Grève des animateurs de la radio rurale de Télimélé : voici la plainte

radio rurale de Télimélé« Des contrats avec plusieurs ONG et institutions et autres personnes ressources : SFCG, APEK, OIC, FUDA, UNICEF, OMS, Croix-Rouge, IFES, CHILD FUND, ATTAOUNE, Docteur Sow Malien, Docteur Barry environnement pour ne citer que ceux là… Le détournement avéré d’argent pendant les organisations de la radio telles que l’arrivée de Master X, la célébration de la victoire de la radio à la revue de Labé. Malgré le soutien inlassable des communautés et les millions récoltés, chaque animateur n’avait eu qu’une modeste somme de 25 000 francs guinéens. », dénoncent les animateurs qui sont actuellement en grève

Guineematin.com vous propose, ci-dessous, la « plainte » des animateurs de la radio Hêré Wéliyah

                    Préfecture de Télimélé
République de Guinée
Travail-Justice-Solidarité

Document de base du fonctionnement de la radio rurale de Télimélé

Radio rurale TéliméléCe présent document, fruit de multiples retrouvailles de quelques travailleurs de la radio rurale, témoigne les principes et les conditions de son fonctionnement depuis un bon moment. Loin de toutes accusations et de défense, encore moins d’en trouver des raisons pour lesquelles ça ne marchera pas, animé par l’unique dessin de dénicher les raisons et les moins légaux pour lesquels la station de Télimélé fonctionne à merveilles, nous, signataires de ce présent document, avons jugé utile de focaliser notre intervention sur trois axes prioritaires.

A)- La gestion humaine 
B)- La programmation 
C)- La gestion financière 

Pour éviter que la station ne sombre davantage dans le désastre et le chaos, nous avons préconisé d’élaborer ce contenu afin d’attirer l’attention de tous les acteurs et partenaire de ce médium de proximité que sont : le CLD, la mairie, la société civile…

Voici énuméré ci-dessous le contenu de nos réflexions.

A)- De la gestion humaine

La gestion du personnel est largement déficitaire et elle prend de proportion très inquiétante comme en témoigne ce qui suit :

1)- D’abord, la quasi totalité du personnel animateur évolue sans la moindre prime mensuel avec pour argument qu’on n’est pas venu pour se partager de butin.

2)- Ceux retenus par la direction de la station n’en bénéficient pas ou rarement sous prétexte qu’elle est financièrement déficitaire.

3)- Le très mauvais traitement du personnel avant, pendant et après les sorties sur le terrain, perdîmes non ou partiellement payé.

Butin obtenu pendant les sorties partagés en cercle restreint au détriment des animateurs qui des fois rentrent bredouilles dans les familles. Personnel abandonné à lui-même sans parapluie ni imperméables pendant les moments des pluies.

4)- Les cris et les menaces à l’endroit de certains travailleurs dépassent des fois la limite de l’acceptable.

De ce qui précédent nous nous posons inlassablement les questions suivantes :

– Pourquoi la station de Télimélé a une particularité au niveau national ?
– Pourquoi mêmes les butins rapportés par les animateurs les leurs sont expropriés pour les destinations inappropriées ?

Quels doivent être les relations entre le personnel et la direction de radio ?

B)- De la programmation

Un autre point de discorde qui fait largement ressortir la carence, les brèches et l’arme utilisée pour asseoir les bases de deviser pour régner.

1- La programmation partisane pendant certains événements a eu pour conséquence le climat de méfiance entre animateurs d’abord puis avec la direction de la radio en suite.

3- Certains travailleurs non jamais participé à un séminaire de formation, alors que d’autres font au moins trois fois l’année.

4- La disparition de certaines émissions phares de la radio comme : les disques demander, le journal du paysans et celui synchronisé, le bal de samedi, leybantahi, sanakouya… a amené à désintéresser l’auditoire.

5- La rareté de sortie sur le terrain et la caducité des émissions existantes.

