Immigration irrégulière : un rescapé de l’enfer libyen reprend le chemin migratoire avec « l’argent de l’OIM »

Visiblement, les horreurs libyennes (traitement dégradant, vente aux enchères de migrants) sont loin de briser le rêve de partir des jeunes de la ville carrefour, Mamou. A peine revenu au bercail (en Guinée) par le biais de l’organisation internationale pour la migration (OIM) qui l’a ramené de la Libye, un jeune originaire de Siminko, dans la sous-préfecture de Tolo, une localité située à 23 km au nord du chef-lieu de la préfecture de Mamou, reprend le chemin migratoire de Bamako, la capitale de la République du Mali où il compte trouver du travail. Dépourvu de tout document de voyage, ce jeune de 21 ans a été intercepté aujourd’hui même, Dimanche 24 Décembre 2017, à Kourémalé (préfecture de Siguiri) où il comptait traverser la frontière Guinéo-Malienne, a appris le correspondant de Guineematin.com à Mamou.

Joint au téléphone, ce jeune dont les parents ignorent encore le retour en Guinée, est revenu sur le motif de son nouveau départ. « Après notre retour, le jeudi dernier en Guinée, l’OIM nous a dit qu’il faut un mois pour le traitement de nos dossiers. Donc, pour ne pas rentrer au village les mains vides et retrouver mes pauvres parents qui n’ont rien, j’ai pris la route de Bamako où je compte trouver du travail », a expliqué ML Diallo, précisant que c’est l’argent (500 000 francs guinéens) que l’OIM lui avait donné à Conakry qu’il a utilisé pour ce ‘’nouveau départ‘’.

« Quand ils m’ont arrêté à la frontière de Kourémalé, je n’avais que 170 000 francs guinéens en poche », a-t-il précisé au téléphone de Guineematin.com, il y a un moment.

En plus de ces problèmes d’argent, ML Diallo était dépourvu de tout document de voyage. « C’est hier (Samedi) que je suis arrivé à la frontière ici ; mais, comme je n’ai pas de papiers, les agents m’ont arrêté. Je ne détiens que le laissez-passer que l’OIM m’a remis en Libye », a confié ML Diallo, qui ne cache pas pour autant son envie de partir à la recherche du bien-être, advienne que pourra.

« Je voudrais qu’ils (les agents de police) me laissent continuer mon chemin pour Bamako. A défaut, qu’ils m’aident à rejoindre Siguiri ville. A partir de là-bas, je verrais ce qu’il y a lieu de faire. J’ai déjà appelé un ami qui a été bloqué à la frontière ici. Actuellement, il travaille dans une usine à Siguiri. Il m’a dit qu’il viendra me chercher. S’ils me libèrent, je vais partir avec mon ami pour voir si je peux trouver du travail auprès de lui », a indiqué ML Diallo.

Egalement joint au téléphone par Guineematin.com, le commissaire spécial de Kourémalé, le commandant Ahmed Sékou Konaté, estime qu’il n’est pas question de le laisser partir seul. « On ne sait même pas si ses parents sont informés que leur fils est de retour en Guinée. Et puis, on n’a plus confiance en lui. Quand on l’embarque tout de suite pour Siguiri, il pourrait prendre un autre chemin pour aller ailleurs. Mais, comme il a dit qu’il a un ami à Siguiri, je vais contacter le commissaire centrale de Siguiri pour qu’il recherche son ami. Si ce dernier est en mesure de le prendre en charge, on le mettra à sa disposition », a expliqué le commandant Ahmed Sékou Konaté.

De Mamou, Keïta Mamadou Baïlo pour Guineematin.com

Tél. : 622972722

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