la société civile.

Il ajoute que sa réponse a vexé le Premier ministre qui a aussitôt proféré des menaces contre lui, citant les propos que Kassory Fofana aurait tenus à ce sujet : « Il a dit qu’il ne dit pas qu’ils vont arrêter les enfants qui vont sortir, mais nous les leaders, celui qui sort, ils vont l’arrêter, le juger et le condamner. Quand je lui ai fait savoir que je dois tenir mon discours au stade, il m’a dit si tu le fais, on te cherchera, on te traquera, on t’arrêtera, on te jugera et on te condamnera. Il m’a assuré que tant qu’il sera Premier ministre, il va s’assurer que je purge ma peine ».

Oumar Sylla assure que c’est dans ce contexte qu’il a quitté le domicile du chef du gouvernement guinéen. Il regrette et déplore cette attitude de Kassory Fofana et dénonce surtout le fait que certains membres des Forces Sociales comme Ahmed de Paris, aient accepté de prendre ces 40 millions de francs pour essayer de saper le combat contre la hausse du prix du carburant : « Certains on fait des déclarations pour se faire désolidariser des forces sociales. Mais ce n’est pas pour ne rien qu’ils ont fait ça.

Parce que je me rappelle que quelques jours après, Eder m’avait appelé en me disant qu’effectivement Ahmed de Paris est allé prendre 40 millions de francs avec le Premier ministre pour combattre les Forces Sociales de Guinée. Dans la même lancée, Alassane Camara avait aussi reçu 20 millions de francs. C’est là que j’ai compris le pourquoi des différentes déclarations. Donc, si des forces sociales ont des problèmes aujourd’hui, c’est la faute de ce gouvernement de monsieur Kassory FOFANA », a-t-il conclu.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tél. : +224 622 07 93 59

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