De ce qui précédent, on est censé se poser des questions :

Est-ce que la radio rurale se résume à venir lire les communiqués tout simplement.

Pourquoi le choix partisan des séminaristes ?

Pourquoi ce silence inacceptable de la radio ?

Pourquoi mobiliser pour remplir des fiches alors que ça devrait être un travail personnel et quotidien ?

Pourquoi la radio n’est-elle pas en mesure d’assurer l’autonomie de sa programmation ?

Pourquoi les fêtes religieuses ne sont pas couvertes ?

Pourquoi le silence du CLD face aux difficultés et au fonctionnement de la radio ?

C)- De la gestion financière

Une autre plaie brûlante devenue cancéreuse qui affecte et empêche dangereusement le fonctionnement de notre station.

Quelques exemples en suffisent comme témoignage :

1- La volatilisation répétée des fonds issus des sorties sur le terrain qui, prend une autre direction qui ne sera jamais élucidée.

2- Le détournement avéré d’argent pendant les organisations de la radio telles que l’arrivée de Master X, la célébration de la victoire de la radio à la revue de Labé. Malgré le soutien inlassable des communautés et les millions récoltés, chaque animateur n’avait eu qu’une modeste somme de 25 000 francs guinéens. Tenez vous bien !

3- La mauvaise utilisation des fonds obtenus auprès de la communauté pour l’achat de l’émetteur et jusqu’à ce jour aucun n’est situé sur cette affaire.

4)- La liquidation de certains matériels de la radio comme le groupe électrogène sans le moindre compte rendu au personnel.

5)- Le détournement à répétition de l’argent issu de communiqué sans la moindre sanction.

6)- L’interdiction formelle et le refus catégorique d’informer le personnel les contrats signés par la radio et le montant correspondant.

Pour rappel, la station a eu des contrats avec plusieurs ONG et institutions et autres personnes ressources : SFCG, APEK, OIC, FUDA, UNICEF, OMS, Croix-Rouge, IFES, CHILD FUND, ATTAOUNE, Docteur Sow Malien, Docteur Barry environnement pour ne citer que ceux là.

De ce qui précède, nous nous interrogeons grandement sur la gestion et la destination de ces fonds ? Où vont tous ces millions ? Malgré tout, pourquoi la station n’est-elle pas en mesure de s’auto suffire en énergie ? Pourquoi quotidiennement, elle est toujours déficitaire ?

Pourquoi ne pas acheter les moyens logistiques pour le personnel ? Pourquoi dépendre à chaque fois pour son fonctionnement ?

Où sont partis récemment les 4 000 000 octroyés par l’OMS au compte de la communication contre Ebla et les dizaines de millions d’autres fruits de spots ?

Pourquoi le personnel n’a pas accès à l’information sur le compte ouvert par la radio ?

Les biens de la radio sont privés ou publics ?

Pourquoi sommes-nous toujours victimes de l’expression « Secret professionnel » ? Autant de questions qui nous laissent toujours à notre fin ?

Loin d’être exhaustif, ce présent contenu n’est qu’une goûte d’eau dans la mer.
Il en découle que la radio de Télimélé est devenue comme un bateau qui chavire en haute mer sans boussole ni gilet de sauvetages. Il est un devoir impérieux pour nous d’attirer l’attention de tous sur les dangers que comporterait la fermeture de cette radio pour nos communautés. Les tares sont devenues très nombreuses et le dysfonctionnement prend des allures proportionnées.

Avec ces conditions, nous avons estimé inopportun voir même impossible d’y évoluer sans le minimum de garanti nécessaire. On ne peu pas corriger le passé, mais on peu corriger le présent pour exister dans le futur.

Vive la transparence dans les affaires…

Télimélé, le 27 juillet 2015

Lu et approuvé par les signataires

Assane Ngabely Diallo

Abdoulaye Odilon Barry

Elhadj Ousmane Diallo

Mamadou Kalirou Baldé

Mamadou Lamarana Baldé

Boubacar Barry

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