Décès d’une nourrice chez son amant à Tougué : le diagnostic de Koïn contesté…

Le médecin légiste de Labé, Dr Amadou Mouctar Diallo rejette catégoriquement le diagnostic posé par Monsieur Abdoul Gadiry Diallo, agent de Santé de Koïn, dans la préfecture de Tougué, suite au décès de la nourrice qui a trouvé la mort dans la case de son amant à Solokouré en début de semaine, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

En début de semaine, suite à la découverte du corps sans vie d’une nourrice, âgée de seulement 20 ans, dans la case de son amant à Solokouré, un district relevant de la commune rurale de Koïn, préfecture de Tougué, un agent de Santé en service dans la sous-préfecture, Monsieur Abdoul Gadiry Diallo avait conclu à une mort naturelle.

« C’est une mort naturelle causée par une anémie sévère. En tout cas, moi j’ai constaté une pâleur des téguments et des conjonctives. Elle était allaitante d’un bébé de six (6) mois, mal nourrie et depuis son accouchement elle n’a pas suivi un traitement. En plus, elle était aussi en état de famille un peu avancé. Donc, ce qui veut dire qu’elle n’est pas morte suite à des violences physiques » avait-il posé comme diagnostic.

Mais, le médecin légiste de Labé, Dr Amadou Mouctar Diallo vient de mettre en cause le travail de l’Agent de Santé de Koïn.

« Il est vrai que la pâleur du corps peut-être une cause d’anémie. Mais, ce n’est pas la seule raison. Car, il y a aussi ce qu’on appelle le séjour prolongé dans l’eau. Cela est un aspect qui rend le corps totalement pâle. Quelque temps après le décès d’une personne, le sang sort des veines et des artères. Même si elle avait suffisamment de sang, elle devient tout pâle. On peut dire donc que le seul fait de la pâleur du corps ne signifie que l’intéressé est mort d’anémie » a expliqué le seul médecin légiste de la Région Administrative (RA) de Labé.

Il est à regretter aujourd’hui que malgré la complexité de la notion de médecine légale, en République de Guinée n’importe quel Agent de Santé peut se lancer dans cette aventure incertaine, surtout dans les coins les plus reculés du pays.

Sinon comment expliqué qu’après avoir constaté que la victime allaitait un enfant de 6 mois pendant qu’elle portait une grossesse avancée avec les conditions nutritionnelles précaires décrites, un Agent de Santé puisse conclure banalement à une mort naturelle. Au moment où le gouvernement guinéen et ses partenaires prônent à coup de milliards l’espacement des naissances pour la sécurité des femmes et des enfants.

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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