« Il m’a proposé d’être parmi les associés de Société Gomba Pharma SARL, spécialisée en stock et vente de médicaments, en versant 50 millions pour mieux relancer les activités de la structure. Je lui ai remis cette somme. Puis, il m’a demandé pour la deuxième fois 50 millions et une troisième fois 55 millions 750 mille francs guinéens. Par après, j’ai trouvé qu’il était dans le faux, il a pris tout ce montant pour utiliser à ses propres fins. L’entreprise dont il me parlait ne fonctionnait pas », a notamment expliqué le plaignant, Monsieur Mawiatou Diallo.
Les plaidoiries et réquisitions contre monsieur Mamadou Bobo Diallo, poursuivi pour avoir escroqué un montant de 155 750 000 francs guinéens au préjudice de monsieur Mawiatou Diallo, a eu lieu ce jeudi 29 septembre 2016, au Tribunal de Première Instance de Dixinn, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
D’après la victime, Mawiatou Diallo, c’est en 2015 que Mamadou Bobo Diallo lui a dit qu’il est le gérant de la Société Gomba Pharma SARL, sise à Matam. Une entreprise spécialisée en stock et vente de médicaments. « Il m’a proposé d’être parmi les associés de cette entreprise en versant 50 millions pour mieux relancer les activités de la structure. Je lui ai remis cette somme. Puis, il m’a demandé pour la deuxième fois 50 millions et une troisième fois 55 millions 750 mille francs guinéens. Par après, j’ai trouvé qu’il était dans le faux, il a pris tout ce montant pour utiliser à ses propres fins. L’entreprise dont il me parlait ne fonctionnait pas. C’était une entreprise fictive. Dès que j’ai compris ça, j’ai désisté et je lui ai réclamé mon argent », a expliqué monsieur Mawiatou Diallo au tribunal.
Estimant que tous les éléments constitutifs de l’infraction du délit d’escroquerie sont établis, la partie civile a sollicité le remboursement intégral de la somme de 155 750 000 de francs guinéens à titre principal et 80 millions à titre de dommages et intérêts.
Dans ses réquisitions, le procureur, maître Alsény Bah, estime que dans cette affaire, bien que le prévenu n’a pas fait usage de faux nom et de fausse qualité, mais il a utilisé des manœuvres frauduleuses en faisant croire à la victime qu’il a une entreprise. « C’est une entreprise qui n’existait que par le statut. Elle n’avait ni fonds de commerce, ni clients, c’est de la fiction. C’est cette mise en scène qui entre dans le cadre des manœuvres frauduleuses », a fait remarquer le procureur avant de requérir un an de prison avec restitution totale de la réclamation de la partie civile.
Quant à la défense, elle clame que les éléments constitutifs du délit d’escroquerie évoqués par la partie civile et le ministère public ne pèsent pas sur son client. Selon elle, en aucun cas, il y a eu des manœuvres frauduleuses : «Ils ont signé le contrat devant le cabinet d’un notaire, où ils ont arrêté que c’est dans 5 ans que Mawiatou Diallo va récupérer son argent. Et, après avoir récupérer son argent, ils vont se partager les bénéfices. Mais, contre toute attente, Mawiatou est venu dire qu’il a désisté, il faut résilier le contrat et qu’il ne veut que son argent », a argumenté la défense.
Après ce tiraillement entre les parties au procès, la délibération est renvoyée par le président du tribunal, Thierno Souleymane Barry, au mercredi 5 octobre 2016. Ainsi, le prévenu qui n’est pas en détention est retourné chez lui, attendant le jour du verdict pour être fixé sur son sort.
Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com
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