Exécutions des compatriotes par le régime Sékou Touré : l’AVCB commémore le 18 octobre 1971

camp Boiro, diplomates, ambassadeur de France« Nous sollicitons aujourd’hui les prières de tous nos compatriotes qui ont enfin pu atteindre les lieux saints et qui reviennent fraîchement de la Mecque après que notre pays en ait été privé depuis qu’une certaine commémoration s’est faite il y a trois ans. », écrit l’association des victimes du camp Boiro, dans la matinée de ce mardi 18 octobre 2016.

Ci-dessous, Guineematin.com vous propose l’intégralité de cette déclaration :

Association des Victimes du Camp Boiro (A.V.C.B) COMMEMORE LES EXECUTIONS SOMMAIRES DU 18 OCTOBRE 1971

Chers compatriotes,

Nous sollicitons aujourd’hui les prières de tous nos compatriotes qui ont enfin pu atteindre les lieux saints et qui reviennent fraîchement de la Mecque après que notre pays en ait été privé depuis qu’une certaine commémoration s’est faite il y a trois ans.

En ce jour du 18 Octobre, nous commémorons le triste souvenir des pelotons d’exécution d’un temps que nous espérons à jamais révolu. Ce jour là, une fois encore, des patriotes, des fils innocents de ce pays, furent passés par les armes à Kindia, victimes d’une tyrannie portée par un homme dont le pays porte encore les stigmates.

Plusieurs décennies plus tard, l’AVCB demande à tous nos compatriotes de se recueillir et d’avoir une pensée pieuse pour la litanie de victimes accumulées tout au long de notre Histoire contemporaine.

Aujourd’hui, nous avons la décence de penser que, au-delà du fait de hommes, il y a une justice immanente, celle de Dieu.

Lorsqu’au regard du tout puissant, la repentance des hommes n’est pas suffisante pour compenser les péchés collectifs, il arrive aux Peuples de subir des fléaux dont seule la colère Divine peut être la cause.

Sous cet angle, la survenue d’Ebola dans des pays où la guerre a induit de graves infractions aux principes même de l’Humanité pourrait tomber sous le sens.

Il en irait ainsi de la Sierra Leone et du Libéria, sortis de guerres marquées de crimes indicibles contre l’humanité.

Là-bas, au-delà de toute raison, les lieux de cultes furent pourfendus, des mains et bras tranchés, des femmes violées, des enfants-soldats enrôlés.

Mais en Guinée, que s’est-il passé, qu’avons-nous fait de comparable à ce qui s’est passé dans ces pays voisins ?

Dans notre pays, il y a eu et il continue le règne de l’impénitence. On continue encore à attenter à la mémoire de ceux qui sacrifièrent tout pour que la Guinée soit.

Chez nous, au-delà de l’impénitence, il y a le rengorgement sur la liquidation systématique de patriotes sincères, de personnes innocentes liquidées par soif du pouvoir.

L’ingratitude qui fut la rançon des patriotes liquidés au camp Boiro a tué nos modèles et fait le lit des tares dont pâti notre patrie aujourd’hui.

Chers compatriotes, n’oubliez jamais que la tragédie continue.

En effet, c’est en 1976 que Sékou TOURE au paroxysme de la complotite, porta sa hargne sur le terrain communautaire, mettant notre unité nationale dans le péril dont nous subissons les effets aujourd’hui.

Ainsi, cette complotite a déconstruit l’Unité qui nous avait permis d’arracher notre Indépendance dont les auspices sont désormais ternis par la communautarisation outrancière du débat politique. L’AVCB en appelle aux protagonistes politiques de tous bords pour que la restauration de l’Unité Nationale soit à la meilleure place dans leur agenda.

Autant l’AVCB se recueille sur la mémoire de toutes les victimes d’Ebola en ce jour, autant nous suggérons à tous nos compatriotes d’organiser partout en Guinée des prières de repentance pour toutes les victimes innocentes de la dictature de Sékou TOURE.

La célébration en pompe du 30ème anniversaire de sa mort a mystérieusement coïncidé avec l’explosion d’Ebola à partir de notre pays. Pour nous, c’est un signe de Dieu, c’est un message aux guinéens.

L’Association des Victimes du Camp Boiro (A.V.C.B)

 

 

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