Kindia : un an après Ebola à Youngouya, Guineematin à la rencontre des citoyens de ce village martyrisé à jamais

orphelinsUn an après la fin de la maladie à virus Ebola dans le district de Youngouya, les citoyens de cette localité de la sous préfecture de Friguiagbé ont toujours du mal à oublier les dégâts de cette terrible maladie a constaté Guineematin.com à travers son correspondant à Kindia.

On se rappelle, c’est en septembre 2013 que la préfecture de Kindia a enregistré le premier cas positif de la maladie à virus Ebola. Le premier porteur  de ce virus était un jeune étudiant en médecine de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry qui a assisté aux funérailles d’un pasteur tué par cette maladie dans un quartier de la haute banlieue de la capitale guinéenne. Puis, en stage à l’hôpital régional de Kindia, il a été le porteur qui a contaminé les premiers malades dans la ville de Manga Kindia avant de rendre l’âme, alors qu’il avait été évacué au CTE de Donka. Certains contacts sont aussi venus d’ailleurs (comme Coyah) pour contaminer d’autres villages. Mais, c’est depuis cette période (septembre 2013) que la maladie à virus Ebola s’est rependue dans plusieurs villages de Kindia où (comme dans plusieurs autres préfectures du pays) la méconnaissance le disputait aux fausses croyances et aux rumeurs…

Ainsi, l’un des districts affectés les plus touchés a été Youngouya, une localité de la sous-préfecture de Friguiagbé, située à plus de 17 kilomètres du chef lieu de la préfecture. Dans ce village reculé, plus de quinze personnes ont été atteintes de cette grave maladie et huit ont perdu la vie dont  cinq femmes.

Monsieur Fodé Camara, le président de district de Youngouya
Monsieur Fodé Camara, le président de district de Youngouya

Monsieur Fodé Camara, le président de district de Youngouya, a accepté de revenir pour Guineematin.com sur l’infection de son village par ce maudit virus qui a tant fait souffrir la Guinée toute entière et au-delà, l’Afrique de l’Ouest et paniqué le monde. « Nous ne pouvons pas vous dire concrètement comment cette maladie est apparue ici. Mais, ce qui reste claire, nous avons vu des gens développer des symptômes après la mort de notre tante qui était Coyah. Au  début, nous avons cru que c’était de la sorcellerie. Mais, quand les médecins sont venus du centre ville, ils ont fait le test pour nous dire que c’était le virus Ebola », a expliqué le responsable de ce village.

Malgré les différentes interventions des agents sanitaires, la maladie gagnait chaque jour du terrain et les habitants étaient ségrégués par la plupart des gens. « Nous avons passé des moments difficiles ici. Si les autorités n’étaient pas auprès de nous, on pouvait se donner la mort à tout moment parce que les gens ne voulaient pas du tout notre contact. Pour eux, nous sommes tous des porteurs du virus Ebola », a rappelé monsieur Fodé Camara.

De nos jours, plus de trente orphelins d’Ebola se trouvent dans ce village. Mais, malgré l’aide des bonnes volontés, ces victimes ont du mal à vivre sans leurs parents. « Mes parents ont tous perdu la vie à cause du virus Ebola. Aujourd’hui, quand je me couche la nuit, je ne pense qu’à eux. C’est le souci majeur que j’ai en ce moment. C’est à cause de ça que je ne fréquente plus l’école », a expliqué Mbemba Camara, l’un des orphelins d’Ebola.

Aujourd’hui, Ebola n’est évidemment plus à Youngouya, mais il a laissé des traces que les citoyens de ce village ne peuvent plus oublier, notamment à cause des pertes en vies humaines enregistrées dans ce village à vocation agropastorale qui a besoins de l’aide de chacun pour soulager ces orphelins dont certains ont perdu tous les parents.

De Kindia, Sékou Komoya Kaba pour Guineematin.com

Tél : 656238181 

 

Facebook Comments Box