Environnement : à la découverte du jardin botanique de Camayenne

Situé entre le cimetière de Cameroun et la grande mosquée Fayçal, le jardin botanique de la Camayenne, dans la commune de Dixinn, constitue aujourd’hui l’un des poumons de la ville de Conakry même s’il souffre de beaucoup de problèmes, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

La capitale guinéenne connait une urbanisation galopante, entrainant promiscuité et stress de ses habitants, dans un rythme infernal d’engins roulants. L’absence d’espaces verts et l’occupation anarchique du domaine public maritime sont autant de facteurs qui rendent le cadre de vie des habitants de cette ville peu enviable.

Le jardin botanique de la Camayenne est l’un des rares endroits de Conakry où l’on peut respirer de l’air frais à plein poumons. Un tour dans cet endroit frais ne peut que confirmer le contenu de ces lignes.

Autrefois bâti sur 12 hectares, ce jardin est un héritage de la colonisation française, du temps du premier gouverneur Noël Ballaye, vers 1898, a confié à Guineematin.com Elhadj Ousmane Bangoura, jardinier à la direction nationale des eaux et forêts. Le jardin s’appelait à l’époque jardin d’essai de Camayenne, ajoute notre interlocuteur.

Aujourd’hui, il n’en reste plus que quelques 8 hectares, où on rencontre cependant une multitude d’espèces végétales, dont quelques unes sont centenaires. Des espèces très rares et recherchées sont aujourd’hui visibles dans ce sanctuaire, c’est le cas notamment du mangoustanier importé des îles Moluques, dans le Pacifique. Selon El hadj Bangoura, le mangoustan issu de cet arbre, est « le fruit le plus délicieux du monde tropical ».

Par ailleurs, on trouve d’autres espèces exotiques, importées des Antilles (l’abricotier, les cerisiers et les palmiers colonne) ou d’autres encore venant de l’Afrique Australe et des pays des Grands Lacs, a confié à Guineematin.com le conservateur des lieux.

Mais, aujourd’hui, ce jardin qui devrait bénéficier de toutes les attentions, n’est pas suffisamment aménagé pour accueillir les visiteurs. On y rencontre cependant des étudiants de l’Université Gamal Abdel Nasser, des collégiens et lycéens des écoles de Donka. Tous ont confié à Guineematin.com qu’ils viennent y réviser pour le calme et la fraicheur ambiante. Des conditions idéales, selon eux, pour assimiler leurs leçons. Même s’il n’y a ni cases, ni bancs, encore moins d’aménagements spécifiques.

Profitant de son entretien avec Guineematin.com, Elhadj Ousmane Bangoura demande plus d’actions pour aménager le site en vue de le rendre plus attrayant. « Si ce jardin est réellement mis en valeur, il peut rapporter en termes même de revenu pour l’Etat à travers l’écotourisme. L’air que l’on respire ici est pur et dès que tu viens ici, tu sens un changement de milieu et d’atmosphère. Voilà pourquoi on doit continuer à préserver cet endroit, à nous doter de tout ce qui est nécessaire pour mener à bien notre mission », a souhaité le botaniste, qui préfère qu’on l’appelle « l’ami de la nature ».

Monsieur Bangoura a conclu notre entretien par cette maxime qui doit donner à réfléchir : « la forêt précède l’homme, le désert le suit ».

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com
Tel. 628 17 99 17

 

Facebook Comments Box