Fermeture de Sabari FM : les explications du DG de la radio, Sanou Kerfalla Cissé

Comme annoncé dans l’un de nos précédents articles, les autorités guinéennes on commencé à mettre en exécution leurs menaces contre les radios privées du pays. Dans la journée de ce lundi, 11 décembre 2017, la radio privée Sabari Fm a été fermée par des agents des Postes et télécommunications. Trouvé sur place par deux reporters de Guineematin.com, le PDG du groupe de presse Afric Vision, Directeur Général de la radio et président en exercice de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI), Sanou Kerfalla Cissé, n’a pas caché son amertume.

« Ce lundi, aux environs de 12 heures 10 minutes, j’ai reçu la visite d’un cadre de l’autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT), Mohamed Cissé, chargé du spectre des fréquences, accompagné d’un huissier de justice, Mamadou Aliou Baldé, et de deux autres gendarmes. Dans leurs mains, un ordre de mission dans lequel on pouvait lire ‘mise sous scellé des radios en situation irrégulière’ », a introduit Sanou Kerfala Cissé.

Concernant le non renouvellement de la fréquence de sa radio, monsieur Cissé a expliqué avoir déjà mené des démarches dans le passé pour renouveler son agrément qui était arrivé à expiration. Mais, on ne lui aurait pas facilité cette tâche.

« En 2011, j’avais dans un premier temps écrit au ministre de la Communication de l’époque pour le renouvellement de mon agrément qui est arrivé à échéance. Et, cette lettre est restée sans succès. Le 01 décembre 2011, toujours dans le souci de me mettre en conformité avec les lois de la République, j’ai écrit à l’ARPT pour le renouvellement également de la licence d’exploitation de Sabari Fm dont la fréquence est 97.3 ; et, pour toute réponse, l’ARPT m’envoie une lettre-réponse dans laquelle il m’indiquait qu’il fallait que je paye l’arriéré de 2009 et on m’intimait aussi l’ordre de payer les frais d’homologation. Donc, j’ai écrit également à l’ARPT que je veux être situé parce que je suis un bon citoyen. Malheureusement, cette lettre est restée sans succès. Et, c’est ce qui nous a conduits à la casse de notre groupe de presse, le 21 septembre 2012 à Koloma. A la reprise de nos activités, après 4 mois de vacances forcées, j’ai envoyé une correspondance dans laquelle j’indiquais que jusqu’en 2018, je serais dans l’incapacité, dans l’impossibilité, d’honorer mes engagements en ce qui concerne les redevances de 25 millions qu’on devait payer à l’époque à l’Etat chaque année. Après la casse de la radio, nous avons perdu à l’époque un investissement de deux milliards de francs guinéens », a-t-il rappelé.

Les anciens décideurs « dans la sauce » comme tout le monde !

Malgré cette situation, le PDG du groupe de presse Afric Vision se dit fier ; car, tous les responsables qui avaient fixé la redevance à l’époque de Feu Lansana Conté à 25 millions de francs guinéens par an se trouvent dans la même situation que lui aujourd’hui. « Tous les acteurs qui ont fixé ces redevances à 25 millions de francs guinéens à l’époque aux journalistes sont tous aujourd’hui propriétaires de radios et de télévisions dans ce pays », rappelle Sanou Kerfala Cissé, en citant Jean Claude Sultan, ancien ministre des postes et Télécommunication ; Aboubacar Sylla, ministre de la communication au moment des faits ; et, Hadja Aissatou Bella Diallo qui avait signé les premiers arrêtés…

Bref, pour le président de l’URTELGUI, en dehors de Sabari Fm, plusieurs autres radios se trouvent aujourd’hui dans cette même situation et risque d’être fermées.

Enfin, Sanou Kerfalla Cissé a rassure les auditeurs et les partenaires de sa radio que tout est en train d’être fait pour la reprise des émissions dans un bref délai. « Déjà, nous avons pris assez de contacts de personnes de bonne volonté pour résoudre le problème », a-t-il révélé.

Siba Guilavogui et Mamadou Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

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