Environnement : Fatoumata CHERIF une passionnée de la nature s’exprime à cœur ouvert à l’occasion de la journée mondiale des forêts

La communauté internationale célèbre donc ce 21 mars la journée mondiale des forêts et demain 22 mars ce sera autour des environnementalistes de célébrer la journée mondiale de l’eau.

A l’occasion, Idiatou CAMARA a rencontré une activiste de la société civile et passionnée de la nature très connue du paysage médiatique Guinéen à cause de son combat pour la défense de l’environnement. Fatoumata CHERIF est l’initiatrice de la campagne « sel fie déchets » que beaucoup ont apprécié.

De sa passion pour l’environnement, passant par la destruction du couvert végétal et de la pénurie d’eau dans un pays pourtant qualifié de château d’eau de l’Afrique de l’Ouest à cause de ses immenses cours d’eau répertoriés, Fatoumata CHERIF a répondu aux questions de Idiatou CAMARA sans langue de bois.

Un entretien réalisé dans le jardin botanique de la forêt de camayenne ce mercredi.

Vous êtes très connue notamment sur les médias à cause de tout ce que vous faites pour la sauvegarde l’environnement, mais qui est Fatoumata CHERIF pour ceux qui vont vous découvrir dans nos colonnes ?

Merci pour cette opportunité que vous m’offrez, alors pour répondre à votre question je dirai que Fatoumata CHERIF est une Guinéenne passionnée de la Guinée et de sa nature et qui pense que ce pays mérite mieux que ce que nous vivons maintenant. Je suis également activiste de la société civile, militante et féministe, je suis l’initiatrice de la campagne « selfie déchets » à travers la quelle vos auditeurs et lecteurs me reconnaitront certainement et aussi consultante en communication.

On vous voit très active à travers vos communications notamment sur les réseaux sociaux, défendant avec toutes vos forces l’environnement, mais d’où est venue cette passion pour la nature ?

La nature est celle qui nous abrite qui nous inspire. Toute petite déjà on me disait petite que la Guinée est le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, on nous parlait des millions d’hectares de forêts, que la Guinée a 2 saisons la saison sèche et la saison pluvieuse. Il y’a aussi le fait que nous sommes dans un environnement pollué, l’insalubrité, l’agression du littoral, le réchauffement climatique. La capitale a 2 bras de mer, vous le savez mais il fait chaud comme c’est le cas actuellement. Donc j’ai grandi en observant toutes ces choses et ma curiosité de mieux connaitre et surtout de changer les choses m’ont amenées vers la nature.

.Parlons particulièrement des ressources en eau, la Guinée est le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest avec 1165 cours d’eau, 24 bassins versants, 14 bassins transfrontaliers et la plus part des fleuves internationaux comme le Sénégal, la Gambie et le Niger y prennent leur sources. Sauf que la crise d’eau sévit et même à Conakry la capitale et depuis quelques années maintenant ?

Vous avez parfaitement raison la Guinée avec tous ces cours d’eau manque d’eau, c’est inacceptable et choquant je trouve tout simplement. C’’est une réelle problématique, les charrettes remplacent les voitures et les robinets dans la circulation on a l’impression dans beaucoup de quartiers. Nous devrons avoir honte de dire à nos enfants que le pays est le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest dans les prochaines années. La Guinée ne manque pas d’experts de spécialistes sur ces questions il faut les mettre à contribution. Je trouve cela est extrêmement grave, l’urbanisation s’est faite de manière anarchique, et la SEG n’a pas su adapter ses installations à cette évolution démographique.

Tenez à lambanyi, foulamadina, wanindara par exemple en haute banlieue, depuis 10 ans maintenant il n’y a aucune goutte d’eau et d’autres quartiers de la ville sont dans la même situation.

Les femmes sont obligées de passer des nuits blanches pour aller chercher de l’eau avec tout ce que cela comporte comme insécurité.

Pourquoi cela selon vous ?

Conakry fait plus de 2 millions d’habitants actuellement, il y’a 50 ans ce n’était pas le cas, il faut tenir compte cela. Les autorités n’ont pas pu adapter les installations avec l’urbanisation, depuis plus de 50 ans, c’est toujours les mêmes installations, Les populations doivent trouver les installations sur place.

Mais on assiste à des cas où ce sont les citoyens eux-mêmes qui achètent des transformateurs pour le courant, creusent des forages, ce n’est pas leur rôle. L’Etat doit prendre ses responsabilités à ce niveau également.

Est-ce que le manque d’eau influence l’évolution, la vie des femmes ?

Le manque d’eau a un impact sur l’autonomisation des femmes, c’est une évidence, le manque d’eau, les infrastructures ont un impact sur la vie des femmes. Si vous additionnez le nombre de kilomètres qu’elles effectuent l’année pour chercher l’eau ça fera beaucoup certainement. Vous savez dans l’éducation des enfants, les filles font plus de travaux que les garçons qui passent leur temps à jouer au foot, ou à regarder la télévision, alors que les filles vont chercher de l’eau tard et sont soumises à toutes les corvées à la maison, cela a une incidence négative sur leur éducation, les révisions notamment en milieu rural où les problèmes d’eau sont plus récurrents.

Ce 21 juin est la journée mondiale dédiée aux forêts une journée consacrée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2012. Pour vous quelle est l’importance des forêts dans la vie de l’homme et de son développement ?

Une excellente chose de célébrer la forêt à travers une journée internationale, car la vie de l’homme dépend de son environnement, particulièrement du couvert végétal. En Guinée il y’a des textes de lois, des conventions internationales protégeant ces forêts notamment le code forestier, mais malheureusement ils ne sont pas appliqués comme cela se doit. Nos forêts sont menacées, on coupe le bois n’importe comment, sans reboiser à chaque fois, et la maîtrise de l’émission des co2 à l’origine du changement climatique aussi doit passer par la préservation du couvert végétal.

Je crois que nous devons prendre conscience de la situation pour que tout cela cesse et cette journée est une occasion pour alerter et interpeller tout un chacun, car notre survie en dépend.

Un entretien réalisé par Idiatou CAMARA pour Guineematin.com et radioenvironnementgn.com

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