Gare routière de Bambéto : les conducteurs « rongent leur frein » en attendant la reprise

Depuis le lancement de la grève générale et illimitée par l’inter-centrale syndicale CNTG/ USTG, la gare routière de Bambéto, dans la commune de Ratoma, est toujours fermée. Toute chose qui a un impact négatif sur les activités de nombreux compatriotes, dont certains n’en peuvent plus de cette situation, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La crise liée à l’augmentation du prix du litre de carburant à la pompe continue de paralyser les activités par endroit dans le pays. À cela s’ajoute la situation qui prévaut à la déviation de Linsan, impraticable à cause de son envahissement par les eaux du fleuve Konkouré.

En ce qui concerne la grève contre la hausse du prix des produits pétroliers, un des responsables syndicaux de la gare routière de Bambéto a confié hors micro à notre reporter que « le parc sera fermé jusqu’au jour où la CNTG demandera sa réouverture. Actuellement, aucun véhicule ne sort d’ici, aucun n’entre. Nous, nous sommes derrière la CNTG ».

Ibrahima Barry

Pour sa part, Ibrahima Barry, syndicaliste de la ligne Conakry-Mamou, dit que « présentement, il n’y a pas de véhicules à partir de l’intérieur pour Conakry. Et cela est dû en grande partie à la grève contre l’augmentation du prix du carburant. Puisque que cette grève là, il faut qu’elle marche, elle doit réussir. C’est de cette grève que les gens ont peur. De l’autre côté, c’est la montée de l’eau au niveau de la déviation de Linsan qui rend encore la situation plus grave. À l’heure là, tu vas à la déviation de Linsan, tu vas y trouver plus de 5 000 véhicules au niveau de tous les côtés. Ça ne passe pas du tout. Il y a une autre déviation que certains empruntent mais il s’agit d’une longue et vieille route qui passe par Garafiri. Pour passer par là-bas, il faut que ça soit des voitures 4×4 si non, c’est là-bas que tu vas laisser ton véhicule. Donc, c’est ces problèmes qui font qu’à l’heure là, il n’y pas d’aller ni de retour ».

Alpha Bah

Maître Alpha Bah est l’un des rares chauffeurs qui tente de joindre les deux bouts en prenant des passagers dans les quartiers. « Depuis que le pont de Linsan est coupé, c’est un calvaire que les usagers vivent à la déviation. Le manger est cher sur les lieux. Même ça aussi, on en trouve très difficilement. Moi par exemple, je viens de rentrer de là-bas. Je partais pour Dalaba, mais je n’ai pas pu, j’ai rebroussé chemin. Donc, c’est seulement quelques chauffeurs qui cherchent à avoir de la dépense qui risquent, qui tentent d’y aller. Il y en a d’autres qui ne prennent même pas de risques parce qu’ils savent qu’il n’y a pas de passage, ni de passagers ».

Amadou Diouldé Bah

Pour Amadou Diouldé Bah, conducteur de minibus sur la ligne Conakry-Pita, le peuple de Guinée a peut-être péché pour avoir subi l’augmentation du prix du carburant et l’effondrement des ponts dans le pays. Il estime qu’il est temps pour chacun de se tourner vers Dieu pour lui demander pardon. « Moi, ce que je ressens maintenant là dépasse la grève. Parce je n’ai rien à manger. S’asseoir sans rien faire, c’est si tu as quelque chose à manger. Mais, le peuple de Guinée doit se tourner vers Dieu pour demander pardon, parce que peut-être qu’il a péché pour subir ce que nous vivons aujourd’hui, comme des grèves et des coupures des ponts à travers le pays », dit-il.

Plus loin, Amadou Diouldé Bah dénonce le fait que la grève ne soit pas un mouvement d’ensemble. « Cette grève là, je ne vois pas sa portée. Parce que c’est tout le monde qui devait se lever contre cette augmentation, pas seulement un petit groupe de syndicalistes. Mais, puisque les gens sont assis dans leurs maisons, je ne vois pas ce que cela peut donner comme solution », se désole notre interlocuteur.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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